La République démocratique du Congo et la Zambie ont signé un accord de coopération en vue de faciliter le commerce transfrontalier. Les deux pays se sont engagés à s’atteler à la résolution des défis permanents qui affectent le travail des transporteurs des deux pays qui opèrent aux frontières. La réunion pour cet accord a été organisée à Kinshasa sous l’égide de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui a mis ensemble le groupe de travail interministériel de la SADC des ministres du commerce, des transports et de la sécurité de la RDC et de la Zambie.
La réunion a été convoquée pour examiner le projet de cadre de collaboration et de plan d’action qui a été élaboré dans le but de trouver et de mettre en œuvre des solutions à long terme aux défis permanents auxquels sont confrontés les transporteurs et les chauffeurs.
La réunion a été ouverte par Peter Kazadi, vice-premier ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité de la République démocratique du Congo, qui a également fait office de chef de délégation de la RDC. Dans son mot d’ouverture, le vice-premier ministre a réitéré l’engagement de la RDC à trouver des solutions durables aux problèmes liés au poste frontalier de Kasumbalesa entre les deux pays. « Les appels incessants des transporteurs du réseau de la Communauté de développement de l’Afrique australe, SADC, sur les difficultés qu’ils rencontrent quotidiennement dans l’exercice de leurs activités, sont parvenus à nos oreilles. Préoccupé par cette situation qui entrave le déroulement harmonieux des échanges entre nos deux pays, le gouvernement de la République démocratique du Congo a pris l’engagement de travailler de concert avec la République sœur de Zambie afin de résoudre de manière durable cette situation suivant le processus amorcé par notre organisation », a déclaré Peter Kazadi.
Selon le Vice-premier ministre Congolais, la réunion entre ministres des transports et du commerce « constitue une étape importante dans la concrétisation de l’engagement de nos deux États, avec l’accompagnement de la SADC à surmonter les obstacles qui entravent le commerce et la circulation transfrontalière au sein de notre région ».
Pour sa part, l’honorable Jacob Jack Mwiimbu, SC, MP, ministre de l’intérieur et de la sécurité intérieure et chef de la délégation de la République de Zambie a souligné la nécessité de mettre en œuvre des procédures efficaces de gestion des frontières pour faciliter le commerce entre les deux pays et la région de la SADC dans son ensemble, et que la frontière de Kasumbalesa dessert l’ensemble de la région.
Dans une déclaration faite au nom du secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi, la secrétaire exécutive adjointe de la SADC chargée de l’intégration régionale, Angele Makombo a félicité les ministres pour leurs efforts et leur engagement en vue de trouver des solutions permanentes aux problèmes persistants du poste frontière de Kasumbalesa. Makombo a rappelé l’importance stratégique du poste frontalier de Kasumbalesa pour la circulation des marchandises dans la région. Le poste de Kasumbalesa est situé à un point de convergence de plusieurs corridors commerciaux de la région. Il s’agit notamment des corridors Nord-Sud, du corridor de développement de Dar es Salaam, du corridor Walvis Bay-Ndola-Lubumbashi, du corridor de développement de Beira et du corridor de développement de Lobito. Kasumbalesa est le deuxième poste frontière terrestre le plus fréquenté de la région de la SADC après Beitbridge, entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.
Pour les autorités Congolaises et Zambiennes, il est temps d’améliorer la compétitivité régionale et de renforcer l’intégration régionale. Pour cela, il faut faire face aux défis qui se dressent comme un frein au commerce entre transfrontalier. Pour Peter Kazadi, ces défis sont liés « à l’insécurité, à la multiplicité des des services, à la forte pression fiscale due au nombre élevé des services opérant à la frontière et retard enregistré dans le processus de dédouanement des marchandises; aux heures d’ouverture et de fermeture de la frontière à l’étroitesse des parkings et d’infrastructures ».
Sur le poste frontalier entre la RDC et la Zambie, plusieurs camions remorques attendent souvent de longues heures avant de traverser la frontière de Kasumbalesa pour des importations et des exportations. « Chaque jour plus de 300 camions traversent cette poste en importation et plus de 300 autres en exportation », selon Jérôme Sekana, un expert des questions fiscales.
Ces camions transportent des marchandises de toutes sortes.
De la RDC, ce sont principalement les produits miniers qui sont exportés et de l’Afrique australe ce sont notamment les céréales, les produits manufacturés et les produits pétroliers. Du coté congolais la file peut aller jusqu’environ 20 KM, soit au niveau du village Kimono voire au-delà. Du coté zambien, la file peut commencer’à la ville de Chililabombwe située à près de 30 kilomètres de la frontière.
Pour faire face aux problèmes rencontrés au poste frontalier de Kasumbalesa, les deux pays ont convenu de mettre en œuvre certaines des activités suivantes : mettre en place des procédures permettant des opérations frontalières 24 heures sur 24 aux postes frontières de Kasumbalesa, Sakania, Mokambo et Kipushi ; poursuivre la modernisation des frontières afin de résoudre tous les problèmes d’infrastructure frontalière et d’atténuer les difficultés liées au commerce et au trafic au poste frontière de Kasumbalesa; harmoniser le régime des droits de visa sur une base réciproque ;
renforcer les mesures de sécurité tant à la frontière qu’à l’arrière de la frontière des deux États membres limitrophes ;
mettre en œuvre le dédouanement préalable des marchandises afin de réduire la congestion aux frontières, entre autres.
Patrick Ilunga