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Les prisons surpeuplées, violentes et insalubres du Congo ont été mises en lumière en septembre après que plus de 260 détenues ont été agressées sexuellement lors d’une tentative d’évasion massive de la prison centrale de Makala, dans la capitale Kinshasa.

Au moins 129 personnes ont été tuées lorsque les gardiens de prison ont tiré à balles réelles sur les détenus qui tentaient de s’évader de la prison, qui, selon les chiffres officiels, a une capacité d’accueil de 1 500 prisonniers, mais hébergeait plus de 15 000 personnes.

Un incident choquant de violence et d’abus de droits à la prison centrale de Makala à Kinshasa a incité l’avocat ougandais Steven Kalali a déposer une plainte contre le gouvernement de la République démocratique du Congo.

Dans sa plainte déposée jeudi devant la Cour d’Afrique de l’Est à Kampala, Kalali a spécifiquement poursuivi le ministre de la Justice de la RDC pour violation des droits des prisonniers lors d’une évasion ratée en septembre 2024.

Selon les documents du tribunal, Kalali affirme que les 1er et 2 septembre 2024, des détenus ont tenté de s’évader de la prison centrale surpeuplée de Makala, dans la capitale de la RDC, Kinshasa, ce qui a entraîné la mort de plus de 100 personnes et le viol de nombreuses femmes.

« Avant l’incident, des avertissements concernant la surpopulation ont été formulés dans une lettre datée du 9 octobre 2023, adressée par le directeur de la prison de Makala, Yusufu Maliki-Joseph, au ministère de la Justice. Il a averti que la forte surpopulation et les mauvaises conditions de la prison pourraient conduire à une autre évasion massive, similaire à celle du 17 mai 2017. »

« À l’époque, la prison de Makala abritait 12 629 détenus, avec d’autres arrivées prévues de divers tribunaux et provinces, y compris des tribunaux civils et militaires », lit-on dans la plainte.

Kalali déclare que selon le rapport des Nations Unies daté du 9 septembre 2024, 269 détenues ont été violées sur les 348 détenues de la prison centrale de Makala.

Les documents de la Cour indiquent que la prison centrale de Makala a été construite avec une capacité de 1 500 détenus et qu’elle avait atteint presque 100 % de sa capacité d’accueil, sa population étant estimée à 14 714 personnes au moment de la tentative d’évasion de septembre 2024.

« À l’époque, les responsables de la prison de Makala maintenaient en détention des détenus mineurs avec des détenus adultes, en violation des normes internationales établies », note Kalali dans sa plainte.

Les documents de la Cour indiquent que depuis la tentative d’évasion, les organisations locales et internationales ainsi que les avocats se sont vu interdire l’accès à la prison par les autorités de l’État.

Kalali soutient que les actes et omissions présumés du défenseur, commis par l’intermédiaire de divers organes et agences de l’État, relèvent de la compétence de la Cour de justice de l’Afrique de l’Est pour l’interprétation et la détermination du respect du traité de la Communauté d’Afrique de l’Est auquel la République démocratique du Congo fait partie en tant qu’État membre de la Communauté.

« Le fait que les geôliers n’aient pas assuré la sécurité des détenues lors de l’évasion des 1er et 2 septembre 2024, entraînant des violences sexuelles, constitue un manquement à ses devoirs. Cela constitue une violation du Traité de la Communauté d’Afrique de l’Est ( CAE) et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui protège la dignité humaine et la vie », peut-on lire dans les documents du tribunal.

Il ajoute que : « … l’utilisation de balles réelles par les agents de sécurité de la RDC, causant la perte de vies humaines parmi des détenus non armés, viole les articles 7(2), 6(d), et 5(3)(f) du Traité de la CAE, portant atteinte au droit à la vie et aux droits de l’homme ».

Kalali demande une injonction permanente à l’encontre du ministre ou une ordonnance imposant le respect et l’adhésion aux dispositions dudit traité et l’arrêt immédiat des actes contestés mentionnés dans la présente référence.

En outre, le pétitionnaire demande une ordonnance ordonnant au ministre de lever immédiatement les restrictions pour permettre l’accès à la prison, en particulier pour les avocats afin qu’ils puissent fournir des services juridiques aux détenus.

Les autorités de la République démocratique du Congo n’ont pas encore réagi à cette affaire à l’heure où nous mettions sous presse jeudi soir.

Daily Monitor

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