Ce lundi 20 janvier 2025, les conducteurs de transport en commun de la ville-province de Kinshasa prévoient de se mobiliser pour une grève pour protester, secouant ainsi les habitudes matinales des usagers. Cette action fait suite à l’annonce d’une nouvelle grille tarifaire imposée par le gouvernement provincial, qui suscite de vives inquiétudes tant chez les travailleurs du secteur que chez les usagers.
La nouvelle grille tarifaire, mise en place par le gouvernement provincial, vise à ajuster les prix des tickets de transport en fonction de la hausse des coûts opérationnels. Toutefois, cette décision a été accueillie avec une forte résistance. Les conducteurs, représentés par leurs syndicats, estiment que cette augmentation risque de pénaliser les usagers les plus vulnérables et de rendre le transport en commun moins accessible.
Les grévistes affirment que cette réforme tarifaire, bien que justifiée par des impératifs économiques, n’a pas été précédée d’une consultation adéquate avec les travailleurs du secteur. « Nous sommes en première ligne et connaissons les réalités du terrain. Une telle décision, prise sans nous, ne peut qu’engendrer des tensions », a déclaré un porte-parole du syndicat des conducteurs.
Du côté des usagers, les opinions sont partagées. Certains soutiennent la grève, arguant que l’accessibilité au transport est un droit fondamental. D’autres, cependant, expriment leur frustration face aux désagréments causés, notamment ceux qui dépendent des transports en commun pour se rendre au travail ou à l’école. « C’est compliqué pour nous. On comprend leurs préoccupations, mais cela nous impacte aussi », a déclaré une usagère rencontrée à l’arrêt de bus.
Ce mouvement de grève soulève des questions fondamentales sur la politique tarifaire en matière de transport public. Les experts s’interrogent sur l’équilibre à trouver entre la viabilité économique du service public et l’accessibilité pour tous. La situation actuelle pourrait inciter le gouvernement provincial à revoir sa stratégie, notamment en considérant des alternatives comme des subventions ciblées pour les usagers à faible revenu.
Alors que la grève se poursuit ce matin, elle met en lumière des enjeux cruciaux au cœur du débat sur le transport public. La question qui se pose est de savoir si le gouvernement provincial sera à l’écoute des préoccupations exprimées et s’il saura trouver un compromis qui garantisse à la fois la pérennité du service et l’accessibilité pour tous. La journée s’annonce longue, et les discussions promettent d’être animées, tant sur le pavé que dans les bureaux du gouvernement.
Cette grève, tout en étant une réaction à une décision gouvernementale, pourrait bien devenir un catalyseur pour une réflexion plus profonde sur l’avenir du transport en commun dans la province.

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR