Le contexte est vicié, les faits sont chargés d’une électricité de manipulation et pour ceux qui sont sensibles, on leur bombarde des chiffres affolants pour créer le cocktail de la révolte et d’exposer ainsi des responsables des structures stratégiques du pays.
Désormais, tout est mis sur la place publique même des documents non vérifiés et des allégations sans commune mesure avec la réalité des faits sont versés à la vitesse du numérique dans l’espace public. Il suffit d’une matinée pour créer le buzz de la désinformation.
Comment comprendre que des personnes étrangères à la gestion d’une société puissent posséder des données stratégiques de celles-ci et interprétent des données comptables avec la précision d’un chirurgien ? Le cas de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications de la République Démocratique du Congo (ARPTC) est symptomatique de ce mal qui ronge les sphères financières et qui expose le pays à des chocs de rupture d’avec sa stabilité.
Une organisation de la société civile, mieux un Observatoire croit savoir avec documents des banques à la main que les membres dirigeants de l’ARPTC auraient un salaire de plus de 300.000 dollars américains. Et les inquisiteurs parlent de 10 autres millions dilapidés ou carrément d’un jackpot que ces messieurs s’attribuent chaque mois.
Les éléments sont réunis pour choquer et briser la confiance au sein de ces entreprises du portefeuille de l’État qui doivent mobiliser des moyens pendant cette période de grande adversité. Mais loin de nous l’idée d’excuser une quelconque malversation financière mais en journalistes économiques avisés, nous ne pouvons nous contenter de prendre ces allégations sans les vérifier surtout que l’on sent que ces éléments sont vite récupérés à ce stade par des opposants au régime qui ont trouvé là de la matière à attaquer la gouvernance sans avoir approfondi le sujet surtout, sans les positions d’instances de contrôle ?
Il est facile de noyer l’opinion en utilisant la crise ambiante comme terreau de la création d’une atmosphère d’anarchie. Mais déjà en examinant les documents de dénonciation, on se rend vite compte qu’il existe des disparités dans les chiffres et que sur les mêmes rubriques de rémunération, on retrouve des chiffres différents comme si le dossier était monté rapidement juste pour le besoin de la cause.
C’est d’ailleurs l’avis des syndicalistes qui, dans une réaction musclée, indiquent l’incohérence des chiffres et trouvent les tableaux opaques. Selon les précités, par exemple, le fait de parler des billets d’avion sans tenir compte des réalités de la composition familiale des membres de l’équipe dirigeante. Analysant toujours le document en circulation, ils se rendent compte que des analyses des chiffres et des montants des frais d’installation qui ne correspondent pas aux salaires déclarés participent d’une intention de nuire fondamentalement à l’ARPTC.
Pour les agents de cette entreprise, sans une enquête sérieuse et transparente, il est difficile de déterminer les motivations derrière ce communiqué qui s’attaque à l’Autorité de régulation dans un secteur non seulement stratégique mais aussi porteur de croissance que les télécommunications.
On peut comprendre qu’il s’agit ici d’une volonté puissante qui provoque la vague de destruction loin parfois en dehors du pays pour pousser les Congolais chauffés à blanc à provoquer des troubles soi-disant dans le but de neutraliser les dirigeants véreux.
Avant même que cette enquête soit mise en place, déjà des appels à des marches sont lancés pour réclamer la tête du patron de l’ARPTC. Les autorités Congolaises, mieux les pouvoirs publics, doivent ouvrir le bon œil pour faire le bon choix entre la lutte contre la mauvaise gouvernance et la chasse aux sorcières qui, elle, procède d’une stratégie militaire d’affaissement de l’autorité de l’État en jetant l’opprobre sur ses hauts fonctionnaires.