L’ancien Président du Nigerian, l’octogénaire, Olusengun Obasanjo a effectué un marathon diplomatique de plus de 30 heures qui l’a conduit, le week-end dernier respectivement en Afrique du Sud, au Zimbabwe et en République Démocratique du Congo avant de regagner son pays, le Nigéria.
En effet, d’après plusieurs clichés ayant fruité sur la place publique et des indiscrétions dans l’entourage de l’intéressé, en Afrique du Sud, l’un des médiateurs dans la crise Congolaise a eu à rencontrer l’ancien Ministre de la République, Antipas Mbusa Nyamwisi, au Zimbabwe l’ancien Président de la RDC, Joseph Kabila Kabange et à Kinshasa, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avant de regagner Lagos, la capitale économique du Nigéria.
En l’absence d’une communication officielle sur cette visite, des spéculations vont dans tous les sens. Certains spécialistes et habitués des arcanes des pouvoirs estiment que l’ex Chef l’État aurait été mandaté par l’Union Africaine pour faciliter le rapprochement entre les différentes factions de la crise aurait effectué cette offensive diplomatique pour tenter de déblayer le terrain en perspective d’un dialogue inclusif entre le pouvoir et les oppositions. Olusegun Obasanjo connait particulièrement le Congo et son épineux conflit. Il a déjà été par le passé médiateur, en 2008 entre la RDC et le groupe armé CNDP, dont une partie des cadres avaient créé le M23 après la disparition du CNDP. En tant que
envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Obasanjo avait mené un dialogue apaisé à l’Est du Congo.
Obasanjo dans l’ombre de Washington ?
Il n’a pas pas fait une présence remarquée lors de la rencontre RDC-Rwanda-États-Unis-Qatar tenue dernièrement à Doha, Olusegun Obasanjo était clairement identifiable lui que l’on présente comme l’un des observateurs de l’Union Africaine dans ces pourparlers entre la République démocratique du Congo, le Rwanda et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo/ Mouvement du 23 Mars, l’AFC/M23.
Alors que des délégations de la RDC et du Rwanda devraient se rencontrer de nouveau à Washington pour poursuivre les discussions autour du projet d’accord ayant précédé la déclaration de principes signée entre les deux pays fin avril, c’est l’émissaire de l’U.A qui réalise cette tournée marathon pour, bien évidemment, raviver le volet interne de la crise aux côtés de celui diplomatique piloté conjointement par les États-Unis et le Qatar après l’échec des processus de Luanda et Nairobi ainsi les tentatives de médiation de l’Union Africaine.
Ce qui fait penser à une volonté des médiateurs de vouloir régler, une fois pour toute, la crise Congolaise.
Au-delà des liens de plus renforcés entre les leadership des belligérants, sur la ligne de front, plusieurs sources font part de la conquête, par la rébellion, de plusieurs portions de territoire national en dépit du cessez-le-feu qui avait été décrété dans la quasi totalité des rencontres organisées au niveau international, régional et sous régional.
Une situation qui devrait illustrer la fragilité des démarches entreprises jusqu’à présent pour ramener la paix véritable dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com