Il est parmi les 13 personnalités qui plaident pour des élections apaisées et qui appellent la communauté nationale à se donner les moyens de réformer le processus électoral pour lui donner un contenu qui soit consensuel. Licencié en sciences commerciales et consulaires et Licencié en économie du développement ICHEC Bxl Jean pierre Muhongo est un homme posé avec un cursus professionnel de plus élogieux. ADG honoraire de la SCPT il s’est engagé de manière citoyenne aux côtés des autres pour donner une chance à la paix, mais pour cela il faut franchir la montagne des incompréhensions et des malentendus. Il est optimiste et pense que le Congo a des ressorts de son progrès.

Vous êtes connu comme un homme rationnel qui ne prend part qu’aux combats de sa conviction. Quelle est la rationalité de votre démarche dans le groupe des douze ?

Jean-Pierre Muhongo : Il ne faut pas être surdoué pour constater que le discours politique ne reste que politique depuis l’installation du nouveau Président de la République et une des conséquences de ce fait est l’expression populaire qui a eu lieu à la fin de la dernière session parlementaire amenant tour à tour dans la rue, l’opposition et la majorité.

Dans cette situation, le discours sur la projection dans l’avenir, le développement du pays et la résolution des problèmes actuels (vide administratif, crise économique, problèmes sociaux ….) se fait attendre et les conflits post-électoraux a du mal à s’arrêter.

Pour toutes ces raisons, j’ai joint l’équipe des 13 personnalités à partir de l’appel du 11 juillet 2020 sur l’idée de préparer, dans une période non suspecte, les réformes et la programmation des prochaines élection et ce suffisamment à temps afin d’en améliorer la qualité par rapport avec celles passées d’une part et éviter au mieux toute forme de violence qui en résulterait d’autre part. J’ai cru et crois en cette démarche citoyenne qui consiste à rechercher un consensus sous forme du plus petit commun multiplicateur afin de permettre aux parlementaires qui ont écouté le gémissement de la population descendue dans la rue afin de proposer des reformes de l’organe CENI, des reformes conséquentes de la loi électorale, une programmation financière des élections ainsi que des reformes transversales qui touchent à la constitution.

A ce jour vous avez rencontré plusieurs groupes représentatifs et des grandes personnalités. Quelle leçon tirer de cette croisade ?

JPM : Nous avons rencontré la première des institutions, le Président de la République et puis le Premier Ministre, les Forces Politiques, les Forces Sociales de la Société Civile dans toutes leurs composantes, les Groupes Religieux et espérons encore rencontrer le Président Honoraire et autorité morale de la majorité parlementaire. Nous rencontrons beaucoup de points de convergence entre notre cahier des charges et ce que proposent la quasi-totalité de ces groupes et pensons vraiment que les points divergents ou les approches divergentes nourriront les débats sur ces questions à l’Assemblée Nationale.

Et pourtant il y a des groupes opposés à votre démarche surtout ceux qui estiment que rien ne peut se faire en dehors des institutions. Pour eux votre démarche est une posture qui prépare une forme de putsch ?

JPM : Il est normal que certains s’opposent à notre démarche, c’est aussi cela un aspect de la démocratie. Je constate seulement que nous avons la même approche de soumettre l’idée du consensus aux institutions. Attention, les groupes que nous rencontrons sont également des institutions (Présidence, Primature, Partis politiques, Confessions religieuses ….). Mais si on pense à l’institution « Assemblée Nationale », il ne fait aucun doute que c’est là qu’on va atterrir pour porter les préoccupations comme celles exprimée dans la rue et qui ont failli empêcher le fonctionnement des chambres ! Les lois proposées dans l’hémicycle ne sortent pas toujours des conversations d’auditoire mais bien des préoccupations de la population que recueillent ses représentants dans la société, dans la cité.

Un putsch est la solution révolutionnaire qui porte en elle un aspect violent, notre démarche ne s’inscrit d’aucune manière dans ce cas qui du reste, ne figure pas dans le cahier des charges que nous proposons.

Pour vous peut-on arriver à un consensus Electoral sans bouger l’ordre institutionnel d’autant plus que ce premier découle du second ?

JPM : Le consensus dont nous parlons est recherché ex ante dans les forces politiques, économiques et sociales. Le débat sur la préparation des lois et décisions se fera dans les institutions adéquates, il n’y a ni raison ni crainte de bouger l’ordre institutionnel existant.

Quelle chance de succès accordez-vous à la démarche quand on sait que votre parti refuse d’y adhérer ?

JPM : 90 % de notre groupe est constitué des représentants du peuple qui dans le cadre de leurs fonctions sauront porter avec d’autres, la récolte de notre démarche afin de la transformer en lois applicables pour la sérénité, la qualité et la programmation des prochaines élections. Puisque vous me parlez de mon parti, j’aimerai insister sur le fait que cette démarche évite à mettre les uns contre les autres, mais plutôt à convaincre que, c’est ensemble que ces questions électorales peuvent trouver des réponses à l’avantage de tous, éviter toute violence et perte de temps afin que les équipes à élire commencent à travailler pour le développement du pays juste après la passation pacifique du pouvoir qui devra rester la règle.

Votre message aux citoyens de ce pays ?

JPM : Il y a trop des vagues sur les réseaux et l’on distingue difficilement l’essentiel de l’accessoire. Il ne faut pas être effrayé par les initiatives et les positions parfois contradictoires dans la société, on est nombreux de tous les bords à exprimer notre attachement à notre pays et à la démocratie, je sollicite la confiance dans notre démarche, elle contribuera sans aucun doute au retour de la confiance dans les institutions par le respect des règles qui les régissent.

Propos recueillis par WAK

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