Construction de la paix en RDC I Patrick Muyaya rappelle aux jeunes leur rôle.

Dans la quête d’une paix durable en République démocratique du Congo, chacun a un rôle à jouer. Les jeunes, qui sont la majorité du peuple Congolais ont donc une responsabilité à assumer. Cela commence par la compréhension des enjeux de la guerre imposée à la RDC depuis plus de 30 ans. La compréhension concerne aussi l’importance de la paix. Les jeunes doivent savoir que la paix est le préalable à tout développement. Mercredi 23 juillet, le ministre de communication et porte-parole du gouvernement s’est attelé à échanger avec les étudiants de l’Université de Kinshasa sur le processus de paix en RDC. Cet exercice, Patrick Muyaya s’est promis de le mener dans plusieurs institutions de formation des jeunes.

L’objectif poursuivi est de repousser l’ignorance afin de susciter l’engagement des jeunes pour leur patrie. « Au cœur du processus de pacification de la RDC. Comprendre pour agir, l’appropriation du narratif Congolais pour la jeunesse pour la construction d’une paix durable« , c’est le thème de la conférence débat qu’il y a eu entre le ministre de la communication et les étudiants de l’Université de Kinshasa.

La tournée entamée par le porte-parole du gouvernement intervient au moment où la RDC est en plein processus de pacification, avec d’une part un accord de paix signé avec le Rwanda, et de l’autre un engagement ferme signé avec le groupe AFC M23. « L’exercice d’aujourd’hui consistait à parler à ceux qui représentent une lumière pour qu’ils puissent comprendre la vision du président de la République, les efforts consentis qui nous permettent aujourd’hui d’envisager le retour de la paix que nous voulons définitive et durable dans les parties sous occupation… » 

Devant les étudiants, le ministre de la communication a procédé à un rappel historique du conflit qui oppose la RDC au Rwanda depuis 3 décennies. Ce conflit, responsable de près de 10 millions des morts en RDC, est parti d’une guerre civile, suivi d’un massacre au Rwanda, en 1994. L’horreur des tueries en masse avait poussé des milliers des réfugiés à fuir vers le Congo, alors Zaïre. « À la demande de la communauté internationale, notre pays avait ouvert ses frontières pour accueillir les réfugiés rwandais. Malheureusement, la solidarité qui avait été demandée à notre pays à l’époque, a été à l’origine des malheurs que nous connaissons aujourd’hui« , a souligné Patrick Muyaya.

C’est l’une des causes profondes du conflit aujourd’hui trentenaire, rappelle le ministre qui note par ailleurs que « très souvent, dans le narratif rwandais, vous entendez parler des causes profondes du conflit, et bien de notre côté« , ajoute-t-il, « l’une des causes profondes c’est justement cette ouverture des frontières, cette hospitalité que notre pays a bien voulu offrir aux rwandais qui fuyaient le massacre pour trouver un abri chez nous. Depuis ce moment-là, jusqu’à ce jour, la patrie Est connait des heurts et d’instabilité« .

La suite, on la connait, les guerres d’agression ont pris plusieurs formes, les groupes armés soutenus par le Rwanda ont pris également plusieurs dénominations au fil des années, sans vraiment changer dans le fond : l’AFDL, le RCD, le CNDP, le M23 en trois versions de 2012 à ce jour. Le ministre de la communication indique qu’en réalité, le génocide rwandais en 1994 a servi d’alibi au régime de Kigali pour poursuivre 5 buts, à savoir : « l‘expansion territoriale; le repeuplement dans le Kivu ; le contrôle et le pillage des ressources ; l’extension de la zone d’influence et la survie politique et économique« . 

Dans le fond, il s’agit d’une guerre basée sur les raisons économiques, mais dont les raisons mises en avant sont la question des FDLR; une supposée discrimination contre certaines communautés congolaises d’expression rwandophone et la problématique des réfugiés congolais établis au Rwanda. 

Trois raisons que le ministre s’est employé à déconstruire, notamment en encourageant tous au Congo à vivre en harmonie avec les tutsis Congolais. Le message du ministre est clair sur ce point. Ainsi qu’il souligne lui-même : « Nous sommes un pays avec une grande diversité. Il est important de rappeler la nécessité de savoir et accepter et vivre en communion avec nos frères Banyamulenge« .

Pour le ministre de la communication, « il était important de rappeler la genèse du conflit, mais aussi le parcours fait et les différentes prises de position du président Félix Tshisekedi qui ont permis d’atteindre ce niveau où on entrevoit le retour de la paix ».

Muyaya Katembwe a donc lancé un appel aux jeunes d’être conscients des enjeux pour mieux défendre la paix, protéger la patrie à travers une attitude plus pacifique, mais vigilante. Le ministre a trouvé face à lui des étudiants bien conscients de la problématique de la paix dans la partie orientale du Congo. Sa sensibilisation a renforcé certainement la conviction et la conscience des jeunes. « Je repars plutôt réconforté d’avoir gagné des alliés pour la cause de la construction de la paix en RDC« , a déclaré le ministre après un échange avec les étudiants de la Colline Inspirée. 

Patrick Ilunga

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