Il est parfois difficile de comprendre un soldat alors qu’il est au front et qu’il est en tenue militaire, il porte sur lui le poids de la perception que l’on se fait du corps auquel il appartient. Il est ainsi fait des militaires comme des politiques, chacun d’eux est d’abord couvert d’une image liée à son combat. Le secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) ne déroge pas à cette règle générale, car il a pris les rênes de ce parti en pleine bataille électorale, alors que sa famille politique était appelée à négocier le plus grand virage de son histoire avec la participation aux élections de la première alternance.

Le PPRD, première formation politique du pays représentée au parlement, avait la lourde mission de se préparer pour conserver le pouvoir dans un contexte de grande tension. Il a fallu un homme de poigne, un soldat aguerri pour aller sur le terrain de la dissuasion par la force des arguments, un terrain qui exigeait aussi le bilan du mandat finissant. Comment faire œuvre de redevabilité en même temps garantir une force de proposition qui soit à même de maintenir alignés les fiefs électoraux ? Le choix d’un homme capable de se transporter dans toutes les strates de la société congolaise en même temps de garder la lucidité de son action s’est imposé aux dirigeants de cette formation. Le nom d’Emmanuel Shadary Ramazani fut offert comme socle de cette nouvelle action du parti présidentiel. A partir de ce moment il s’est investi dans cette mission au point de n’être pour d’autres regards que le reflet de ses activités. Mission délicate en définitive, celle de porter les couleurs du FCC à l’élection présidentielle et ce en ayant eu un temps relativement réduit pour construire un discours qui s’imprègne de sa profonde intelligence politique.

Découvert par des congolais qu’à cette occasion des élections, il est resté un mystère pour beaucoup. L’homme qu’il est, le patriote qu’il est, l’intellectuel qu’il est, l’humaniste qu’il est, tout cela est demeuré inaccessible à l’opinion publique, au point que ceux qui le connaissent et qui font commerce relationnel avec lui, disent qu’il est un homme sympathique, faisant preuve d’une grande capacité d’écoute, mais dont la force au combat est restée intacte.

A l’occasion de la célébration de sa deuxième année au poste de secrétaire permanent, il nous a paru nécessaire, après quelques investigations, de dévoiler quelques pans de sa personnalité telle qu’elle se profile au travers des témoignages et de ses attitudes face à l’adversité et face à l’imprévu.

L’une des choses les plus puissantes que l’on peut dire sur Emmanuel Shadary, c’est sa capacité de résilience personnelle face aux chocs de la vie. Cet homme, nous a confié l’un de ses proches, est un paratonnerre capable de survivre à la foudre politique, comme celle de la fin des élections. Il sait subir les privations et garder le moral. Un autre de dire, il est stoïque, comme il l’a démontré du temps de Mzee en continuant à maintenir la flamme d’une République unie, alors que nommé gouverneur, il était empêché par l’occupation d’accéder au Maniema. Vivre sans se plaindre et se réjouir des victoires du groupe même si elles passent par sa propre souffrance, ceci est une justice que l’on doit de lui reconnaitre. Cet aspect des choses a sans doute compté dans son choix comme dauphin de Joseph Kabila pour l’élection présidentielle de 2018.

Retour à l’histoire récente

C’est le 23 février 2018 alors qu’il était vice premier ministre en charge de l’intérieur, qu’Emmanuel Ramazani Shadary a été désigné Secrétaire permanent du PPRD par le Président national du Parti, Joseph Kabila Kabange.

Cette nomination consécutive à la révision des statuts du Parti, intervient à la veille des échéances électorales de 2018. Le PPRD, du point de vue fonctionnel et enracinement à la base, ne semble pas être prêt pour relever adéquatement les défis des élections dans un contexte d’hostilités politiques très accrues.
Emmanuel Ramazani Shadary a donc une délicate mission de redynamiser le Parti à travers le pays. D’où la tournée de redynamisation des structures de base du Parti à travers les pays. Première étape, l’espace Grand Equateur.

En véritable globetrotter, Emmanuel Ramazani Shadary parcourt en dix jours, tour à tour, les provinces de l’Equateur, de la Mongala, de la Tshuapa, du Nord Ubangi et du Sud Ubangi. Aussi, le pèlerin de Joseph Kabila va dans le grand Equateur profond.

Par bateau, par moto, en véhicule, le nouveau Secrétaire permanent, dit coup sur coup, visite également quelques territoires de cet espace, notamment Ingenda et Lukolela.

Aussitôt revenu à Kinshasa pour un débriefing, Emmanuel Ramazani Shadary s’envole avec son équipe de combat dans le grand Katanga. Partout, il traine des foules et celles-ci l’ovationnent à la gloire de Joseph Kabila lui-même fils du coin. Du Haut Katanga au Haut Lomami, en passant par le Tanganyika et le Lualaba, en une dizaine des jours, Emmanuel Ramazani redynamise le Parti du peuple et installe les nouveaux animateurs.

Désormais le Parti renait et l’espoir aussi dans le chef des militants. Revenu à Kinshasa pour préparer le redéploiement pour le Grand Kasaï et le Grand Kivu, Emmanuel Ramazani Shadary sera surpris comme le monde entier par sa désignation comme Dauphin de Joseph Kabila Kabange qui a tenu à respecter la Constitution du premier au dernier article, déjouant toutes les prophéties de malheur.
Dauphin surpris ? Mais politique affirmé

C’est le temps de la campagne qui commence pour le candidat du FCC. Avec sa vigueur habituelle, l’homme de Kabambare parcourt toutes les 26 provinces du pays, d’un chef-lieu à l’autre, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, et même dans les territoires.

Emmanuel Ramazani Shadary va aller à la rencontre des populations, vendant son projet de sociétés et écoutant les desiderata des congolais de toutes les couches. A son actif, le fait d’être au top des candidats qui ont parcouru toutes les provinces pour battre campagne. Mais le destin ayant disposé les choses autrement, le Dauphin de Joseph Kabila a sportivement accepté la réalité. Sans se décourager, il participe courageusement à l’investiture du Nouveau Président.

Très vite, il se remet sans repos au travail pour organiser les élections directes et indirectes pour son Parti qui en sort vainqueur à presque tous les niveaux, provincial, sénatorial, des gouverneurs et des présidences des Assemblées provinciales sans oublier les législatives nationales.

L’abondante moisson place le PPRD au premier plan sur l’échiquier national si bien que la quasi-totalité des institutions du pays sont animées par des cadres PPRD. Une fierté qui forge l’admiration pour un travail dur abattu au bout de deux ans de mandat à la tête du PPRD.

L’un des architectes de la coalition au pouvoir dont la paternité revient à ses deux leaders au plus haut niveau, Emmanuel Ramazani Shadary aura démontré que seule la volonté et la détermination ainsi que la dextérité politique sont la clé de la réussite face aux vents et tempêtes de tous genres.

Nouveaux horizons, regard d’aigle

Une année après l’investiture du Président Felix Tshisekedi, et la mise en place d’un gouvernement de coalition, le rôle moral des chefs des partis est essentiel pour sauvegarder le climat de paix au sein de la Nation. Il revient au SEP du PPRD de puiser encore dans ses ressources internes pour protéger cette coalition que certains par limites de perception historique, tentent de saborder en se bombant le torse. La politique est une activité de vision systémique, elle exige, pour apporter des fruits, que les acteurs s’élèvent au-dessus des contingences immédiates et voient l’avenir des générations. Aujourd’hui, Emmanuel Shadary, en capitaine des troupes, est à la manœuvre pour que les congolais de toutes les tendances adhèrent à une vision qui soit un minimum de consensus pour une vie commune au sein de la Nation. Le premier parti du pays a le devoir de montrer le chemin des vertus démocratiques en créant des passerelles républicaines avec les autres formations politiques. Emmanuel Shadary a certainement encore beaucoup des choses à donner au pays quant à la capacité de celui-ci à forger un développement authentique.

Adam Mwena Meji

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