Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, semble désormais vivre au rythme d’une criminalité grandissante. Alors que l’insécurité était encore à l’ordre du jour du Conseil des ministres ce vendredi 06 juin, et que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a instruit le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, de renforcer les patrouilles de sécurité dans la ville, un nouveau braquage sanglant a eu lieu moins de 24 heures plus tard.

Ce samedi, vers 11h, des hommes armés non identifiés ont attaqué un véhicule devant une entreprise située à la 18ème rue à Kingabwa. Selon plusieurs sources, ce véhicule transportait une importante somme d’argent destinée à la paie des agents de ladite entreprise. Les malfaiteurs, apparemment bien informés et organisés, ont surgit à moto et ont pris d’assaut la voiture dès son arrivée à l’entrée.
Les images de caméras de surveillance d’une société voisine révèlent une scène choquante : le chauffeur du véhicule a été froidement abattu. Les assaillants, armés et méthodiques, ont uniquement emporté les devises en dollars américains, ignorant les francs congolais, avant de disparaître dans la nature.
Ce mode opératoire est désormais bien connu des Kinois. De quatre à six motos escortent les braqueurs. Une fois sur place, une partie du groupe fait le guet, pendant que les autres, lourdement armés, procèdent au vol ciblé. En quelques minutes, tout est terminé, et les criminels se fondent dans la circulation urbaine.
Rien que ces dernières semaines, plusieurs scènes similaires ont été rapportées. À l’Université de Kinshasa, par exemple, des cambistes opérant dans l’enceinte même de l’établissement ont été dépouillés d’au moins 7 000 dollars américains, selon des témoins. Là encore, aucun suspect n’a été arrêté.
L’inaction ou l’impuissance de la police face à cette vague de criminalité soulève des interrogations. Alors que les autorités promettent sécurité et renforcement des dispositifs de patrouille, les Kinois, eux, vivent dans la peur constante. « Chaque jour, on se réveille en se demandant : qui sera le prochain ? », témoigne un commerçant de Bandalungwa.
Déjà habitués à faire face aux kulunas, ces jeunes hommes armés d’armes blanches qui agressent et volent dans les quartiers, les Kinois sont désormais contraints de cohabiter avec ce nouveau phénomène de braquages, du moins en attendant que les autorités trouvent une stratégie efficace pour y mettre fin.

Don Momat est à la fois formateur, blogueur et journaliste. Il aime surfer sur les faits quotidiens pour écrire des textes permettant au lecteur de plonger dans l’actualité. Son style, à la fois simple et teinté d’humour, vise à aider ses lecteurs à mieux comprendre les faits politico-économiques, voire sanitaires, qu’il aborde avec simplicité et modestie. Pour lui, le voyage constitue une véritable source d’inspiration.