La guerre que le Rwanda mène contre la République démocratique du Congo a plusieurs enjeux résidant notament dans la volonté du regime de Kigali, qui soutient la coalition rebelle de l’AFC/M23, d’étendre son territoire vers les terres congolaises en dépeuplant les Autochtones congolais dans certaines zones aujourd’hui occupées, de poursuivre le pillages des ressources naturelles congolaises mais aussi d’élargir son pouvoir. C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Communication et medias Patrick Muyaya face aux élèves de l’école nationale de l’Ecole nationale d’administration (ENA).
Ce mardi 01 avril 2025, le Porte-parole du gouvernement congolais a eu une séance d’entretien avec les apprenant de l’ENA. Ces échanges, que ces élèves ont qualifié de fructueux, ont tourné autour du thème : « Enjeux de la guerre dans l’Est de la RDC : Communication de crise et diplomatie médiatique ». Une occasion pour le ministre Muyaya d’expliquer sans détour aux Énarques les contours de cette agression rwandaise avec ses supplétifs du M23/AFC qui occupent depuis fin janvier et début févier de l’année en cours les villes de Goma dans le Nord-Kivu et Bukavu dans le Sud-Kivi, mais aussi plusieurs autres localités dans les deux provinces congolaises.
Pour Muyaya, les enjeux de cette guerre dans l’Est du Congo ne sont plus à démontrés. Il à egréné entre autres l’expansion territoriale, le repeuplement, le contrôle et pillage des ressources, l’extension de la sphère d’influence et la survie politique. Aux Énarques, il déclare : « Vous devez savoir que le Rwanda nous mène une guerre économique pour sa survie. Tandis que l’Ouganda n’a pas des idées expansionnistes comme le Rwanda. Il a plutôt des idées économiques profitables également pour nous. Le Rwanda a également comme prétextes, la présence et l’armement des forces de libération du Rwanda (FDLR) par les Forces de la République Démocratique du Congo (FDLR), mais aussi la protection de la communauté tutsi et les revendications sur le non-respect de l’accord du 23 mars », dit-il.
Le ministre de la Communication et Médias a rappelé aux futurs hauts fonctionnaires que la RDC fait face à une guerre hybride où le régime de Kigali s’active à distiller quotidiennement le poison à travers les discours de haine et l’abandon des réfugiés congolais au Rwanda. « Le poison rwandais est un mensonge bien orchestré et propagé par l’armée numérique rwandaise dans le but de nous affaiblir », a expliqué le ministre Muyaya.
Pour faire face à cette guerre, la RDC a mis en face plusieurs fronts entre autres : militaire, diplomatique, médiatique, judiciaire et économique. Il a souligné que le gouvernement dont il fait partie s’active pour récolter des bons résultats dans tous ces fronts. Il a rappelé à ces cadres d’aujourd’hui et de demain qu’en diplomatie, ce sont les intérêts qui comptent et non, l’empathie.
Aux côtés de ces efforts du gouvernement congolais à travers ses institutions, Patrick Muyaya à indique que l’État congolais attend de l’ENA d’assumer le devoir patriotique d’acteur majeur de la communication républicaine pour ; d’être un soldat de l’armée numérique du pays ; de défendre la vérité pour faire face à la désinformation et la manipulation sur cette guerre ; de se mobiliser utilement, dans son secteur et selon ses compétences, dans le cadre de l’effort de guerre ; de prêcher l’unité nationale et exprimer son soutien aux forces de défense et de sécurité, et au Commandant Suprême.
Cédric Tombola Muke est, Directeur général de l’ENA. A l’en croire, « L’ENA participe précisément à ces travaux d’accumulation du capital humain. Elle a pour missions :le recrutement, la formation initiale et la formation continue des Cadres supérieurs de l’État, la conduite des activités de recherche, les services-conseils et l’accompagnement des administrations publiques congolaises, pour construire une gouvernance transparente, performante et au service des citoyens », a-t-il déclaré.
Les élèves de l’ENA pour leur part n’ont pas manqué de dire leur satisfaction face à l’exposé du Porte-parole du Gouvernement, mais aussi de la qualité des échanges qu’ils ont eu ensemble lors de la séance des questions-réponses. Ils ont aussi pris leur engagement de soutenir les institutions du pays, en tant que futurs hauts cadres dans l’Administration congolaise, afin de faire face à cette agression rwandaise.
