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Tous les ingrédients sont réunis pour valider l’existence d’un complot aux articulations complexes. Il faut être alerté et habituel de la manière de travailler des grandes officines pour saisir que le théâtre observé hier à l’Assemblée nationale obéit à une monstration politique de haut vol. Les ingrédients comme à l’époque de la Grèce antique étaient présents. D’abord, une arène qui est ici représentée par l’hémicycle du Palais du Peuple auquel est arrimé l’univers des réseaux sociaux dont Facebook et Twitter. Il y a des lions qui sont restés affamés pendant des longs moments ici représentés par les députés nationaux ayant des raisons de s’attaquer à la Taxe RAM (Registre des Appareils Mobiles). Pendant des mois, les élus du peuple ont eu le temps de s’informer et de s’appuyer sur des cris de révolte de certaines voix parlant au nom des consommateurs.

Au milieu, le gladiateur, enchaîné, désarmé, à qui il a été donné juste le moyen de se défendre avec un couteau, le ministre Augustin Kibassa. Voilà le décor, car le bureau de la chambre basse du Parlement congolais, c’est César avec son mouchoir blanc. Le désir de s’attaquer à des autorités qui est atavique à tout peuple, qui se projette dans l’esprit grégaire, est alimenté ainsi dans ce scénario. Tout politique responsable sait qu’il est normal pour un Gouvernement de mettre en place des stratégies d’accroissement de ses ressouces internes et de poser des filets de captage dans les niches financières.

Aujourd’hui, les télécoms (Vodacom, Airtel, Africell, Orange et autres) brassent des milliards de dollars américains et font face à un système fiscal inadapté qui ne permet pas d’asseoir une assiette fiscale réaliste et à chaque tentative de l’État de mettre sa main régulatrice, il se développe des forces de la prédation qui empêchent la justice de s installer.

Qui a oublié les tentatives, à l’époque, des ministres Tryphon Kin Kiey Mulumba de combattre le  » Simbox pirates  » ? Qui a oublié les déboires de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications en République Démocratique du Congo (ARPTC) de se doter des machines pouvant calculer en temps réel les appels entrants ? Qui a oublié le combat de Maître Kinkela Vikansi d’heureuse mémoire pour imposer l’interconnexion entre les différents opérateurs de l’époque (Comcell, Telecell, Oasis…) ?

A chaque fois l’État a eu difficile à gérer ce secteur stratégique. Qui ne sait pas combien c’est fut un calvaire pour l’opérateur officiel la Société congolaise des postes et des télécommunications (SCPT) de se doter d’un réseau de fibre optique dans l’indifférence, si pas le sabotage des opérateurs ?

Aujourd’hui, il est devenu un leurre de croire que le Gouvernement peut avec la meilleure volonté donner à ce secteur le bémol de bonne gouvernance. Aujourd’hui, avec quelques maladresses dues sans doute à l’opacité sur les chiffres et peut être au fait du zèle de certains agents et fonctionnaires de l’État qui n’ont pas épuisé les préalables à la mise en place de la Taxe RAM, il est malheureux de constater que ce dossier est entre les mains non des consommateurs qui ont le droit de réclamer, mais il est entre les mains politiques des experts en instrumentalisation des faits anodins en armes politiques.

Désormais, ils ne s’agit pas de combattre le ministre Kibasa, mais d’utiliser celui-ci pour toucher le Président de la République lui-même, en faisant de cette affaire la symbolique de la mauvaise gouvernance. Cette stratégie bien étudiée, est entamée comme la voie de la fabrication d’une jurisprudence. Et si par malheur les les députés nationaux laissent libre cours au goût du sang qui est remonté dans l’hémicycle, ils vont sacrifier un miniatre mais auront ouvert une plaie diabétique par laquelle, le sang va tomber et l’Union Sacrée pour la Nation (USN, Coalition au pouvoir) n’aura que ses yeux pour pleurer la perte de sa majorité chèrement acquise.

C’est plus astucieux que les autres savent qu’il suffit de montrer que cette Taxe fait souffrir la population pour que tout bascule. Et pourtant, la pression et la convocation du ministre au Palais du Peuple sont les fruits d’un laboratoire et tout fût mis en place pour obtenir quelques maladresses du ministre Kibassa Augustin en vue de commencer immédiatement une campagne de diabolisation des acteurs.

Demain, quand la vérité triomphera, il n’y aura aucun moyen de revenir en arrière sur les dégâts d’aujourd’hui. Le warrior Kibassa Maliba doit assumer son identité, celle d’un combattant pour la démocratie et le progrès social. Il doit savoir que tout ne se dit pas et que les questions d’affectation des ressouces relèvent des autres saphirs et
que le sien est constitué d’un ministère pourvoyeuse de celles-ci.

L’Union Sacrée pour la Nation doit ouvrir l’œil et le bon pour éviter de se saborder, en tant que victime d’une manipulation de très haut niveau.

Adam Mwena Meji

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