Après l’adoption de son règlement intérieur et sa transmission à la Cour constitutionnelle pour le jugement de sa conformité à la Constitution, le Bureau provisoire du Sénat s’apprête à organiser l’élection du Bureau définitif. L’annonce a été faite la semaine dernière par le Rapporteur Ivan Kazadi, qui précise par ailleurs qu’une fois l’arrêt de la haute Cour rendu public, les différentes étapes liées au processus d’élection du Bureau définitif seront annoncées. En tout état de cause, le Bureau provisoire n’aura que 7 jours après cet arrêt pour organiser les scrutins à différents niveaux.
Comme à l’Assemblée nationale, l’élection du Bureau définitif du Sénat constitue un moment crucial et un enjeu de taille pour la classe politique congolaise. Un moment des tractations au sein des états majors des partis et regroupements ayant obtenu des élus à la chambre haute.
À l’Assemblée nationale, grâce à sa majorité écrasante, l’Union sacrée de la Nation s’est tapé la part du lion en plaçant ses représentants aux Postes de Président, 1er vice-président, 2ème vice -président, Rapporteur, Questeur et Questeur adjoint, l’opposition politique ne s’étant contentée que de l’Unique poste de Rapporteur adjoint.
Visiblement, la même configuration risque de se reproduire au Sénat, où la famille politique du Président Tshisekedi a obtenu la majorité des sièges issus de ses différents regroupements politiques. Les chances d’une victoire écrasante aux postes qui reviennent à la majorité au pouvoir sont de plus en plus perceptibles.
Si en termes numérique l’Union sacrée paraît l’emporter sur l’opposition, visiblement minoritaire au Sénat, les craintes des dissensions restent néanmoins perceptibles au sein de l’USN. Les prises de position des uns et des autres dans les rangs des membres et cadres influents à travers les médias et les réseaux sociaux laissent présager un climat de méfiance totale entres les sociétaires de la famille politique du Président Tshisekedi.
Des noms des candidats à différents niveaux sont cités dans la presse et à travers les réseaux sociaux, sans que ceux-ci fassent l’objet d’un consensus préalable au sein de la majorité, chacun tirant ainsi les drats de son côté, avec tout le risque d’y aller en ordre dispersé.
L’élection du Bureau définitif du Sénat reste un enjeu important pour l’Union sacrée de la Nation qui, du reste, a plus de chances de l’emporter sur l’opposition. À la seule condition que la famille politique de l’actuel Chef de l’Etat mette de côté les égo de ses différents sociétaires, au profit d’un large consensus pouvant assurer des lendemains meilleurs à la majorité au pouvoir au sein de la chambre haute du Parlement.
Aux yeux de plusieurs observateurs, l’heure n’est plus à la distraction et à des positionnements politiques de mauvais goût. Les chefs des regroupements politiques de l’USN doivent se regarder en face et en toute franchise, afin d’aligner des candidats crédibles et intègres, remplissant les conditions fixées dans le règlement intérieur présentement en examen à la Cour constitutionnelle. Procéder autrement mettrait en mal tous les efforts consentis et la consolidation des acquis tel que le prôné par le Chef de la majorité qu’est le Président Félix Tshisekedi.
Tout compte fait, les jours à venir nous réservent une importante bataille démocratique à la chambre haute du Parlement. Les regroupements politiques membres de l’USN et ceux de l’opposition affutent déjà leurs armes même si visiblement, l’USN semble y aller en vainqueure, dans une chambre des sages acquise numériquement à sa cause mais le tout devra être calqué sur une bonne dose de consensus dans le choix des candidats à différents niveaux au sein du Bureau définitif.
Théodore Ngandu
