Des cimenteries, il en existe beaucoup dans quelques parties de la République où le prix d’un sac oscille entre 10 et 12,5 dollars américains. Exception pour les régions centrale (Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental) et orientale (Tshopo, Ituri, Haut-Uélé et Bas-Uélé) de la République Démocratique du Congo (RDC) où le prix d’un sac de ciment gris se négocie actuellement entre 30 et 60 dollars américains. La raison ? L’absence d’électricité, le coût élevé des moyens de transport, l’enclavement de certaines provinces et l’inexistence des infrastructures de base. Des sources officielles, nous apprenons aussi que beaucoup de projets d’implantation des cimenteries sur toute l’étendue du territoire national sommeillent dans les tiroirs faute d’énergie. Cas du projet Cimenterie de la province orientale (CIPOR). Dans ces conditions comment construire chez nous, comment construire chez vous, mieux construire dans ces pans entiers de la République pendant que les matériaux de construction se font rare sur le marché ? En attendant la réponse à cette épineuse question, la cité de Katanda, chef-lieu du territoire éponyme, au Kasaï Oriental, quant à elle, va bientôt accueillir officiellement une cimenterie de la société WIH Kasaï Cement SAS.

En effet, il y a des années que l’on entend parler des gisements de ciment dans le territoire de Katanda. Des recherches ont été menées et dont les conclusions ont confirmé l’existence du calcaire pouvant aider à la production du ciment dans ce territoire. Il ne manquait que le permis d’exploitation pour lancer la production. A plus de 90 ans d’âge, Jonas Mukamba et la société précitée ont obtenu ce précieux sésame qui ouvre la voie à l’exploitation des gisements de ciment à Katanda. La nouvelle a été confirmée par le ministre en charge l’Industrie, Petites et Moyennes Entreprises, Julien Paluku Kahongya, devenu ministre du Commerce extérieur. La cérémonie de pose de la première pierre pour la construction de cette cimenterie, interviendra le 24 août prochain.

L’information a été donnée à l’autorité provinciale par le groupe chinois ayant gagné ce marché, le samedi 17 août 2024. A en croire la Cellule de communication du Gouvernorat du Kasaï Oriental,  » ce grand événement qui fait partie de déclencheurs du développement de la province, va réunir plusieurs personnalités qui viendront de l’étranger et de Kinshasa  ». L’on note, entre autres, la présence de l’ambassadeur de la Chine, quelques membres du Gouvernement central, des élus nationaux et bien d’autres.

Golden Construction, ensemble avec son alliée, la société  » WIH Kasaï Cement SAS  », détient 14 titres d’exploitation du calcaire dans le site de Katanda où la cimenterie sera implantée.

Les études préalables dudit site estiment une première phase de production annuelle de plus ou moins 300.000 tonnes, pour atteindre dans sa phase finale, une production annuelle de 1,2 million de tonnes d’ici la fin de l’année 2027. Cela, permettra de réduire sensiblement le prix du ciment et limiter son importation, sans oublier la création de l’emploi et le développement communautaire.

Ce grand événement qui fait partie des déclencheurs du développement du Kasaï Oriental va réunir d’éminentes personnalités qui viendront de Kinshasa et de la Chine. La délégation chinoise conduite par l’ambassadeur de la Chine en RDC, M. Zhao Bon, est déjà à Mbuji-Mayi.

L’autorité provinciale, qui s’emploie depuis son arrivée à la tête du Kasaï Oriental pour le décollage de la province, a salué cette bonne nouvelle qui offre une occasion aux Est-kasaïens la possibilité de construire à moindre coût comme le veut le chef de l’exécutif provincial.

Cependant deux défis importants doivent être relevés pour permettre la réalisation de cet investissement dans le territoire de Katanda. En effet, en sa qualité de notable du coin, Jonas Mukamba et l’Etat congolais devront remuer ciel et terre pour que cesse le sempiternel conflit communautaire qui déchire cette partie du Kasaï Oriental. Les Bena Kapuya, les Bena Mwembia et les Bena Nshimba qui se disputent les limites de terre ont tout intérêt à enterrer la hache de guerre au profit du vivre-ensemble pour le développement de l’entité.

L’autre préalable, c’est l’énergie électrique, la cimenterie étant l’une des industries extractives qui exigent un courant fort. Mais d’où viendra l’électricité ? De la centrale photovoltaïque de Tshipuka, de la centrale hydroélectrique de Tubitubidi ou de Katende une fois terminée ? Questions à 10.000 carats.

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