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La République démocratique du Congo perd chaque année 500 000 hectares de forêts, le pays qui revendique 60 % de la superficie du Bassin du Congo connait aussi une croissance démographique importante dans la région d’Afrique centrale. Avec une population estimée à 100 millions d’habitants, l’exploitation des bois et l’expansion des villes exercent une forte pression sur des espaces forestiers, le besoin en charbon va donc croissant. Il faut ajouter à cette pression, celle exercée aussi par l’agriculture traditionnelle qui permet aux populations de se nourrir et de répondre à plusieurs autres besoins. Selon une étude, environ 70% de la population Congolaise est rurale et intervient dans l’agriculture. « Ces activités agricoles affectent la survie de la forêt. L’abattage des arbres, la pratique qui consiste à allumer le feu, attaque et détruit même les souches des essences, empêchant la régénérescence des forêts », selon cette étude scientifique menée à l’Université de Kinshasa.

Au moment où l’Afrique entend jouer un rôle décisif dans la préservation de la nature et la régulation du climat, le Congo fait valoir ses 155 millions d’hectares de forêts comme un vrai poumon vert, pour affermir la résilience climatique, selon les officiels en République démocratique du Congo. Mais pour continuer à tenir son rang de ‘’pays solution’’, le Congo, à travers le président Félix Tshisekedi, a mis en place un projet qui consistait à replanter un milliard d’arbres. Ce projet de 4 ans avait pour deadline l’année 2023 afin de la restauration du couvert forestier. A présent, 894 millions d’arbres ont été replantés dans une quinzaine des provinces sur les 26 que compte le Congo. Les experts du ministère de l’environnement se félicitent de cette performance qui représente 733 094 hectares de forêt qui ont été restaurés. Mais au regard du rythme de la déforestation, le Congo est dans un déséquilibre. Entre la déforestation galopante et le reboisement qui se met en place, la République démocratique du Congo cherche son équilibre. « L’effort du gouvernement c’est de continuer à restaurer les forêts parce que s’il n’y a pas de contrepartie de la restauration, nous risquons de perdre continuellement parce que les besoins en charbon de bois sont toujours là. Nous espérons, avec l’effort du gouvernement, que les superficies de forêts restaurés vont de plus en plus augmenter pour qu’on trouve cet équilibre-là, parce qu’à ce stade, il y a encore déséquilibre », a déclaré à The Eastafrican Paul Djali, chef de la division Reboisement, au ministère Congolais de l’environnement.
« Le projet d’élargir l’espace couvert par les forêts s’inscrit dans la vaste ambition du Congo d’être en phase avec les enjeux mondiaux de régulation du climat via des engagements concrets et efficaces, à l’instar du défi de Bonn », a indiqué Paul Djali.

Le défi de Bonn est le nom donné à l’engagement mondial pour la reforestation des terres dégradées. Cette ambition, lancée en 2011, prévoyait la restauration de 150 millions d’hectares des forêts à l’horizon 2020, à travers le monde. Le challenge a finalement été élargi à 350 millions d’hectares de forêts à restaurer à l’horizon 2030, en lieu et place de 150 millions d’hectares de forêts initialement décidé. Paul Djadi explique que dans cette ambition à l’échelle mondiale, la RDC s’était engagée à restaurer 8 millions d’hectares de forêts. A 6 ans de l’échéance, seuls 2 millions d’hectares ont été restaurés. Le Congo a un gap de 6 millions d’hectares de forêts à combler d’ici à 2030.

Selon les données de Global Forest Watch, « de 2002 à 2023, la République Démocratique du Congo a perdu 6,86 millions d’hectares de forêts primaires humides, ce qui représente 36% de sa perte totale. La superficie totale des forêts primaires humides a diminué de 6,6% au cours de cette période ». Global Forest Watch affirme également que « de 2013 à 2023, 99% de la perte de la couverture arborée en République Démocratique du Congo s’est produite dans les forêts naturelles. La perte totale de la forêt naturelle est équivalente à 8,8 Gigatonnes de pollution carbonique ».
La course pour arrêter la déforestation n’est pas une lutte facile. Quasiment toutes les forêts du monde sont confrontées à une perte croissante de ses superficies. Selon Charly Facheux, Vice-président d’African Wildlife Foundation (AWF), « en 2100, 33% des habitats essentiels de la faune sauvage africaine sont appelés à disparaitre ». M Facheux a également indiqué que la tendance à la perte des superficies des forêts s’accélère, à l’exemple du Bassin du Congo dont les taux de déforestation augmentent de 3,9 % depuis 2020.
Atteindre les objectifs de restaurer 300 millions d’hectares de forêt éliminerait de 4,5 à 8,8 milliards de tonnes de pollution carbonique par an, soit l’équivalent des émissions actuelles des Etats-Unis.

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