Conflit à l’Est I Le message du gouvernement au Qatar, à l’EAC- SADC et aux USA

Le Gouvernement remercie le Qatar pour les progrès engrangés dans sa médiation pour le retour de la paix durable dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un communiqué, l’exécutif central « salue l’implication décisive de Son Altesse l’Émir du Qatar, Sheikh Tamim Bin Hamad Al Thani et du Gouvernement qatari, dont les efforts continus de médiation ont engrangé des progrès ayant permis, ce jour, la signature de la Déclaration de principes avec l’AFC/M23 en appui au processus de paix de Washington DC devant conduire à un accord global« . 

Le gouvernement de la RDC « adresse également ses remerciements à la communauté internationale, particulièrement aux Etats-Unis d’Amérique pour leur soutien aux efforts du Qatar en vue de parvenir à une paix durable dans l’Est de la République Démocratique du Congo« . 

La République Démocratique du Congo réitère ainsi son engagement « à parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit, le Gouvernement invite l’Union 

Africaine, les pays de la région EAC-SADC et la communauté internationale à poursuivre le soutien aux efforts du Qatar pour l’aboutissement de ce processus de paix afin de restaurer l’autorité de l’Etat dans les zones actuellement sous contrôle de l’AFC/M23 et de rétablir la souveraineté territoriale dans sa partie Est », lit-on dans le communiqué.

Vers un accord de paix

Samedi 19 juillet, la RDC et le M 23 ont en effet amorcé un virage important dans la recherche de la paix. Une déclaration de principes a été conjointement signé et publié à l’issue des discussions à Doha au Qatar. Dans l’esprit de cet engagement, il s’agit de baliser le chemin de la paix en République démocratique du Congo. La déclaration de principes note que « les Parties conviennent que le rétablissement intégral de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national est un pilier fondamental de l’accord de paix. Cet accord définira les modalités, les étapes et le calendrier de ce processus de restauration« . 

Dans cet élan, « les Parties conviennent d’ouvrir des négociations directes immédiatement après la mise en œuvre des engagements contenus dans la présente Déclaration de principes, en vue de lancer les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025. Ces négociations s’inscriront dans le cadre de l’Accord de paix entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda, signé à Washington le 27 Juin 2025″. Le mouvement M23 et le gouvernement de la RDC s’engagent « à mener les négociations d’un accord de paix global dans un esprit de responsabilité, de coopération et de compromis, avec pour objectif de parvenir à un consensus et de signer l’accord au plus tard le 17 Août 2025« , lit-on dans la déclaration des principes.

Les discussions entre le mouvement rebelle et le gouvernement congolais devraient mener à la restauration de l’autorité de l’État. Les parties reconnaissent que cette restauration est « la conséquence logique au règlement efficace des causes du conflit, à travers un accord de paix durable ».

Cessez-le-feu permanent

Il est vrai autant les rebelles que le gouvernement, tous se sont engagés à rejeter toute forme de discours haineux ou déshumanisant, dans une perspective de paix et de réconciliation. Même si elles réaffirment « leur attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la RDC« , chaque partie ( belligérant) doit garder sa position actuelle sur le terrain, car, tous se sont interdits « toute tentative de conquête ou de modification des positions par la force sur le terrain; 

les attaques de toute nature aériennes, terrestres, maritimes ou lacustres ainsi que tout acte de sabotage ». Un engagement ferme à un cessez-le-feu permanent. 

Il s’agit de « dépasser les rancœurs du passé et de s’engager dans une nouvelle ère de compréhension mutuelle, de coexistence pacifique et de stabilité durable ».

« Les Parties conviennent de privilégier la voie du dialogue et de la négociation pour régler leurs différends, renonçant à l’usage de la force ou à toute rhétorique hostile, conformément au cadre conjoint EAC-SADC, tel qu’adopté par l’Union africaine« , dit la déclaration de principes, qui note que « les Parties s’engagent à faire en sorte que le cessez-le-feu s’applique à toutes les forces impliquées dans le conflit. Un mécanisme conjoint de surveillance et de vérification sera mis en place afin de définir les modalités du cessez-le-feu et d’en garantir la mise en œuvre effective ».

Dans ce processus de recherche d’une paix durable, même l’escalade verbale est interdite.

Patrick Ilunga

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