Les consultations initiées par le Président de la République, Félix Tshisekedi, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, à travers son Conseiller spécial en matière de sécurité, sont à leur 5ème journée. Des personnalités politiques, des chefs des regroupements politiques de l’Union sacrée et d’autres acteurs, y défilent depuis le premier jour. Mais seulement, ces consultations semblent se dérouler dans un contexte de méfiance, caractérisé par le rejet manifeste exprimé publiquement par une frange de l’opposition politique. Ces consultations semblent ainsi prendre l’allure d’une rencontre des seuls sociétaires de l’Union sacrée. Mais quelle sera l’issue de cette démarche du président Tshisekedi dans un contexte d’hostilité avec l’opposition ?

La République démocratique du Congo se trouve danse une phase critique de son histoire. Jamais le pays de Lumumba n’a connu pareille réalité, marquée par des faits sociopolitiques et sécuritaires inédits et qui appellent à des solutions idoines.

La situation sécuritaire toujours délétère qui sévit dans la partie Est du pays, datant de plus d’une trentaine d’années, a atteint une phase cruciale qui appelle à des réflexions profondes, non seulement de la classe politique, mais aussi et surtout de toutes les couches de la population pour des voies de sortie durables et pérennes.

Dans sa quête des solutions au niveau tant interne et qu’externe, avec en toile de fond une diplomatie agissante, le Président Tshisekedi promet de ne ménager aucun effort pour arriver à sortir la République démocratique du Congo d’un gouffre dont les conséquences deviennent de plus en plus incalculables.

L’agression attestée du Rwanda sous couvert du M23/AFC dans l’Est de la RDC, provoque ce jour une crise humanitaire inédite dans la région, accentuée par des massacres des populations civiles et la destruction massive du tissu social.

N’étant pas fermé à l’idée du dialogue, le Président Tshisekedi a entamé, depuis lundi 24 mars, des consultations politiques devant déboucher à la formation d’un gouvernement dit « d’Union nationale », Gouvernement qui sera appelé à faire face et de manière efficace, à cette épineuse question de l’agression rwandaise.

Ces Consultations annoncées avec pompe et soutenues par la famille politique du président Tshisekedi (USN), et par une frange de la population, se butent tout de même à un rejet catégorique de l’aile dure de l’opposition politique congolaise, constitué notamment des figures emblématiques souvent farouchement opposés à la « vision Tshisekedi ». Du coup, c’est le doute qui s’installe sur l’aboutissement heureux de cette démarche du Chef de l’État, pourtant considérée par une autre opinion politique, principalement la majorité au pouvoir, comme un moyen efficace de fédérer les uns et les autres vers une lutte commune contre l’agression rwandaise.

La frange de l’opposition qui s’est exprimée sur cette question, soutient par contre l’idée d’un « Dialogue national inclusif », Dialogue qui serait porté par les princes de l’Eglise, seule voie, selon eux, qui peut ouvrir une brèche vers la cohésion nationale et la paix durable tant recherchée en République démocratique du Congo.

À cette allure, le décor d’une impasse est bien planté, face à des divergences profondes au sein de la classe politique. Du coup, le doute sur l’issue heureuse des consultations pilotées par le professeur Eberande Kolongele taraude les esprits des congolais lambda. Et pendant ce temps, les populations du Grand Kivu croupissent dans une misère inédite, teintée d’une crise humanitaire jamais vécue dans cette partie du pays. Le Nord et Sud Kivu paient un lourd tribut à cette crise. Environ 10 000 Congolais ont perdu la vie dans ces deux provinces depuis le mois de janvier de cette année. Depuis 30 ans, environ 10 millions des congolais sont morts du fait de cette crise. Les combats ont également 7 millions des personnes à fuir leur milieu naturel pour trouver refuge dans des camps des déplacés.

Aux yeux des observateurs tant nationaux et qu’internationaux, seul un consensus national sincère, pourrait conduire le pays à une paix durable.

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