La République démocratique du Congo et l’AFC/ M23 se sont accordés pour une trêve dans les combats au Nord et Sud-Kivu. À la surprise générale, alors que plusieurs désaccords bloquaient les pourparlers en cours depuis près trois semaines à Doha, Qatar, la délégation de la RDC et celle de l’AFC/ M23 se sont engagées à respecter une trêve devant à « un cessez-le-feu effectif ». Pour la première fois depuis la résurgence du M23, en 2021, les deux parties ont signé un communiqué commun, lequel a été publié même par la présidence de la RDC et lu à la RTNC, la chaîne de télévision nationale congolaise. Selon le communiqué conjoint, « d’un commun accord, les deux parties réaffirment leur engagement en faveur d’une cessation immédiate des hostilités… ».

Le communiqué ne fait aucunement mention au Rwanda, que les autorités Congolaises citent toujours comme « agresseur », de la RDC, se fondant sur les multiples rapports des experts de l’ONU.

« Les deux parties conviennent du respect des engagements précités qui ouvrira la voie à un dialogue constructif pour rétablir une paix durable en République Démocratique du Congo et dans la région. Ce dialogue portera sur les causes profondes de la crise en cours ainsi que les modalités pour mettre fin au conflit dans les territoires de l’Est de la République Démocratique du Congo ». C’est également pour la première fois que l’idée de s’attaquer aux « causes profondes » de l’actuelle crise est évoquée par les autorités Congolaises. 

Les leaders du M23 et même les autorités Rwandaises ont toujours argué que le « discours de haine » et la discrimination contre les tutsi congolais en RDC  constituent les racines de la guerre en RD Congo. Le communiqué conjoint note que les deux parties ont exprimé leur « rejet catégorique de tout discours de haine et d’intimidation, et appellent toutes les communautés locales à respecter ces engagements ». 

D’un jour à l’autre, la situation a beaucoup évolué à Doha. Mardi 22 avril, des affrontements ont été signalésentre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23 dans la zone autour de Kibati, dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu.

La voie de la paix est peut-être ouverte, mais d’autres désaccords ne sont pas à exclure, notamment sur la question de l’intégration des forces de l’AFC/ M23 dans l’armée congolaise. L’autre question difficile sera d’obtenir le retrait des rebelles des villes qu’elles occupent.

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