« Lia Mbwa« , ce terme vous dit peut-être quelque chose. À Kinshasa, il désigne une pratique bien connue : rouler à contre-sens pour échapper aux embouteillages. Motocyclistes, taxis et même automobilistes s’y adonnent chaque jour, malgré les risques. Mais que cache vraiment ce phénomène devenu banal dans la capitale ?
Un phénomène qui prend de l’ampleur : le « Lia Mbwa« , littéralement « manger le chien ». Un terme populaire pour désigner le fait de rouler à contre-sens et vite regagner la ligne dès qu’une occasion se présente, en pleine circulation. Motocyclistes, taxis, même voitures particulières…Ils n’hésitent plus à emprunter le sens interdit pour gagner du temps. Mais la pratique est dangereuse… et illégale.
Ces conducteurs se disent livrés à eux-mêmes. Et chargent les agents de police. Pour Jean-Pierre conducteur de la moto, « Le phénomène Liya Mbwa, » c’est lorsque vous êtes bloqué dans les embouteillages, comme nous les motocyclistes nous évitons pour ne pas faire face aux agents de la police routière. » a-t-il confirmé.
» C’est phénomène Liya Mbwa, c’est un sauve qui peut, parce que nous devons fuire les policiers routiers qui nous ravissent les clés de motos sans des raisons fondées. » Révèle Joseph ELONGA un autre conducteur de moto.
Cet autre conducteur de moto explique une autre cause de ce phénomène dit Liya Mbwa. » c’est aussi l’accès par force au centre ville et une fois que vous tombiez sur les agents de la police, on a plus d’autres choix que d’ apprêter les sens inverse de la route pour sauver nos petites économies journalières. » a expliqué Cédrick.
Par contre, conducteur aussi de la moto, Edmond a suggéré aux autorités une voie pour mettre fin à ce phénomène qui cause beaucoup d’accidents. » Pour nous les motards qui travaillons en centre ville, nous demandons que les autorités fassent l’identification sinon nous allons continuer avec ce sens unique afin d’éviter la police routière pour ne pas payer une grosse amende de 200.000 Francs Congolais« , a-t-il suggéré.
Il sied de noter que Le « Lia Mbwa« , ce n’est pas qu’un simple excès. C’est le reflet d’un système en crise à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Routes dégradées, embouteillages chroniques, peu de transports en commun…Face à ce chaos, chacun cherche sa voie. Mais à quel prix ? Le désordre routier devient la norme, au détriment de la sécurité de tous.
Didier Ilunga