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Quand on défend une cause, le temps est un facteur négligeable car, la satisfaction est morale et elle se trouve dans la confiance du chemin que l’on parcourt. C’est pourquoi, un homme politique comme Etienne Tshisekedi wa Mulumba, paix à son âme, qui avait fait de l’Etat de droit (Ndrl : ‘’Rule of law’’ en anglais. C’est un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. Il est fondé sur le principe essentiel du respect des normes juridiques ou la primauté du droit. Chacun étant soumis au même droit, que ce soit l’individu ou bien la puissance publique) sa cause pouvait choisir lui-même dans la réalité les faits pouvant servir des victoires d’étapes. Mais depuis, il y a des ambitions, certes légitimes, mais qui sont à considérer dans une séquence temporelle. C’est pourquoi, il est difficile de pouvoir aujourd’hui départager les deux camps sur la nature des concessions possibles. A New York, les deux leaders de l’opposition ont déclaré qu’aux élections du 23 décembre 2018, l’opposition aura une commune candidature à la présidentielle, sans pour autant dire qui sera ce candidat.

Evidemment, c’est prématuré dira-t-on de se prononcer aujourd’hui. « Il faut attendre de voir comment les choses vont se présenter pour décider », vont sans doute affirmer les experts. Mais ce qui ne changera pas d’ici là, c’est le fait que Moïse Katumbi a déjà une plateforme électorale dénommée ‘’ENSEMBLE POUR LE CHANGEMENT, dit ENSEMBLE’’ et il est candidat déclaré, et Félix Tshisekedi en s’éloignant de ce qui était convenu d’appeler application intégrale de l’Accord de la Saint-Sylvestre, a donné un signal fort qu’il allait se présenter à une présidentielle à un tour. C’est tout dit, on peut retarder le moment de vérité entre les deux groupes, mais il sera difficile d’éviter l’affrontement des logiques politiques qui sont en place et qui se construisent dans des schémas fermés.

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), habituée à fonctionner comme tête de pont, aura difficile à laisser Félix Tshisekedi, son nouveau président, renoncer au profit de Moïse Katumbi. Les durs ne sont pas prêts à cette concession et les arguments que l’on pourrait leur produire comme le réalisme et peut être, le problème des moyens n’aura qu’un effet limité car, c’est un parti qui s’est construit sur un idéal qui sublime les privations comme indicateurs de la bonne éthique.

De l’autre côté, on ne voit pas non plus le groupe de 7 partis politiques de l’opposition dénommé « G7 » et l’Alternance pour la République (AR), pivots centraux de ‘’ENSEMBLE’’ renoncer à leur champion pour appuyer sur celui qui ne pourra pas, peut-être à leurs yeux, représenter le package complet des ambitions formulées.

Voilà ce qui attend les cerveaux de ces deux familles politiques d’ici le mois de juin, deadline pour le dépôt des candidatures. Il y a sans doute aussi la position des autres membres de l’opposition comme le Mouvement de Libération du Congo (MLC, la formation politique de Jean-Pierre Bemba) et l’Union pour la nation congolaise (UNC, le parti cher à Vital Kamerhe) qui va compter car, ils vont être les arbitres de cette séquence violente.

Si l’UNC décide de présenter un candidat qui n’est pas l’un de deux précités, l’équation se complique et elle va ressembler à des fatwas adressés à certains que l’on va encore juger des traitres à la cause commune. Mais, la communauté d’intérêt nait d’abord de la communauté des pensées. Or, aujourd’hui les politiques se contentent de la bienséance dans leurs échanges mais ne brisent pas encore la contradiction principale qui va demain les opposer en créant une double contrariété.

Certains observateurs de la scène proche de l’opposition suggèrent même aux deux groupes d’échanger deux documents et dans chacun d’eux il y aurait par exemple les raisons que le camp de Tshisekedi a de voir Katumbi renoncer à la candidature et dans l’autre document fait par le camp Katumbi, on lirait les raisons que Tshisekedi a de renoncer à la candidature au profit de Katumbi. Ces documents seront à la fois la base d’une future discussion et la dynamique allant vers la maîtrise de ce dossier à géométrie variable.

Robert Tanzey

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