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L’université catholique au Congo (UCC) accueille un séminaire régional sur la qualité de l’enseignement supérieur dans les universités catholiques en Afrique. Ce forum rassemble les recteurs et doyens venus de toute l’Afrique et de Madagascar. Objectif : évaluer la qualité de l’enseignement dans ces institutions et promouvoir la culture de la compétence que les universités catholiques ont toujours poursuivie.

L’agence Avepro, une propriété du Saint-Siège, spécialisée dans l’évaluation de la qualité au sein des universités catholiques, est celle qui organise ce séminaire. C’est seulement pour la première fois que ce forum de réflexion est organisé en Afrique. Après Washington, aux États-Unis d’Amérique, Bogota, en Colombie, c’est maintenant Kinshasa qui accueille ce colloque. Le prochain séminaire s’organisera à Manille, aux Philippines, en Asie. Pour Armand Puig, président de l’Avepro, la RDC a été choisie en raison de sa position géographique centrale en Afrique, mais également grâce à son dynamisme interne. « Si vous regardez la carte de l’Afrique très bien, vous verrez que le Congo est au centre. Et Kinshasa est la capitale d’un grand pays, qui est en fait un laboratoire d’idées et de projets », a indiqué Armand Puig.

Pendant deux jours, l’Avepro va passer au crible le niveau des enseignements dispensés dans les universités catholiques. Selon l’abbé Léonard Santedi, recteur de l’Université catholique au Congo, le séminaire des universités catholiques est en fait une occasion pour mettre en valeur la qualité dans la formation de l’élite en vue de la transformation de toute la société. Le recteur de l’UCC voit dans le séminaire organisé, « une belle opportunité pour construire un village d’éducation soucieux de la promotion de la qualité au sein de nos institutions et pour envisager un avenir meilleur de l’humanité et particulièrement de l’Afrique ». En évoquant le concept de « village d’éducation », Llabbé Santedi a fait référence au « message pathétique » du Pape François donné à Rome, le 12 septembre 2019 au lancement du Pacte éducatif mondial. Le séminaire rassemble des participants venus de 20 pays africains.

Le recteur de l’Université catholique au Congo a insisté sur la nécessité d’une formation complète des hommes et des femmes, appelés à s’imprégner des valeurs morales, spirituelles, au-delà des valeurs intellectuelles afin de « servir la société avec compétence ». « Pratiquement tous les acteurs du développement s’accordent aujourd’hui à dire que pour réaliser et maintenir une croissance économique significative et durable, l’enseignement supérieur et tertiaire (ESAT) doit occuper une place centrale dans le programme de développement des nations », a souligné l’abbé Santedi.

Le recteur fait remarquer à juste titre que
« depuis quelque temps, la qualité et la pertinence de l’enseignement universitaire sont devenues de sérieuses préoccupations pour le secteur ». Il a ensuite ajouté que « des recherches menées dans le monde entier sur l’enseignement supérieur et tertiaire ont révélé que la plupart des personnels institutionnels ne disposent pas de compétences et des concepts nécessaires à l’assurance qualité (AQ). La situation a été aggravée par l’absence ou le manque d’orientation et d’initiation du nouveau personnel, ainsi que par les frictions entre les principales parties prenantes, qui sont les gardiens de la qualité de l’enseignement supérieur ».

À l’instar du recteur de l’UCC, la quasi-totalité des responsables (doyens et recteurs) présents à ce forum ont exprimé le vœu de voir le séminaire en cours rendre possible la revitalisation de la qualité de tous les aspects de l’enseignement supérieur. Les uns et les autres espèrent que les recommandations qui sortiront du séminaire des universités catholiques, pourront profiter à toutes les institutions d’enseignement supérieur.

Pour Monseigneur Donatien Bafuidinsoni, Président du Conseil d’administration de l’UCC, il est important de joindre les efforts dans la formation de l’élite de demain ».


« Comme vous le savez, une bonne éducation n’est pas l’œuvre d’une seule personne. Un proverbe africain dit que ‘pour éduquer un enfant, il faut tout un village’. L’éducation de qualité est le travail de tous. Cette rencontre manifeste justement qu’il faut conjuguer les efforts pour donner aux jeunes une formation intégrale de qualité ». Monseigneur Donatien Bafuidinsoni estime que le séminaire ainsi organisé offre l’occasion aux doyens et recteurs d’acquérir des nouvelles approches pour améliorer la qualité des enseignements. « A la lumière de ce que vous allez apprendre durant ces deux jours de travaux intenses, vous saurez apprécier, évaluer par vous-mêmes si vos institutions se situent à quel niveau. Cet apprentissage vous permettra de vous interroger sur votre contribution et votre participation réelle à la formation des jeunes que la société et l’Eglise vous confient », a-t-il lancé.

Bien avant de procéder à l’ouverture proprement dite de l’atelier, Monseigneur Bafuidinsoni avait officié ce même mardi 12 novembre une messe au cours de laquelle, il avait déjà exhorté tous les enseignants à s’adonner sans réserve à leur vocation qui est en réalité un sacerdoce censé se pratiquer avec un grand désintéressement, avait-il insisté.

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