Les entreprises minières chinoises dont BM Global Business, Congo Blueant Minerals, Orientale Ressource Congo, Yellow Water Ressource, New Continent Mineral et Groupe ressource, sont accusées régulièrement par l’Assemblée provinciale de la province du Sud-Kivu d’exploiter illicitement les minerais de la région. Selon le dernier rapport de la commission parlementaire spécialisée, consulté par Géopolis Hebdo, il est clairement mentionné que ces entreprises chinoises sont coupables “ d’exploitation illicite des minerais dont l’or et la cassitérite principalement dans le territoire de Mwenga ”. Le rapport souligne en effet que non seulement aucune société chinoise ne dispose  » d’un permis d’exploitation dans le territoire de Mwenga, mais aucune d’elles ne respecte les dispositions du code minier révisé, ni le cahier de charges adopté avec les communautés locales ”. La commission parlementaire a constaté une  » fraude dans l’exploitation  » et la présence des certains militaires dans les sites miniers à Mwenga, pourtant interdite par les lois congolaises. Les entreprises Chinoises utilisent des produits chimiques dans l’exploitation, avec comme conséquence la “ pollution ” de plusieurs rivières, précise le rapport.  » Les entreprises citées exercent sous couvert des coopératives minières locales et ne tiennent pas compte des espaces réservés aux populations riveraines  », indique le rapport. En réaction à ces accusations des élus provinciaux, Pékin s’était désolidarisé de ces sociétés chinoises. Le ministère chinois des Affaires étrangères avait même indiqué que les autorités chinoises ont ordonné aux six entreprises minières chinoises interdites d’activités par le gouverneur de la province du Sud-Kivu de plier bagage et de quitter les sites “ dès que possible ”. Ce message officiel était accompagné d’une menace de sanctions après des enquêtes approfondies. Un dossier qui va intéresser au plus haut point la représentation nationale au-delà de cette province minière jusqu’à provoquer une question orale.

Le jeudi 14 novembre 2024, le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, va réaffirmer sa ferme détermination à améliorer la gouvernance du secteur minier national pour le bénéfice de la population congolaise. Il avait fait cette déclaration en réponse à une question orale avec débat, adressée par le député national Trésor Lutula Mutiki, portant sur la gouvernance du secteur minier dans les territoires de Mwenga, Shabunda, et Fizi, dans la province du Sud-Kivu.

L’initiateur de la question avait soulevé plusieurs préoccupations, dénonçant des activités minières irrégulières menées par des sociétés étrangères, en majorité chinoises, en violation des dispositions du Code et du Règlement Minier. Lors des débats, d’autres élus nationaux avaient également abordé des questions relatives à la gouvernance minière en général, notant, après les explications détaillées du Ministre des Mines, des avancées significatives depuis sa prise de fonction.

Profitant de l’occasion ainsi offerte, le Ministre Kizito Pakabomba avait éclairé la représentation nationale, réaffirmant son alignement sur la vision du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour un secteur minier congolais qui soit un levier stratégique de développement économique et social et qui contribue à la création de richesse pour les Congolais.

Pour le ministre Kizito, l’exploitation minière dans la province du Sud-Kivu, notamment dans les territoires de Mwenga, Shabunda, et Fizi, devrait être une source importante de revenus pour le pays, mais malheureusement, elle présente également des défis considérables, notamment en matière de régulation, de sécurité, et de respect des normes environnementales et sociales. Ces zones sont principalement exploitées pour des ressources telles que l’or, le coltan, et le tantale, qui attirent à la fois des entreprises industrielles et des exploitants artisanaux. Cependant, la cohabitation entre ces deux modes d’exploitation, a-t-il fait savoir, engendre souvent des conflits d’intérêts, en raison de la rareté des terres exploitables et de la forte demande locale d’emplois.

Le ministre des Mines reste vigilant quant à toute situation qui pourrait nuire à la protection de l’environnement, et il ne ménagera aucun effort pour continuer à surveiller de près les activités minières dans cette région.

Pour ce faire, Kizito Pakabomba va annoncer devant la représentation nationale la mise en place d’une Commission spéciale chargée d’évaluer la régularité et la conformité des activités minières dans le Sud-Kivu. La Direction Générale de Migration (DGM) va également se saisir des dossiers de séjour, car beaucoup de chinois sont en séjour irrégulier, sans oublier le fait que ces entreprises ont des activités illégales dans cette partie du pays.

La toute puissante DGM poursuit sans désemparer sa mission de gérer la police des étrangers notamment ceux qui sont en séjour irrégulier, comme c’est le cas de 12 Chinois expulsés récemment de Bukavu. Elle a demandé notamment aux étrangers, en l’occurrence les citoyens chinois, de se conformer aux lois en vigueur en RDC dans leurs entreprises.

Au moment où nous mettons sous presse cette information, certaines entreprises se sont présentées auprès des services compétents et celles qui régularisent leur situation paient des amendes et autres droits dûs au trésor public. Celles qui ne viennent pas, reçoivent un moratoire qui tend vers la fin d’ici là et seront naturellement sanctionnées.

A ce jour, ladite Commission spéciale d’audit a livré ses secrets dans un rapport transmis à Kizito Pakabomba Kapinga Mulume qui l’a récemment réceptionné. Après plus de quinze jours de travail intensif, la Commission a entendu 18 entreprises sur les 30 convoquées par le ministère. A en croire les sources proches du dossier,  » le rapport révèle plusieurs violations du code minier et des réglementations minières, notamment l’absence de qualifications des exploitants, l’exploitation semi-industrielle illégale dissimulée sous les activités de coopératives minières non conformes, ainsi que des impacts environnementaux préoccupants.  »

Le Ministre Kizito a salué ce travail minutieux et a affirmé la volonté de son ministère d’assurer une exploitation minière durable, équitable et respectueuse des lois de la République. Des sanctions sévères et exemplaires seront appliquées aux contrevenants, dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale et la contrebande des minerais, conformément à la vision du Chef de l’État. Kizito Pakabomba a également insisté sur la nécessité d’étendre cette initiative à d’autres provinces pour assainir et renforcer la gouvernance dans le secteur minier. Des menaces qui produisent aujourd’hui des effets escomptés.

Sur terrain les services appréhendent des chinois avec des fonds et des colis d’or en situation irrégulière. Dans un télégramme officiel, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Me Jacquemain Shabani, a recommandé au gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi, de présenter devant la justice le rapport sur la situation des ressortissants chinois en possession des lingots d’or et d’importantes sommes d’argent liquide.

 » Dès réception du présent message, me transmettre toutes affaires cessantes rapport détaillé sur la situation des ressortissants chinois en possession des lingots d’or et importante somme d’argent liquide  », a indiqué la correspondance. Avant de poursuivre :  » A cet effet, mettre devant le parquet général pour poursuite judiciaire biens saisis et auteurs et leurs complices pour établir l’État congolais dans ses droits conformément aux textes légaux en la matière en RDC, exécution sans faille  ».

Tout est parti du samedi 4 janvier, après la saisie d’une importante somme d’argent et des lingots d’or auprès des Chinois à Bukavu par les services de sécurité. La société civile aurait été alertée que de fortes pressions seraient ourdies à Kinshasa pour venir récupérer cette cargaison vers une destination inconnue.

L’expulsion du territoire congolais de 17 Chinois, arrêtés dans le cadre de cette affaire, a soulevé une pluie de protestations. Elle s’est passée dans des circonstances encore floues et sans en informer le gouverneur de la province du Sud-Kivu. Face au tollé médiatique qui entoure cette affaire, le gouverneur du Sud-Kivu a communiqué sur la question.

Face à la presse, Didier Kabi Bashizi, porte-parole du gouvernement provincial du Sud-Kivu, a annoncé que :  » ces lingots d’or au nombre de 10 (dix), saisis aux mains des trois ressortissants Chinois à Mashango, dans le territoire de Walungu, alors qu’ils tentaient d’exporter des minerais vers un pays voisin, ont été consignés au Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC), tandis que les 400 000 dollars en liquide saisis auprès de ces Chinois ont été consignés à la Banque centrale du Congo (BCC)  ».

Le problème qui était situé à Mwenga touche aussi Shabunda. Pour le ministre Kizito Pakabomba, il est impérieux de respecter le Code et le Règlement miniers, de garantir le droit à celui qui est en ordre et de (faire) respecter les droits humains.

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