Plusieurs sources affirment que les discussions de Doha entre la délégation des rebelles et celle de la RDC sont dans l’impasse. « Après plus de trois semaines de négociations, les délégations sont revenues sans déclaration conjointe du fait de certains désaccords », indique une source. Il y a un black out général sur la nature exacte des écueils auxquels ont achoppé les discussions. Il y a quelques jours pourtant, certaines informations faisaient état de quelques avancées dans les pourparlers. Ces échanges ont notamment facilité le retrait du M23 de Walikale le 2 avril dernier pour « donner la chance au processus de paix », disait l’AFC/M23 dans un communiqué du 22 mars. À présent, la situation se bloque à nouveau, notamment au sujet « de la libération de prisonniers AFC/M23: Kinshasa a libéré 5 détenus en signe de bonne volonté en échange du retrait de Walikale (Est de la RDC), mais le M23 dit ne pas reconnaître les personnes libérées. Les rebelles ont soumis à la médiation une liste de plus de 700 prisonniers à libérer, mais insiste également sur des mesures de confiance », note une source. Des désaccords auraient été constatés sur bien d’autres sujets encore.
Comme Uhuru Kenyatta à un moment dans le processus de Nairobi, comme João Lourenço dans le processus de Luanda, l’émir du Qatar, avec sa diplomatie silencieuse, fait face à son tour au blocage des pourparlers. Comme dans une suite logique, l’échec de la diplomatie, fait craindre l’escalade militaire encore plus violente dans le Nord et Sud – Kivu. Déjà, des affrontements ont été signalés mardi 22 avril entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23 dans la zone autour de Kibati, dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Selon des médias locaux, « les combats se rapprochent de Kashebere, à la limite entre les territoires de Walikale et de Masisi », au Nord-Kivu.
Pendant ce temps, parallèlement au « processus de Doha », d’autres efforts diplomatiques sont menés dans la région en vue de trouver la paix au conflit en RDC. Le médiateur désigné par l’Union Africaine Faure Gnassingbe a rencontré tour à tour le président Rwandais Paul Kagame et le président Ougandais Yoweri Museveni.
Faure Gnassingbe affiche l’ambition « de poser les bases d’un dialogue constructif et d’une réconciliation durable pour une résolution pacifique de cette crise qui secoue la région des Grands Lacs », lit-on dans un communiqué de la présidence Togolaise. Le président Togolais a déjà rencontré le président Félix Tshisekedi à Kinshasa et à Luanda João Lourenço, son prédécesseur en tant que médiateur du conflit entre le Rwanda et la RDC. Gnassingbe se dit disponible à œuvrer pour faciliter la redynamisation des relations d’amitié et de coopération entre le Rwanda et la RDC.

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com