L’évènement lié à la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala survenu du 1er au 2 septembre dernier n’a pas encore livré tous ses secrets. Même le nombre des morts annoncé relève du domaine de provisoire. Ce lundi 09 septembre, le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaha, a informé l’opinion publique que le bilan humain s’est alourdi. De passage comme invité d’une édition du journal à France 24, le porte parole du gouvernement congolais a laissé entendre que le nombre des décès relatifs à ce drame dans le Centre pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa est passé de 129 morts dont 24 par balles, à131décès.
Deux personnes de plus de 50 prisonniers blessés ont succombé de leur blessures, a indiqué le Ministre Muyaya, et sont à la base de cette augmentation. « Depuis le début de cette crise, le choix que nous avons fait c’est le choix de la transparence contrairement à une certaine manipulation politicienne… », a dit le ce membre du gouvernement Suminwa.
Dès le départ de cet incident, le gouvernement a annoncé l’enquêtepour faire la lumière sur ce dossier. Ainsi il a fait savoir que les organisations non gouvernementales y seront aussi associées pour faire éclater la vérité. « Les ONG notamment le BCNUDH seront impliquées dans l’enquête en cours parce que nous voulons tous connaître la vérité. Le président de la République a demandé à ceux qui s’occupent de l’enquête de pouvoir faire rapport dans les sept jours qui suivent. Il a également dit que les sanctions sévères seront prises », a indiqué Muyaya.
Les résultats de cette enquête est très attendus car il y a encore plusieurs zones d’ombre dans cette tentative d’évasion entre autres les circonstances du drame. Il y a aussi la question du nombre des morts, car il y a de ces ONG qui lancent la sonnette d’alarme sur le nombre de prisonniers actuellement présent à Makala. La Fondation Bill Clinton a fait savoir qu’il ne reste que 1300 pensionnaires, alors que ce lieu carcéral comptait il y a peu 15 000.
En effet, à la base de cet incident il y a entre autres la surpopulation dans la prison de Makala. Pour le gouvernement congolais, la solution est double : désengorger une prison construite pour 1500 pensionnaires regorgeant actuellement 15 000 prisonniers d’une part; de l’autre, passer à la construction de nouvelles prisons.
« Le ministre de la justice avait déjà entamé le processus de désengorgement des prisons, il y a un programme, et ce n’est pas seulement à Kinshasa, de construire des nouvelles prisons. L’incident qui venait d’arriver va accélérer le processus qui a déjà commencé, il y aura désormais une vigilence plus accrue des services pénitentiaires, pour arriver à détecter ce type d’événement qui aurait pu dégénérer aux problèmes un peu plus graves que ce que nous venons de vivre » a fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Lors de la 12e réunion du Conseil des Ministres ce vendredi 06 septembre, la cheffe du gouvernement Judith Suminwa a attiré l’attention des membres de son gouvernement a toujours faire attention avec leur communication qui doit être coordonnées et cohérente. Une interpellation qui tombe à point nommé, car cette évasion ratée à Makal à plusieurs dégâts a donné lieu à plusieurs confusions, telle que celle créée par le Vice-ministre à la Justice qui faisait, le jour du drame, un bilan de 2 morts alors que les images répandue dans les réseaux sociaux montraient plus que cela.
« la Première Ministre a attiré l’attention des membres du Gouvernement sur la nécessité de veiller à faire toujours une communication coordonnée et cohérente », peut-lire dans le compte rendu de cette rencontre de l’Exécutif national. Dans sa communication, Suminwa a aussi appelé les Ministres de son équipe « de s’abstenir de tomber dans la dérive de la Gouvernance à travers les réseaux sociaux ».
En effet, pour gérer efficacement et de manière coordonnées cet incident, les autorités ont initié un certain nombre d’actions, les indications de l’évolution actuelle donne ces éléments :
Le rétablissement de l’eau et de l’électricité au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa;
La vie reprend, peu à peu, les pensionnaires sont servis en nourriture, le calme est revenu;
L’assainissement du milieu carcéral est en cours;
L’identification des pensionnaires se poursuit;
L’organisation au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa des audiences en flagrance contre les auteurs présumés des viols à l’égard des femmes;
La prise en charge par le Gouvernement des femmes violées;
Sept (07) de onze (11) pavillons que compte le Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa ont été vandalisés à l’exception des pavillons 1,2, 8 et 10; et
La mise en place d’une Commission interservices chargée d’enquêter sur ces événements, les organismes non gouvernementaux des droits de l’homme y seront associés.