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Depuis pratiquement des semaines, on assiste à une expulsion massive des congolais de la République Démocratique du Congo du territoire Angolais. Des milliers d’hommes, femmes et enfants sont refoulés et se trouvent actuellement en situation humanitaire déplorable. Plusieurs réactions politiques sont enregistrées sur cette question brulante. Après le Ministre des Congolais de l’Etranger Emmanuel Ilunga et le Vice-ministre des affaires étrangères Agée Matembo qui ont annoncé des mesures gouvernementales déjà prises, quelques députés nationaux ne sont pas restés indifférents face à cette situation qui fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Revenons d’abord sur la réaction du vice-ministre des affaires étrangères qui avait annoncé lors d’une conférence de presse à Lubumbashi, la convocation de l’Ambassadeur de l’Angola pour des explications claires sur ces expulsions de congolais. « Le Congolais est un peuple hospitalier. Mais quand vous touchez à ses fondamentaux, il sait se révéler intransigeant. Nous ne sommes pas encore là. Quand nous serons à Kinshasa, l’ambassadeur de l’Angola doit venir dans nos bureaux nous expliquer le pourquoi et le comment de ces actes. Et à ce titre, nous allons réserver une position du gouvernement », a indiqué Agée Matembo qui, selon actualité.cd, n’exclut pas la possibilité de recourir au principe de la réciprocité.

Delly Sessanga

Elu du territoire de Luiza dans la province du Kasaï-Central, le député national Delly Sessanga révèle dans sa réaction qu’au moins 8000 congolais venus d’Angola sont arrivés à Luiza. « Dans ma circonscription de Luiza, on me parle d’environ 8000 personnes qui sont arrivées (…). C’est devenu une coutume de voir les congolais expulsés des pays voisins. Le Congo a une longue tradition de recevoir les ressortissants étrangers dans la fraternité. Nous sommes dépités que la même solidarité ne s’exprime pas à l’endroit de nos populations », a dit le député Sessanga qui regrette que les bons rapports clamés entre Etats ne se traduisent pas dans le traitement réservé aux populations. « Les Etats sont censés être solidaires étant donné que parmi les congolais expulsés certains avaient leurs papiers régulièrement. La vocation de l’Afrique est d’être également une zone de libre circulation. On ne peut pas nourrir des relations entre nos Etats sans avoir de l’attention pour nos populations. Il faut que cela soit renforcé », a-t-il ajouté.

Claudel André Lubaya

Pour le Président national de l’UDA originelle, « même les congolais possédant des titres de séjour réguliers sont expulsés » Le député National déplore ainsi les conditions dans lesquelles les congolais sont expulsés du territoire angolais. Il demande au gouvernement d’enclencher un plan catastrophe. « Même ceux qui avaient des titres de séjour régulier sont mis en dehors des frontières angolaises dans l’indifférence totale du gouvernement de Kinshasa. J’ai vu le gouvernement interpellé l’ambassadeur israélien par rapport à ce qui se passe à Israël. L’ambassadeur angolais à Kinshasa n’est pas encore invité alors qu’il s’agit d’une véritable catastrophe humanitaire à la frontière de Kamako et de Kabaungu », a-t-il dit à nos confrères d’ACTUALITE.CD.
Claudel André Lubaya dit craindre par ailleurs la survenue de maladies à Kamako où plusieurs congolais venus de l’Angola sont enregistrés. « Il faut que le gouvernement organise l’évacuation de ces familles qui se trouvent dans environnement aussi malsain, c’est autant de maladies qui vont arriver demain. Il est du devoir du gouvernement de s’occuper de ces compatriotes, y compris leurs épouses angolaises qui les ont rejoints. Il est question que le gouvernement agisse. Son inaction nous gêne », a-t-il ajouté.

Juvénal Munubo

Pour ce haut cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), ces expulsions montrent que la diplomatie congolaise n’est pas respectée. Juvénal Munubo pense que la diplomatie congolaise a failli eu égard aux conditions dans lesquelles se déroulent les expulsions des congolais du territoire angolais.
« Ceci montre que la diplomatie congolaise n’est pas respectée. Ces expulsions ne pouvaient pas se dérouler sans que le gouvernement congolais ne soit au courant et qu’il ne prévienne ses ressortissants », a-t-il déclaré en proposant même la mise sur pied d’une commission d’enquête pour en savoir plus. « Je pense que le parlement ne peut pas rester silencieux. Il faut une mission et pourquoi pas une commission d’enquête pour voir exactement ce qui s’est passé », a-t-il ajouté.

Patrick Muyaya

L’élu de Kinshasa souhaite par ailleurs que le Ministre des affaires étrangères convoque l’ambassadeur angolais en poste en RDC pour s’expliquer sur dossier. « Que le ministre des affaires étrangères convoque l’Ambassadeur de l’Angola pour qu’il vienne s’expliquer. Nous devons protester contre ce traitement réservé à nos compatriotes. Que le gouvernement délègue une mission dans les provinces touchées », a-t-il dit à nos confrères d’ACTUALITE.CD
Le député Palu accuse également l’Angola de ne pas respecter les conventions signées avec la RDC. « C’est un ressenti de tristesse et d’indignation. Nos voisins ne tiennent même pas compte des conventions qui nous unissent. Il existe une convention entre la RDC, l’Angola et le Congo qui règle ces questions. Je suis indigné de voir que nos voisins nous traitent de cette façon. Nous avons toujours vécu pacifiquement avec tout le monde au Congo », a-t-il ajouté tout en réclamant une implication plus grande du gouvernement congolais. « Je suis également indigné de n’avoir pas encore vu une forte réaction de notre gouvernement (…). C’est une question transversale, tout le gouvernement doit s’impliquer », a renchéri Patrick Muyaya.

Théodore Ngandu

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