Pendant deux semaines, Désiré Cashmir Kolongele Eberande, conseiller spécial en charge de la sécurité, a rencontré les principales forces politiques de la majorité présidentielle ainsi que plusieurs organisations de la société civile. L’objectif était de recueillir leurs propositions en vue de former un nouveau gouvernement capable de répondre aux défis actuels, notamment en matière de sécurité.

Bien qu’Eberande ait réussi à recevoir certains opposants, ces derniers ont rapidement été désavoués par leurs partis respectifs, qui ont catégoriquement nié leur rôle de représentants lors de ces consultations. En effet, ces partis sont fermement opposés à ce processus.

Un autre point notable est l’absence des leaders de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), qui plaident depuis longtemps pour un dialogue afin de résoudre la crise. À l’exception du nonce apostolique, qui a été reçu, ces deux organisations n’ont pas franchi la porte du conseiller Eberande. Est-ce dû à un problème d’agenda, certains membres de ces organisations étant en mission à l’extérieur du pays pour convaincre la communauté internationale d’adhérer à leur vision du pacte social pour la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs ?

Cependant, l’initiative présidentielle fait face à un boycott total de plusieurs figures de l’opposition, telles que Joseph Kabila, Matata Ponyo, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Moïse Katumbi, qui dénoncent ce processus comme une manœuvre politique inefficace face à la crise sécuritaire persistante.

Quoi qu’il en soit, la prochaine étape pour Eberande Kolongele sera la remise d’un rapport détaillé au président, qui devra décider de la composition du futur gouvernement.

La situation reste cependant floue : soit un deuxième round de consultations pourrait être organisé après la présentation du rapport d’Eberande au chef de l’État, soit un gouvernement d’union ou de cohésion nationale pourrait voir le jour. Dans ce dernier cas, il est probable que des personnalités de l’opposition siègeront au nom de leurs partis, sans en avoir reçu de mandat officiel ni de quitus, un phénomène bien connu dans le système politique congolais et souvent qualifié de « débauchage ».

Alors que le président se prépare à clore les consultations, l’avenir du gouvernement d’union nationale demeure incertain, miné par des divisions profondes entre le pouvoir et l’opposition.

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