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Il est actuellement établi que l’Ouganda joue un rôle déterminant dans l’activisme du Mouvement du M23 soutenu par le Rwanda dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC). Le rapport d’experts des Nations unies présenté ce 08 juillet, au Conseil de sécurité de l’ONU, élucide mieux cette question, en démontrant l’apport du pays de Yoweru Kaguta Museveni dans cette guerre d’agression en RDC.

Le gouvernement congolais qui indique que ce document d’experts de l’ONU corrobore les informations de l’armée congolaise, dit vouloir avoir des explications de Kampala, dont les forces armées (UDPF) combattent avec les FARDC contre les ADFs. C’est ce qu’a déclaré le porte parole du gouvernement Patrick Muyaya ce lundi 15 juillet au media français TV5 monde.

En effet, le ministre congolais de la Communication et médias a fait savoir qu’il y a des mécanismes diplomatiques qui sont activés pour voir un peu plus clair sur ce dossier. C’est aussi, ajoute-t-il, ce qui a été fait au niveau des forces armées de deux pays, avec la recente rencontre entre les responsables des FARDC et UDPF. En même temps, Muyaya a mis un bémol en soulignant que l’Ouganda ne s’implique pas de la même intensité que le Rwanda qui a ses hommes dans le sol congolais, les experts de l’ONU parlent de 4000 militaires de RDF.

« Nos services nous ont donné des éléments qui ont été corroborés par le Rapport d’experts des Nations Unies. le Chef d’Etat-Major Général de nos Forces armées a rencontré son homologue ougandais.Nous attendons d’eux de la clarification. Nous ne pouvez pas comprendre que nous avons des militaires ougandais qui décèdent aux côtés des militaires congolais dans le Grand Nord en train de combattre des ADF qui sont leurs propres frères ougandais au départ, que de l’autre part ils soutiennent le M23 ou le Rwanda…», a dit le ministre Muyaya sur TV 5.

Il est également à noter que du côté de l’Ouganda, on rejette toute implication de l’armée de Kampala dans cette entreprise du M23.

Au Rwanda, il faut des sanctions

La République démocratique du Congo a réitéré son appel aux sanctions de la communauté internationale contre le régime de Kigali, comme levier non négligeable pour imposer la paix dans la région des Grands-lacs, particulièrement dans la partie orientale du Congo. Cela, tout en réaffirmant l’engagement de Kinshasa au processus de Luanda, que la ministre d’Etat en charge des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a désigné comme seul cadre d’échanges entre la RDC et le Rwanda, lors d’un briefing presse tenu lundi 07 juillet dernier.

Pour Kinshasa, la solution c’est entre autre « le processus de « Luanda » où nous avons une Feuille de route depuis nombre 2022 dans laquelle les tâches de chaque partie sont connues…» indique le ministre Muyaya avant d’ajouter : « Il faut des sanctions. Aujourd’hui, toutes les nations le savent. Il y a des sanctions timides mais, il faut des sanctions plus robustes. On attaque les infrastructures de la Monusco. On attaque son personnel. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait s’assumer pour s’assurer que cette partie de l’Afrique retrouve sa paix. Le plus important pour le peuple, partout, c’est le développement » a-t-il dit en sus.

Rupture de la trêve demandée par les USA

Le gouvernement congolais a dénoncé également la volonté du M23/RDF à rompre de manière intempestive la trêve humanitaire de 14 jours proposée par les États-Unis d’Amérique depuis le 05 juillet 2024, ayant pour but de baisser la forte tension observée ces derniers temps, notamment dans le territoire de Lubero, et permettre que les aides humanitaires atteignent les déplacés.

Dans son passage sur ce média français, TV5, Patrick Muyaya a aussi dénoncé un acte de rupture de cette trêve humanitaire intervenu ce lundi 15 juillet dernier par le M23/RDF, qu’il a qualifié de barbarie, manifesté par des bombardements qui ont causé la mort de 3 enfants et six blessés. « parce que vous parlez de la trêve (dit-il au présentateur), ce matin même, 3 enfants sont morts des bombardements venus du Rwanda et 6 autres sont blessés. Et lorsque vous observez depuis que la trêve a été décrété, nous nous assurons que nous faisons notre part parce qu’il est urgent pour nous de nous assurer que nous apportons l’appuis qu’il faut aux populations déplacées, parce que c’était une trêve humanitaire. C’est vous dire le niveau de la barbarie du régime rwandais ».

Le gouvernement provincial sous administration militaire au Nord-Kivu a aussi dénoncé ce jeudi 11 juillet une attaque du M23/RDF, rompant ainsi cette trêve. Cette attaque a été perpétrée contre les positions des FARDC aux villages Nyange et Mpati.

« Les Terroristes du Rwanda Defense Force, ont lancé des attaques simultanées vers 04h52′ du mercredi 10 juillet 2024 sur les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo et ses partenaires se trouvant aux villages Nyange et Mpati situés à 80Km en profondeur à l’Ouest de Kitshanga, Groupement Bashali Mukoto; et ce, en violation de la trêve humanitaire recommandée par les USA », pouvait-on lire dans ce communiqué signé par le Lieutenant-Colonel Ndjike Kaiko Guillaume, le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Peter Cirimwami.

Au-delà de cette situation sécuritaire délétère, Kinshasa ne cesse de réitérer sa détermination à mettre fin à cette guerre qui a des conséquences fâcheuses au milieu de la population civile, causant ainsi des déplacements massifs.

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