La Belgique, ce pays qui se plaît à porter le masque de la moralité et de la justice internationale en sa qualité de siège de l’Union Européenne, cache en réalité un visage bien moins reluisant. Derrière les façades impeccables de ses institutions se dessine un schéma vieux de plusieurs siècles : la discrimination insidieuse envers les citoyens d’origine congolaise.
Comment un État qui a tant profité de son passé colonial peut-il encore aujourd’hui perpétuer un racisme aussi flagrant qu’abject ? À la place de Bourse de Bruxelles, Eurogold à titre d’exemple, un centre de change qui se drape de neutralité financière, se livre pourtant à des pratiques inquiétantes et discriminatoires envers toutes les personnes de nationalité congolaise et ayant un passeport Congolais.
Sous prétexte de lutte contre le blanchiment d’argent, les autorités belges, en collaboration avec le GAFI et le service public fédéral (SPF), ont instauré une vigilance « accrue » qui ne trompe personne : une stricte surveillance réservée quasi exclusivement aux citoyens congolais souhaitant échanger leurs devises. Mais pourquoi des contrôles si arbitraires et si prompts à humilier des individus sur la simple base de leur nationalité ?
Pendant ce temps, les Rwandais, qui ne subissent aucune des mêmes exactions, peuvent échanger librement sans que l’ombre d’une suspicion vienne ternir leurs démarches. Cela soulève une grave question d’intégrité et de justice. Le silence tonitruant de ces mêmes autorités face à la situation déplorable en République Démocratique du Congo, où le Rwanda est identifié, documenté et accusé par l’ONU révulse.
Le Rwanda, pourtant accusé d’agir en acteur belliqueux et recéleur, est préservé pour des raisons inavoués. C’est une complicité due à la lâcheté d’une politique étrangère qui préfère l’aveuglement à l’action. Ce double standard est le reflet d’une Europe qui se targue de principes humanistes tout en fermant les yeux sur l’oppression actuelle. Cet affront appelle à une réponse forte et déterminée de la RDC.
Il est temps pour les Congolais et les amoureux de la justice de se tenir debout et de mettre en place des mesures de réciprocité contre la Belgique en particulier et l’Occident en général. Pourquoi les Occidentaux ne seraient-ils pas soumis aux mêmes règles rigides lorsqu’ils viennent en RDC et en Afrique ? La Belgique porte un masque de vertu, mais ses mains tremblent de la vieille honte coloniale.
Pourquoi l’Afrique tend-elle encore la main à ceux qui s’acharnent à la poignarder dans le dos ? Restons fermes dans notre dignité et exigeons la reconnaissance de notre humanité dans ce monde qui se doit d’être véritablement équitable. Quand la toile de l’hypocrisie belge se déchire, l’injustice raciale s’y faufile en silence et la préservation des intérêts économiques occidentaux par le Rwanda toujours immunisée.
L’honneur et le respect ne sont pas des options, mais des droits fondamentaux. Il est crucial d’envisager des représailles adéquates pour que justice soit enfin rendue et que cette politique de mépris cesse. La conscience et l’histoire appellent à une solidarité inébranlable contre l’injustice. Réveillons cette solidarité pour qu’elle résonne jusqu’au cœur de la Belgique et au-delà.

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR