Les États-Unis d’Amérique ont annoncé une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information facilitant l’arrestation des quatre présumés assassins de Michael Sharpe et Zaïda Katalan, deux experts de l’ONU qui avaient été atrocement tués alors qu’ils enquêtaient sur le conflit dans la province du Kasaï central provoquée par la milice armée Kamuena Nsampu. En revanche, rien n’est dit par la communauté internationale concernant les Congolais qui avaient également péri dans ce drame, et dont les familles continuent de réclamer justice dans le conflit Kamuina Nsapu qui a endeuillé le Kasaï central. Plus de cinq ans après, les organisations de la société civile haussent le ton et demandent aux autorités, tant nationales que provinciales, d’agir également pour les Congolais.
C’était en mars 2017, au cœur du conflit meurtrier qui secouait la région du Kasaï central, que Michael Sharp et Zaïda Katalan, des experts de l’ONU, furent assassinés. Mais dans l’ombre de cette tragédie se trouvait un autre drame, passé sous silence : celui des Congolais qui accompagnaient ces experts et qui ont également perdu la vie. Aujourd’hui, leurs familles pleurent encore, tandis que leur quête de justice reste sans réponse. Des voix s’élèvent pour réclamer justice pour ces Congolais, dont Albert Ngalamulume, acteur de la société civile.
« Nous confirmons les montants de 5 millions de dollars américains mis en jeu par les États-Unis d’Amérique comme récompenses à toute personne qui va mettre la main sur le présumé auteur du meurtre des des experts de l’ONU tué au Kasaï-central en 2017. Alors, ces montants ont été publiés par l’ambassade des États-Unis d’Amérique de Kinshasa, appelant toute personne qui va dénoncer, qui va mettre la main ou qui va donner l’endroit où se trouvent les présumés auteurs.
Cette personne aura droit à 5 millions de dollars. Donc c’est une vraie information, c’est une information vérifiable. Voilà pourquoi nous la confirmons, nous en tant que société civile du Kasai-central. Notre inquiétude c’est qu’aujourd’hui le cadre des experts des Nations unies est pris en compte par la communauté internationale et aussi les Etats-Unis et l’ambassade de Suède. Alors que vous savez très bien que ces experts n’étaient pas seuls, n’ont pas été tués seuls, Ils ont été tués à côté des Congolais qui les accompagnaient, les motards qui les accompagnaient, là où ils partaient en mission. Alors le problème des experts est aujourd’hui pris en considération, comme l’a vendu par toute la communauté internationale. Mais les Congolais qui les accompagnaient, leurs dossier n’a pas été même soulevé. Alors nous sommes très inquiets parce que comme vous le savez très bien, les droits de l’homme sont universels et le traitement doit être le même pour tout le monde. Nous demandons aussi que le Congolais, nos compatriotes qui accompagnaient ces experts, leurs cas soient aussi pris en compte. Ils sont aussi humains, ils ont aussi des familles. Comme on ne peut pas prendre les cas en compte, on ne peut pas chercher justice pour eux. Nous voulons que les gens soient en train seulement se battre pour les experts de la nation Unis et les cas de nos congolais oubliés.
Nous lançons ses messages à la communauté internationale et au gouvernement central de prendre aussi en compte les cas des Congolais tués ensemble avec les des experts des nations unies », a déclaré à Géopolis, un membre de la société civile du Kasaï Central qui a requis l’anonymat.
Il convient de rappeler qu’en 2022, après plus de deux ans de procès, la justice militaire, qui s’était penchée sur les dossiers de cette tragédie, a prononcé des condamnations contre une cinquantaine de personnes pour des accusations telles que le terrorisme, les crimes de guerre, meurtres et participation à un mouvement insurrectionnel.