La coalition au pouvoir FCC-CACH traverse une zone de turbulence qui nécessite à tout prix un sursaut patriotique de part et d’autres. Après la tension survenue au lendemain de la publication par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi des ordonnances nommant de nouvelles personnalités au sein des comités de gestion de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCC) et de la Générale des carrières des Mines (GECAMINES), l’heure est venue pour que les hauts cadres de cette coalition se retrouvent en vue de fixer de nouvelles bases pour la sauvegarde de cette coalition visée par les ténors du Chaos. Pour explorer les différentes pistes de solution favorisant la bonne marche de la coalition, Géopolis hebdo a recouru aux deux hauts cadres du Front Commun pour le Congo et du Cap pour le Changement (CACH). Il s’agit notamment de Jacquemain Shabani Président de la Commission électorale permanente de l’UDPS, interrogé par Géopolis hebdo et Denis Kambayi, interrogé par nos confrères de scooprdc.
Denis Kambayi
Le sénateur Denis Kambayi estime que les petites divergences occasionnant des tensions dont la plus grande est survenue vendredi dernier à l’Assemblée nationale où le président de la république a été traité d’inconscient par le député FCC Charles Nawej, peuvent se traiter à l’interne pour ainsi éviter les scandales et apporter de l’eau au moulin de ceux qui veulent voir le mariage FCC-CACH voler en éclat. « Nous formons une coalition et non une cohabitation. Nous avons juré de marcher ensemble pendant ces cinq ans », rappelle l’ancien gouverneur du Kasaï-central à nos confrères de scooprdc.
Comme pistes de solutions, Kambayi propose d’abord la mise en place d’un comité de stratégies et de communications collectives. « De temps en temps quand j’observe des débats à la télévision, les communicateurs du FCC sont opposés à ceux du CACH sur des plateaux. Ce n’est pas logique ! Les débats devraient se faire entre les communicateurs FCC-CACH en bloc contre ceux de Lamuka. Parce ce que le mariage FCC-CACH est un mariage de la raison, du camp de la patrie », déclare l’ancien ministre des sports.
D’après lui, il y a des infiltrés de part et d’autre qui ne veulent pas la réussite et tiennent à déstabiliser le pouvoir de Félix Tshisekedi.
Kambayi estime par ailleurs qu’il y a une cassure réelle de communication entre les leaders de FCC-CACH et leurs bases. Et pour cela, comme deuxième piste de solution, il recommande des descentes dans toutes les provinces du pays. Celles-ci auront pour but d’associer les leaders d’opinion, les gouverneurs de province en vue de communiquer, de sensibiliser et échanger avec les différentes bases. « Il y a urgence pour que ces différentes structures soient créées et mises en place pour sauvegarder et sauver ce qu’il faut sauver. Sinon, nous serons tous perdants. Ne donnons pas cette occasion à nos détracteurs », alerte Denis Kambayi.
Jacquemain Shabani
Pour le président de la Commission électorale permanente de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), la relation FCC-CACH est une conséquence logique des résultats du scrutin du 30 décembre 2018. La présidence de la République remportée par le CACH et une majorité parlementaire définie au FCC. Cette coalition, estime Jacquemain Shabani, est mise en place pour l’intérêt général et une gouvernance bénéfique du pays.
Concernant les évènements survenus ces derniers jours, l’ancien Secrétaire général de l’UDPS souligne la nécessité pour la Coalition FCC-CACH d’évoluer selon les principes de la sincérité et de respect mutuel entre parties prenantes. Aussi, précise-t-il, une coalition politique constitue une équipe avec des objectifs communs, une organisation structurée avec un leadership respecté par tous.
« Nous pouvons considérer que l’incident de l’Assemblée nationale a interpellé les uns et les autres tout en nous permettant de mieux faire dans l’avenir au profit du peuple d’abord », a conclu Jacquemain Shabani.
Il y a donc nécessité pour les uns et les autres de regarder dans la même direction pour préserver les acquis de l’alternance démocratique obtenu après de durs sacrifices consentis par la classe politique congolaise. Selon des observateurs avertis, les deux leaders de CACH et du FCC devront privilégier l’intérêt du peuple d’abord et tout mettre en œuvre pour offrir au pays un nouveau gouvernement.
Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com