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Le gouvernement angolais est préoccupé par la reprise des combats dans la cité de Kalembe, dans le territoire de Walikale, province du Nord-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo, par les forces du Mouvement 23 (M23), qui a eu lieu dimanche.

Selon un communiqué de presse, le gouvernement angolais estime que ces affrontements représentent une violation flagrante des principes et de l’esprit des recommandations et des décisions de la réunion ministérielle du 30 juillet de cette année, et du cessez-le-feu convenu, qui est entré en vigueur à minuit le 4 août.
L’Angola déclare qu’il « rejette et condamne fermement cet acte hostile qui compromet les efforts en cours pour trouver une solution durable au conflit dans l’est de la RDC, et appelle les parties au conflit à respecter le cessez-le-feu, tel que réitéré par la réunion ministérielle du 14 septembre ».

Selon des sources locales, les affrontements qui ont éclaté, ont opposé le groupe d’autodéfense Wazalendo, qui soutient l’armée congolaise (FARDC), aux rebelles du M23. Ces sources affirment que l’armée congolaise a repris le contrôle de la ville, qui avait été capturée auparavant par les rebelles.

« De sources locales, j’ai appris que le NDC Rénové (groupe armé du Kivu), avec l’appui logistique des FARDC, a repris le contrôle de la ville de Kalembe. J’appelle les FARDC et les patriotes résistants à consolider cette victoire », a déclaré Juvenal Munubo, un ancien d député de Walikale.

Le député Willy Mishiki estime que les rebelles veulent s’ouvrir la voie à trois autres provinces, à savoir le Sud-Kivu, la Tshopo et le Maniema, dans l’est et le nord-est du pays. Les officiels de Kinshasa n’ont pas daigné commenter la rupture de la trêve en RDC. « Qu’en est-il du cessez-le-feu conclu à Luanda ? s’est demandé Juvenal Munubo.

Un cessez-le-feu est en place depuis le début du mois d’août, avec un succès relatif. Sur le plan politique, la RDC a exclu toute possibilité de dialogue avec le M23. En revanche, des négociations sont en cours entre la RDC et le Rwanda. Toutefois, aucun accord définitif n’a encore été conclu et la médiation angolaise s’efforce d’amener les parties à un accord de paix. Le 12 octobre, lors de la cinquième réunion entre les ministres des affaires étrangères du Rwanda et de la RDC, les deux pays ont convenu de continuer à travailler sur les questions de sécurité en suspens liées au projet d’accord de paix proposé par le facilitateur.

L’Angola recommande d’éviter les actes hostiles qui pourraient conduire à une escalade du conflit, empirant la grave situation humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo et réitère son attachement à la recherche d’une solution pacifique dans le cadre du Processus de Luanda, conduit par le Président de la République, João Lourenço, Champion de la Paix et de la Réconciliation en Afrique et Médiateur désigné par l’Union Africaine.
Lors de la cinquième réunion interinstitutionnelle, Kigali et Kinshasa ont convenu de mettre en place un mécanisme de vérification ad hoc renforcé pour surveiller les efforts de paix. Cette nouvelle structure sera officiellement lancée à Goma, en RDC, au plus tard le 5 novembre 2024, selon le communiqué de la réunion ministérielle tenue à Luanda le 12 octobre.

Déplacements massifs et violences contre les civils

Les affrontements de dimanche à lundi ont fait 14 blessés parmi les civils. De nombreux autres civils ont fui leur domicile, craignant la violence des combats. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) fait état de 940 000 personnes déplacées pour la seule année 2024, ce qui porte le total à près de 7 millions de personnes déplacées en RDC. La guerre et les déplacements massifs des civils ont comme conséquence d’exposer les civils du Nord-Kivu à une grande promiscuité et à de graves violations, notamment la violence sexuelle. Un rapport publié par Physicians for Human Rights (PHR) affirme que ces « violences sexuelles sont perpétrées par plusieurs groupes armés l’armée de la RDC, les groupes armés. Les cas de violence sexuelle sont en augmentation année après année. L’ONU a dénombré « au moins 113 000 cas de violence sexuelle généralisée et grave » qui ont été signalés pour la seule année 2023. « Les signalements de violence contre les filles et les femmes au Nord-Kivu avait augmenté de 37% au cours des trois premiers mois de 2023 par rapport à la même période en 2022 », selon le groupe de coordination VBG (violence basée sur le genre). « Les cas documentés de violences sexuelles liées aux conflits ont plus que doublé au cours du premier semestre 2024, par rapport à la même période en 2023. Ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison des difficultés liées à l’établissement des rapports. Médecins sans frontières (MSF) rapporte que l’organisation a traité plus de 17 000 cas de violences sexuelles dans seulement cinq provinces de la RDC au cours des cinq premiers mois de 2024 », lit-on dans le rapport de PHR.
« Notre rapport établit un afflux stupéfiant de personnes ayant subi des violences sexuelles liées au conflit – y compris le viol et l’esclavage sexuel – qui sont traitées dans les établissements de santé de l’est de la RDC », a déclaré Payal Shah, JD, co-auteur du rapport et directeur de la recherche, des affaires juridiques et du plaidoyer à PHR.

Dans ce contexte infernal, « les cliniciens manquent de ressources pour traiter ce nombre croissant de survivants et assurer la documentation médico-légale nécessaire à l’établissement des responsabilités », a écrit PHR.

Les agents de santé ont indiqué que les violences sexuelles avaient entraîné un large éventail de préjudices médicaux et psychologiques, notamment des lacérations, des paralysies, des infections sexuellement transmissibles, des grossesses non désirées et des troubles de stress post-traumatique (TSPT). En République démocratique du Congo, depuis 2023, il a été mis en place une instance pour des Réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (le FONAREV). Le FONAREV a pour mission d’identifier les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et les victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité depuis 1993. Malgré la mise en place de cette instance, le gouvernement Congolais peine à empêcher la commission de nouvelles violences sexuelles.

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