L’histoire complexe et tourmentée entre le Rwanda et l’Ouganda, couplée à leurs interactions avec la République démocratique du Congo, dessine un schéma de complicité et de manipulation géopolitique qui perdure depuis des décennies. Dans ce ballet aux enjeux machiavéliques, les dirigeants Yoweri Kaguta Museveni et Paul Kagame ont laissé une empreinte indélébile sur le destin congolais.

Le Rideau se lève en 1986, lorsque Yoweri Kaguta Museveni accède au pouvoir en Ouganda, aidé notamment par son allié Paul Kagame et d’autres militaires rwandais. Ce partenariat, né au cœur des conflits ougandais, s’est révélé être un tremplin stratégique pour l’accession au pouvoir du Front patriotique rwandais (FPR) en 1994 composé des réfugiés Rwandais installés en Ouganda.

Avec Kampala comme base arrière et le soutien décisif du président Museveni, Paul Kagame réussit à s’imposer au Rwanda après le génocide, cimentant ainsi une alliance qui irait bouleverser les équilibres régionaux. Les deux dirigeants ont ensuite conjointement orchestré la naissance de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL).

Ce qui leur permit de renverser le Maréchal Mobutu en 1997 et de porter Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en RDC. Mais, derrière ces manœuvres de façade se cache un enjeu bien plus sombre : le contrôle et l’exploitation des richesses de la RDC, de nouveau théâtre de leur interventionnisme effréné. En effet, le partenariat entre les présidents Museveni et Kagame n’a jamais faibli.

Même lorsque les tensions régionales semblaient pointer à l’horizon. Tandis que les gouvernements internationaux et congolais préfèrent souvent fermer les yeux, l’ombre portée de cet axe Kigali-Kampala continue de planer sur les territoires congolais, instillant chaos et instabilité dans leur sillage. Dans un tel contexte, la naïveté du gouvernement congolais ne peut plus avoir sa place.

Croire que l’Ouganda reste étranger au soutien rwandais pour l’occupation des terres congolaises et sa probable balkanisation relève d’une dangereuse myopie diplomatique. La RDC doit impérativement faire preuve de vigilance et mobiliser concertation et alliances internationales pour contrer cette mainmise dévastatrice sur son intégrité territoriale.

Le temps des dissimulations est révolu, et il est crucial que la communauté internationale saisisse toute l’ampleur de cette complicité historique. Le soufflé médiatique autour de cette danse entre Rwanda et Ouganda doit donc être ravivé, non pas pour graver le passé, mais pour protéger l’avenir de la RDC et l’aspiration à une paix durable.

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