Depuis plusieurs semaines, la province du Kasaï Oriental traverse une crise profonde affectant gravement l’accès aux services de base, notamment l’eau potable et l’électricité. Cette situation, qui touche en particulier la ville de Mbuji Mayi, la capitale de la province, semble devenir un véritable casse-tête pour la population locale, qui subit de plein fouet les conséquences de l’absence de ces services essentiels.

Cela fait désormais plus d’un mois que les habitants se trouvent dans l’obscurité, sans électricité, et n’ont toujours pas accès à l’eau courante. La population, déjà fragilisée par des conditions économiques précaires, voit cette pénurie d’infrastructures comme une épreuve supplémentaire dans leur quotidien.

Le désarroi des citoyens grandit chaque jour, alors que les services municipaux ne parviennent toujours pas à rétablir la situation.

« Depuis près de mois, la situation est vraiment intenable dans plusieurs quartiers de la ville de Mbuji Mayi. L’eau ne coule pas et également il n’y a pas d’électricité. C’est dû au fait que la ville dépend des centrales hydroélectriques qui connaissent des problèmes actuellement.

La centrale hydroélectrique de Tiala qui appartient à la Miba, vieille des années avant indépendance, qui est déjà très très affaiblie.

Et de l’autre côté, la centrale hydroélectrique de la société Siassim qui connaît également des problèmes de surtension actuellement parce que la société a cessé de fonctionner du fait que l’ancienne ministre des mines a pris un arrêté qui impose à cette société de vendre sa production des diamants localement. Ce qui cloue en fait cette société dans une difficulté d’impaiement depuis 14 mois d’arriérés de salaire. Tout est à l’arrêt.

Devant ces faits, la population est obligée de se débrouiller dans des rivières qui entourent la ville ou encore auprès des bornes fontaines du projet de Enabelle qui est dans la périphérie de la ville de Mbuji Mayi. Difficile de couvrir le besoin en eau de la population avec ces sources d’approvisionnement insuffisantes.

L’autre problème c’est la distance à parcourir pour atteindre ces sources qui sont très loin du centre ville et tout le monde ne peut pas aller dans ces coins là s’approvisionner. Voilà le casse-tête qui provoque parfois la colère des populations dans la ville. Ils sont plusieurs ceux qui pointent un leadership défaillant. La population appelle les autorités de la province à s’impliquer davantage pour qu’une solution soit trouvée.

« Il faudrait qu’il y ait une intervention rapide afin de redresser la situation qui cloue les centrales hydroélectriques de Tiala et de TubiTubidi. Il faut réparer ce qui est défectueux afin de permettre le rétablissement de l’énergie électrique pour que la regideso fonctionne, » a dit Nicolas Mbiye acteur de la société civile de Mbuji Mayi.

Les autorités locales, tout en multipliant les réunions et déclarations, semblent incapables de mettre en place des solutions concrètes face à cette crise. Bien que les responsables politiques assurent que la question fait partie de leurs priorités, le manque d’actions visibles et efficaces sape la confiance des habitants envers leurs dirigeants. Pour la population, les promesses de rétablissement de l’électricité et de l’eau sont devenues des paroles vaines, sans application sur le terrain.

Ce blocage intervient dans un contexte où la pauvreté déjà endémique dans la région, rend encore plus insupportable l’absence de services vitaux. Les conséquences de cette crise touchent tous les aspects de la vie quotidienne, des conditions sanitaires déplorables à la gestion de l’hygiène de base. L’eau, qui fait défaut dans de nombreux foyers, est une ressource indispensable, non seulement pour boire, mais aussi pour les activités ménagères et agricoles. Sans elle, la vie devient chaque jour plus difficile pour les Kasaïens, qui doivent se tourner vers des solutions de fortune, souvent insalubres, pour se ravitailler.

Dans ce contexte, les autorités sont appelées à prendre des mesures urgentes. La situation exige une mobilisation accrue des ressources, ainsi qu’une meilleure gestion des infrastructures existantes. À défaut, le risque est grand que la situation ne dégénère davantage, accentuant les frustrations et la détresse de la population.

Les habitants de la province attendent des solutions concrètes, et non de simples déclarations, afin de sortir de cette crise qui menace gravement leur quotidien et leur avenir.

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