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Il est l’auteur de la chanson africando, de Bayibi nga bomuana, de longembo… Des chansons aux textes intelligents et engagés qui ont résonné au Congo et ailleurs. Mais Jean Goubald Kalala dit vouloir porter sa voix dans l’arène politique. Dans un langage policé mais où l’on devine de la pugnacité, le chanteur décide de franchir le rubicon et de plus caresser dans le sens du poil. Ce sera peut-être à l’Assemblée provinciale de Kinshasa, car Goubald est candidat député à la commune de Lemba.

«J’ai l’impression que le Congolais se nourrit des bruits et non plus des textes cohérents, c’est pour cela que je me suis dit je change mon fusil d’épaule ». «J’ai mal, pas parce que je suis en train d’accuser les gens, j’ai mal parce que je suis en train de conscientiser les gens ». L’artiste chanteur, par ailleurs candidat député provincial à la commune de Lemba se dit être conduit par l’indignation de voir « le peuple vivre dans la pauvreté, dans un pays aussi riche ». « On a besoin des humains dans les institutions. « Or la majorité de nos dirigeants sont des esclaves ». Florilège des phrases de Jean Goubald, à travers des médias. Le chanteur est plus que déterminé à mettre le doigt dans la plaie de la société congolaise, elle qui s’est habituée à se complaire dans la flatterie qui n’élève pas. Indigné, Jean Goubald Kalala l’est. Décidé, il l’est tout aussi. Le chansonnier est décidé de descendre dans l’arène politique. Selon ses propres mots, il s’interdit désormais de « se taire ». L’ancien étudiant en pharmacie, devenu chanteur et musicien d’exception, aujourd’hui philosophe, ne manie pas la langue de bois et ne ménage personne dans ses analyses : Le niveau d’instruction du Congo ? Médiocre, répond l’artiste. Les hommes qui dirigent les institutions ? « La majorité sont des esclaves. Des égoïstes ».

Jean Goubald Kalala abhorre même la structure des partis politiques Congolais, lesquels sont centrés sur des hommes plutôt que sur une vision. Le projet Jean Marie Kalala Midjibu, de son vrai nom se résume en l’homme. L’homme Congolais dont la pensée, qui s’est « courbée » depuis des années, doit être ressuscitée.

Le chanteur Kinois qui commet des textes comme lui-même sait le faire sur la scène musicale congolaise, a « un pas dans l’humour et deux pas dans la vérité ». Ayant la maitrise de la voix et sa guitare qui ne le quitte quasiment jamais, « Vieux goût », comme l’appellent ses fans, est tout l’inverse de ses contemporains chanteurs de la RDC : humble, pas du tout dans la grivoiserie, pas du tout extravagant, maniant à la fois Tshiluba, Lingala et français avec une grande pureté.
Mais à quoi doit-on la motivation et l’intérêt que l’artiste, natif de Lemba ainsi que plusieurs autres Congolais du monde du Show-biz manifestent pour la chose publique ? Ce raz-de-marée susceptible de changer complètement le paysage des assemblées provinciales et nationale pour la législature à venir ? C’est peut-être une phrase du même Jean Goubald qui résume ce regain d’intérêt : « On essaie de rejoindre la vertu ».

Patrick Ilunga

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