La récente reconduction de Giscard Kusema au poste de Directeur adjoint de la presse de la Présidence de la République Démocratique du Congo suscite des débats variés au sein des cercles politiques et médiatiques. Si certains y voient la continuité d’une stratégie de communication éprouvée, d’autres l’érigent en symbole d’un statu quo contesté.
En toute objectivité, examiné sous différents angles, son rôle et son influence méritent un éclairage approfondi et sans concession. Giscard Kusema, déjà bien établi dans l’architecture médiatique présidentielle, a contribué à façonner une communication nationale sensible aux défis contemporains. On lui reconnaît un talent habile pour conjuguer les exigences d’une information gouvernementale.
Sa touche personnelle est largement visible avec les enjeux de crédibilité de l’État face à une population souvent sceptique. Sa maîtrise des stratégies médiatiques a permis à la présidence de naviguer efficacement dans des eaux parfois tumultueuses. Pourtant, ressourcer le paysage médiatique national reste une tâche redoutable dans un contexte historique de méfiance envers les institutions publiques.
Le défi pour Giscard Kusema n’est pas seulement de maintenir un flux continu d’informations institutionnelles, mais aussi de rouvrir le dialogue avec les citoyens et de revitaliser un lien organique entre la communication publique et les enjeux réels du quotidien de la population congolaise. L’invariance à son poste peut être perçue par certains comme une victoire de l’expertise et de la continuité.
Ce qui est nécessaire pour une communication cohérente et stable. Ses efforts en faveur de la modernisation des canaux de diffusion, en intégrant de nouvelles technologies et plateformes numériques, témoignent d’une volonté de dynamiser l’image de l’administration actuelle. Cependant, sur un autre registre, cette reconduction peut être vue par d’autres comme un obstacle à un réexamen indispensable.
Certains critiques estiment que la communication de l’État doit s’ouvrir à des perspectives nouvelles, offrant une transparence et une innovation accrues pour contrer les soupçons de propagande. Le défi de Giscard Kusema sera donc d’élargir son empreinte par des relations plus transparentes et participatives avec les médias indépendants, des personnalités médiatiques et les journalistes critiques.
Avec ce nouveau mandat, il est appelé à repenser l’équilibre entre tradition et transformation. Pour se démarquer véritablement, son approche doit transcender les clivages et s’inscrire dans une véritable volonté de réforme médiatique, où l’objectivité et l’impact sont la clé de voûte. Dans ce rôle critique, les attentes sont élevées, et la réussite exigera une vision portée par l’innovation et la réponse éloquente aux besoins des Congolais.

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR