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Peuplée plus que bien des pays, fort de ses plus de 15 millions d’habitants, Kinshasa réserve à ses nouveaux dirigeants une myriade de défis. Le 29 avril dernier, 19 provinces ont connu les noms de leurs Gouverneurs nouvellement élus, aux termes des scrutins élargis à ceux des sénateurs organisés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour la capitale Kinshasa, c’est le ticket de l’Union sacrée composé de Daniel Bumba du parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et Eddy Iyeli du Mouvement de libération du Congo (MLC) qui en était sorti vainqueur. Au nombre important des défis auxquels ces nouvelles autorités provinciales de l’ancien Léopold-ville doivent faire face, il y a 7 qui paraissent prioritaires pour plus d’un. Ils sont classés d’une manière arbitraire.

Premièrement, kinshasa doit revetir de sa belle robe d’antan. En effet, la mégapole ressemble à ces jours à un dépotoir d’immondices à ciel ouvert. Les ordures aux odeurs nauséabondes sont devenues omniprésentes y compris dans la fameuse commune de la Gombe, siège de presque toutes les institutions nationales et internationales. Kin la belle n’est plus qu’un vieux souvenir nostalgique pour les anciennes générations qui l’ont connue.

En suite, la criminalité urbaine et juvénile (phénomène Kuluna) à éradiquer. Parallèlement, l’insécurité dans la ville est grandissante. Vol, meurtre, kidnapping sont signalés presque chaque jour. Des jeunes désœuvrés et drogués armés des machettes appelés kulunas continuent de leur côté à troubler l’ordre public et la quiétude du paisible kinois. Et c’est en dépit de nombreuses mesures dont l’opération panthère noire en cours censée les traquer et les déférer devant la haute Cour militaire pour y être jugés. Vivre en sécurité est une de plus grandes préoccupations du kinois.

En troisième lieu, il y a la problématique de manque d’infrastructures de transport. Se mouvoir dans la ville de Kinshasa est un véritable casse-tête. De nombreuses routes sont en mauvais état et les secondaires presqu’inexistantes. Ajouté à l’incivisme de certains agents publics commis à la régulation de la circulation, cela occasionne des embouteillages monstrueux. Le kinois se voit ainsi perdre au moins 3 à 4 heures par jour dans ces bouchons. La réhabilitation et la création des nouvelles routes, le développement du transport routier, ferroviaire voire fluvial sont des mesures très attendues pour atténuer cette situation.

Le quatrième défi prioritaire pour Kinshasa s’avère la résolution de la question de la promiscuité et de l’urbanisation sauvage. Près de 15 millions d’habitants de la ville sont concentrées dans 23 communes qui ne représentent que 29% de la superficie totale de la ville. La plus grande commune de Kinshasa Maluku présente encore les airs d’un coin dessert. Le désir de rester au centre ville où dans ses environs a conduit aux morcellement sauvages des parcelles et construction anarchiques allant jusqu’à empiéter sur les collecteurs d’eau et les cimetières. A ce sujet, il appert que la création d’une nouvelle ville est d’une nécessité inéluctable, pour équilibrer l’occupation de l’espace physique de près de 10 000 km2 de Kinshasa sur lequel ces millions des kinois ne vivent que dans près de 3 000 km2.

Le cinquième défi est la question énergétique. Le manque d’eau et d’électricité. Il est aussi à noter que la capitale congolaise est difficilement desservie en eau potable et électricité si bien que les mots forage et délestage sont devenus si familiers. Une Kinshasa éclairée dans ses coins et recoins et desservie en eau potable ferait sans doute le bonheur de plus d’un.

L’avant-dernière priorité est liée à la question du chômage des jeunes. Les nouveaux dirigeants auront également sur leur dos la question de l’emploi des jeunes. Beaucoup d’entre eux sont au chômage ou sont employés sans être bien payés. Des mesures sont aussi attendues pour aider les jeunes entrepreneurs kinois à ne pas plier face à la domination de tous les secteurs économiques par des indo-pakistanais, chinois, turcs et libanais.

Enfin, pour réussir dans leur mission, les nouveaux dirigeants auront l’obligation de travailler au changement des mentalités du kinois.

Don Momat

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