Le taux de change connaît une baisse inattendue depuis ce week-end, passant de 2 800 à environ 2 700, voire 2 600 FC pour un dollar. En l’absence d’un communiqué officiel de la Banque centrale du Congo (BCC), cette situation suscite de nombreuses interrogations sur le marché de change congolais. Les acteurs économiques s’interrogent sur les causes réelles de cette embellie de la monnaie nationale, tandis que le silence institutionnel alimente les spéculations et renforce le climat de méfiance.
Après une descente sur le terrain, certains cambistes avancent l’hypothèse d’une injection de devises par la BCC, provoquant ainsi une rareté du franc congolais sur le marché. D’autres, en revanche, reconnaissent suivre simplement une tendance qu’ils ne comprennent pas entièrement.
Pour Arnold Zola, un acteur d’opération de change à la Gombe, : « Cette baisse est due au fait qu’il n’y a plus de francs sur le marché. Les banques ont procédé à un ratissage des dollars, elles ont récupéré presque tout. » Un de ses collègues croit savoir qu’il s’agit « d’un vent venu d’en haut qu’on essaie de suivre». Les spéculations vont bon train. Et cette situation ne laisse pas la population indifférente. Nombreux sont ceux qui craignent une instabilité soudaine, d’autant plus que les prix des denrées alimentaires ne reflètent pas cette tendance à la baisse du dollar.
Certains redoutent un retournement brusque de la situation qui perturberait tout le circuit économique du pays. Malgré cette réserve de la population, ils sont nombreux ceux qui attendent avec impatience que la baisse du dollar se répercute sur le prix les denrées de première nécessité.
Les uns et les autres restent dans l’incertitude. Dans un contexte économique déjà fragile, la variation du taux de change, non expliquée officiellement, nourrit la spéculation et plonge plusieurs dans les questionnements.
Daniella Kalala