La Première Ministre a conduit une mission conjointe gouvernement-parlement dans les provinces militaires du Nord Kivu et de l’Ituri pour évaluer la mesure de l’état de siège. Cette première mission d’itinérance de Judith Suminwa dans la partie orientale depuis la mise en œuvre de cette mesure a eu lieu alors que la mission de la force régionale de la SADC a été prolongé jusqu’en novembre 2025 et des pans de territoire du Nord-Kivu sont occupés depuis l’année dernière par la rébellion du M23.

« Le Président de la République a invité la Première ministre à engager le gouvernement dans l’évaluation de la mise en œuvre complète des mesures d’assouplissement et à finaliser les recommandations de la table ronde », renseigne le compte-rendu de la dix-septième réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 11 octobre 2024 à la Cité de l’Union Africaine. Cette première mission d’itinérance de Judith Suminwa dans l’Est du pays depuis l’investiture de son Gouvernement en juin a visé non seulement l’évaluation de l’état de siège mais aussi surtout des mesures d’allègement fiscaux accordés aux opérateurs économiques de cette partie du pays.

La Cheffe du gouvernement va présenter son rapport de mission au Chef de l’État, car c’est à lui que revient la primeur du rapport. « Nous allons faire le débriefing entre nous, les membres de la mission, et nous allons pouvoir faire nos recommandations au Chef de l’État. C’est à ce moment-là, quand le Chef de l’État prendra ses décisions, que vous saurez vraiment la quintessence de tout ce qui a pu ressortir de ces consultations», a-t-elle indiqué au terme de sa mission qui a permis à cette délégation gouvernement-parlement de scruter à la fois les questions sécuritaires, politiques et socio-économiques dans cette partie du pays.

Honneurs militaires ovations de la population, des populations en liesse… La Première Ministre a été accueilli en pompe par les ituriens. Après sa rencontre avec les autorités provinciales dont le gouverneur militaire le Lieutenant-Général Johnny Luboya, elle a annoncé la mise en place d’un processus d’analyse des réussites et des faiblesses de l’administration militaire, intégrant la voix des forces vives de l’Ituri dans les discussions. Ce bilan met en avant des résultats positifs, notamment la neutralisation du groupe armé terroriste CODECO grâce à la gouvernance militaire. Ce qui contribue à un climat de sécurité ressenti par la population.

En outre, Judith Suminwa a évoqué de grands progrès visibles en termes d’infrastructures routières et d’autres bâtiments publics construits grâce à l’état de siège en Ituri. La reprise des activités économiques est également un point fort, avec de nombreux citoyens témoignant de leur sentiment de sécurité renforcé.

Avant de quitter la ville de Goma, la Première Ministre avait reçu les forces vives de la province du Nord-Kivu, dans la soirée du vendredi 22 novembre 2024. L’évaluation de la situation sécuritaire, socio-économique et les conditions de vie de la populations ont été au cœur de leur rencontre.

La délégation des députés provinciaux, conduite par le président de leur bureau, Robert Seninga Habinshuti, a dénoncé une fois de plus l’agression rwandaise sur le sol congolais, sous l’étiquette du mouvement terroriste M23 qui occupe une partie du territoire de Rutshuru, de Masisi, de Lubero sud et de Nyragongo.

Robert Seninga Habinshuti a souligné que le dispositif transitoire et graduel mis en place dans le cadre de l’allègement de l’état de siège n’a pas produit les effets escomptés. « La volonté de la population est de voir l’état de siège levé. En août 2023, nous avons été invités à une table ronde à ce sujet, où trois propositions étaient sur la table : la levée, le maintien et la requalification de l’état de siège. Tout porte à croire qu’il fallait d’abord entamer un processus », a souligné le Président de l’organe délibérant du Nord-Kivu.

Ayant prêtée une oreille attentive aux elus provinciaux, la Première Ministre Suminwa a soutenue que le lien du dialogue ne doit jamais être rompu quand on est au service du peuple. Pour restaurer totalement la paix dans l’Est, la République Démocratique du Congo a besoin de tous ses dignes filles et fils. Les informations collectées concernant le dispositif transitoire de l’état de siège seront transmises au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, qui usera de son pouvoir discrétionnaire pour décider de l’avenir des deux provinces concernées.

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