Dans quelques heures, cela fera une année depuis que Judith Suminwa a été nommée au poste de premier ministre. L’annonce de sa nomination, qui avait été faite un certain 1 er avril 2024, n’avait rien d’une bonne blague. Elle annonçait que la RDC est déjà entrée dans une nouvelle ère où une femme, peut accéder aux grands postes de responsabilité, au même titre que son contemporain mâle. La République démocratique du Congo sous le président Félix Tshisekedi a fait de cette révolution sa marque de fabrique : il y a déjà eu des femmes respectables à des postes de grande responsabilité : à l’Assemblée nationale, au ministère de justice, au Portefeuille, aux mines, aux affaires étrangères…

À la primature, c’était une première dans l’histoire. C’était donc une révolution. Dans la région d’Afrique centrale, des pays comme le Rwanda a déjà fait cette expérimentation des femmes à des postes de grande responsabilité. Le Gabon, la Centrafrique ont fait mieux en ayant, quoique brièvement, des femmes à la tête du pays. Loin de la RDC, la Namibie et Le Libéria ont fait encore mieux en confiant le destin national à des dames expérimentées.

Pour revenir à la RDC. La belle page Suminwa n’est pas à l’abri de s’arrêter tout de même. Les consultations pouvant dérouler le tapis à un nouveau locataire à la primature. Les minimalistes pourraient alors se satisfaire du fait que dans le Jardin des Premiers à la primature, le buste de Suminwa trône depuis, au même titre que celui de l’icône Patrice Lumumba. La symbolique devrait s’arrêter là, car au nom de la parité et de la redevabilité, les Congolais doivent demander des comptes à Suminwa Tuluka autant qu’ils l’ont fait à Sama Lukonde.

Dépasser donc le symbole, la tableau est resté le même. Judith Suminwa est confrontée à la même dure réalité que ses prédécesseurs masculins, si ce n’est pire : la guerre dans les Kivus a empiré, la situation humanitaire est encore plus préoccupante, la morosité de tissu social, le banditisme dans les villes telles que Kinshasa, Lubumbashi et Kolwezi, chômage des jeunes…A partir de ce tableau, la société congolaise ne s’interroge plus si le chef du gouvernement appartient au genre masculin ou féminin. Seules importent, les solutions que les dirigeants donnent à leurs problèmes. Ici s’arrête l’euphorie de grands symboles qui a fait sursauter de joie les partisans de la parité. Seule la compétence compte. Cela est vrai aujourd’hui. Ça devrait le rester demain et pour toujours.

Heureusement aussi pour la première ministre Judith Suminwa. Elle a un bilan à revendiquer : stabilisation du dollars par rapport au Franc Congolais. La monnaie locale ne part plus en vrille; lutte acharnée contre le banditisme urbain à travers l’opération Ndobo; un contrôle un peu plus efficace des prix sur le marché, avec un effort pour la baisse des prix des denrées de première nécessité ; baisse des prix du carburant, avec une incidence sur le niveau de vie en général ; doublement du salaire des soldats et des policiers…Tout se fait sous l’impulsion du chef de l’État, mais tout est porté et piloté par le gouvernement Suminwa.

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