Il est 11h 45 ce 22 août 2018 quand l’honorable Samy Badibanga entre dans la salle de conférence bondée de l’Hôtel Memling pour un moment solennel dans sa carrière politique, moment de rencontre au sommet entre un Homme et son Peuple, la seule ambition politique qui permet cette osmose de tous face à un, du peuple face à son besoin substantiel de se doter d’un leader suprême. L’instant est puissant et tout a été mis en place pour que celui qui est désormais un candidat à la présentielle 2018 puisse déployer devant un parterre averti ses grandes idées. Dans cet exercice il y a d’abord l’homme. Ce qu’il est, son parcours et son itinéraire. Samy Badibanga est le paradoxe d’un homme nouveau plein d’expérience, car venu en politique active seulement depuis 2009, en tant que Conseiller spécial dune icone de la politique nationale. On peut dire qu’il est nouveau, mais cela serait faire preuve de cécité car l’homme est issu du monde des affaires, celles qui structurent le monde politique et qui est le soubassement des plusieurs choix des Etats, les multinationales. A ce jour il est parmi les rares congolais qui ont maitrisé le fonctionnement et les connexions des multinationales dans leur politique économique. C’est un type d’expériences qui vous forgent L’homme et qui le met immédiatement au cœur des réalités concrètes. C’est d’ailleurs l’image qui découle de cet ancien premier ministre qui a la parole qui décrit, qui synthétise, qui analyse, qui propose et qui ouvre des perspectives sur un Congo nouveau qu’il voit changé pour tous et pas seulement pour certains. Voilà la clé d’une vision nouvelle, n’envisager le changement que comme une dynamique de groupe, une mutation collective, une requalification positive des conditions de vie des citoyens. Cette vision qu’il va déployer est arrimée à des valeurs de liberté, de solidarité et d’égalité, ancrages rares dans le microcosme politique congolais où c’est le principe du sauve qui peut qui triomphe dans les ambitions exprimées. Réinventer un nouveau contrat social qui assure à Tous un changement, telle est la vision de Samy Badibanga, vision qu’il joint à son parcours même qui est un gage de sa bonne foi, car ayant œuvré en peu de temps sur la scène, il a démontré qu’il est possible de changer les choses dans un bref délai à condition d’appliquer les bonnes méthodes. Samy Badibanga c’est aussi un projet de société, une suite cohérente d’actions en synergie avec la réalité, vissées sur le temps et l’espace et ayant pour finalité de produire le changement pour tous et donner une chance à un nouveau Congo. Ce projet dont les grands axes sont développés dans les lignes qui suivent, a le mérite de sa limpidité, de sa logique, même si il y a tant d’innovations proposées, sans doute le prix à payer pour le changement. Ce projet qui est chiffré tient de la fragilité humaine à la solidité des institutions, une vision claire qui est désormais versé dans le champ du possible des avenirs du Congo.

Un Congo nouveau est possible

Chiffres et innovations

« Si je me suis engagé en politique il y a 10 ans, c’est pour mener la guerre à la pauvreté et aux inégalités. La corruption et les violences qui en sont les résultats, bloquent le développement de notre pays.

Si j’ai organisé la campagne d’Etienne Tshisekedi en 2011, c’est parce que je sais qu’il est possible de construire un Congo nouveau. Et que pour y arriver, nous devons restaurer la confiance des Congolais dans la collectivité nationale et les autorités publiques.

Si nous avons créé le mouvement des progressistes, c’est pour arriver à un big bang politique pour tout changer en RDC ».

Ce sont ces phrases plein de sens et d’engagement que Samy Badibanga ouvre son programme de gouvernement. Ce projet de société au titre évocateur de « Le changement pour tous » avec un sous-titre « réforme de politiques publiques », se veut un programme de rupture.

Ce projet qui s’étale sur 5 ans s’articule autour de trois axes que sont la sécurité des personnes et des biens ainsi que la transparence absolue des affaires publiques ; les emplois et entreprises pour la jeunesse ; l’aide financière aux familles pour permettre aux congolais de s’offrir des soins médicaux et l’éducation. Trois blocs de réforme avec 5 grands chiffres qui résume le programme de cet économiste : 10 à 15 millions d’emplois créés ; 1 milliard de dollar américain de fonds communautaire jeunesse et entreprise ; 80 à 100 milliards de dollar américain de budget annuel ; 400 à 500 milliards de dollar américain de Produit National Brut ; 50 milliards de dollar américain de réserves dans le Fonds de développement Durable de la République Démocratique du Congo.

Le projet de société de Samy Badibanga veut impulser des changements dans la vie sociale des Congolais. Mais avant cela, il faudra au candidat Samy Badibanga Ntita de passer à la case élection et ainsi se faire élire. Il lui faudra se donner les moyens de sa politique et expliquer à ses concitoyens le bien-fondé de son programme.

L’ancien premier ministre qui était devant la presse mercredi 22 août dernier, affirme dans son projet « vouloir tourner la page d’un système qui tourne en rond et ne produit que pauvreté, corruption, concussion, inégalités et insécurité. » Avec son mouvement des progressistes, c’est un véritable big bang que prône Badibanga pour « tout changer en RDC », ce Congo qui, selon les termes du candidat-président, « est malade de la pauvreté, de l’insécurité et de la corruption ». Un diagnostic saisissant posé par celui qui jure que s’il est candidat, c’est parce qu’il « sait comment changer ce regard par des réformes majeures des politiques publiques.» Les chiffres et les autres propositions contenues dans le programme de l’ancien Directeur de campagne d’Etienne Tshisekedi paraissent assez complexes mais, Badibanga assure que cela « est plus simple que ça en a l’air.»

Le nouveau contrat social

Tout à sa posture de celui qui va en guerre contre la pauvreté et les inégalités, l’ancien chef du gouvernement propose ce qu’il appelle le nouveau contrat social. « Il faut que les richesses soient redistribuées aux plus pauvres…pour y arriver, il faut d’une part financer la redistribution par le redressement des finances publiques, grâce notamment à la mise en place d’un impôt unique, la flat tax et la modernisation en profondeur de notre infrastructure de finances publiques », dit le programme qui ajoute qu’il faut aussi augmenter les salaires progressivement à un niveau compatible pour tous en trois ans. Dans le cadre du « nouveau contrat social », les progressistes revendiquent 5 innovations dont le « Sunga Libota » qui est une allocation directe aux « mamans » ; Santé et Education ; Energie, Eau, Salubrité et Logement Social ; Allocation étudiants ; Salaire minimum à 250 dollars pour tous.

« Sunga Libota », 100 dollars américains par mois aux familles. Cette innovation proposée dans le programme de Badibanga Ntita est une allocation directe qui sera mise en place grâce à la multiplication des recettes budgétaires. L’innovation se propose de financer à hauteur de 100 dollars le mois, « les mamans » pour l’alimentation et l’éducation des enfants. Inspirée du modèle Brésilien de « Bolsa Familia » Cette innovation sera mise en place pour éradiquer l’extrême pauvreté dans les familles Congolaises. Les villes et les provinces frappées par la crise humanitaire et les violences seront les premières bénéficiaires de « Sunga Libota ».

Pour ce qui est de « Santé et Education », le programme de gouvernement de Samy Badibanga se propose d’assurer la maternité gratuite pour les femmes les plus pauvres. « Nous assurerons la santé maternelle et infantile gratuite », dit le document-programme, avant de promettre également l’éducation gratuite, « parce que la santé et l’école sont des droits des citoyens ». Le « nouveau pacte social » fait la part belle aussi à la protection sociale, la réforme de la sécurité sociale en vue d’assurer notamment des pensions de retraite décente aux travailleurs.
L’accès de tous à l’eau potable et à l’énergie font également partie de ce que ce candidat à la présidentielle appelle contrat social. Pour marquer une rupture totale avec ce qui se fait en République Démocratique du Congo depuis, un partenariat public-privé, par concession et délégation de service public pour les déchets et valorisation, notamment la transformation en électricité des déchets. Un programme de construction de logement décent à fournir aux familles est prévu pour les zones urbaines. Une place de choix est également réservée à la jeunesse ou plutôt dans l’intelligence de cette jeunesse.

« Il faut développer la formation professionnelle et fournir aux entreprises le capital humain… » Le projet promet de restaurer les bourses d’études par une allocation aux étudiants de 100 dollars le mois et 150 dollars mensuel pour les étudiants inscrits dans les filières de formation essentielles au développement économique. En champion de redistribution des richesses et réduction des inégalités, Badibanga voudrait, en 5 ans augmenter le salaire minimum de tous les agents de l’Etat à 250 dollars américains.

Financement du changement pour tous

Avec ces chiffres et ces innovations, il faudra bien mobiliser des ressources financières. Un redressement drastique est prôné dans les finances publiques mais surtout une politique de diversification de l’économie nationale. Samy Badibanga parie aussi sur l’amélioration du climat des affaires qui résultera des réformes et la transparence dans la conduite des affaires publiques.
Badibanga se donne pour arme la Fiscalité, Douanes et Infrastructures de Finances Publiques. Le programme de gouvernement instaure la Flat Tax : Un taux Unique d’imposition à 10 %. La Flat Tax permettra d’arriver en 3 ans, à un budget annuel de 25 à 40 milliards de dollars et de 80 à 100 milliards en 5 ans. Le leitmotiv du candidat Badibanga est de réduire de 50% le secteur informel et augmenter les recettes de l’Etat.

Exemple à l’appui, Samy Badibanga confirme dans son projet que la Flat Tax a été pour plusieurs pays, la planche de salut pour augmenter leurs recettes fiscales. Toujours dans le cadre des réformes des infrastructures des Finances publiques, le projet du candidat président Badibanga veut une modernisation de la douane. «La douane sera modernisée, simplifiée et accessible à tous afin de faciliter le commerce », dit le programme.

Onze mesures de réformes seront appliquées à la douane. Les régies financières de l’Etat seront fusionnées en une autorité des revenus de l’Etat afin de permettre une meilleure gestion et un meilleur contrôle des recettes publiques à travers une comptabilité unique du trésor public. « Pour renforcer le contrôle des dépenses et paiements, nous introduirons la technologie Blockhain dans l’administration des finances publiques, qui permet la traçabilité totale de tous les fonds publiques », renchérit ce projet ambitieux.

Un Fonds de Développement Durable sera également mis en place pour financer les investissements d’intérêt général. Ce Fonds sera financé notamment par une partie des revenus de l’exploitation des ressources minières. Dans son programme de gouvernement, un accent est également mis sur la valorisation du patrimoine forestier de la RDC. Le projet tient aussi à l’autosuffisance et à la sécurité alimentaire. La transformation de la RDC passera aussi par la rénovation des routes nationales, des voies de dessertes locales, les fleuves et les rivières, les ports et aéroports.

La diversification de l’Economie et la création d’emploi sont aussi deux axes majeurs sur lesquels l’ancien premier ministre se penche. Cette diversification visera d’abord l’agriculture, l’agro-industrie, les services connexes à l’agroalimentaire et les projets d’entreprise de la jeunesse, ainsi que sur l’exploitation et la transformation de ressources minières. Au total 26 centres de création et appui aux petites entreprises agricoles et agroalimentaires seront créés. Le projet assure que la priorité du candidat Badibanga en matière économique est la jeunesse. Ainsi, un Fonds communautaire entreprise jeunesse sera créer et doté de 250 millions de dollars.

Le Congo étant un pays minier, une discipline sera imprimée aux activités minières pour éradiquer la fraude. In fine, il sera question de créer une plateforme pour contrôler la production et l’exportation de minerais.

Fondation du changement pour tous

Dans le concept du changement pour tous, le peuple dans son ensemble sera mis à contribution. Il s’agira pour chacun de dire : « Je participe à la société et au développement de la collectivité, parce que j’en tire un bénéfice quotidien.» Mais la première fondation du changement pour tous est la sécurité et la souveraineté. La deuxième, est l’Etat de droit et des institutions inclusives et transparentes.
La sécurité est le premier des droits humains et le premier devoir de l’Etat. Samy Badibanga estime dans son programme qu’il faut réformer l’armée, la police et les services de sécurité.

En ce qui concerne les institutions inclusives, un travail sera fait pour renforcer la transparence et les contre-pouvoirs. Tout ceci sera fait dans l’objectif de rétablir la confiance des congolais dans les institutions. Le contrôle parlementaire sur la CENI sera renforcé.

Avec ce programme de gouvernement, Badibanga Ntita espère créer la surprise et apporter le changement. « En 5 ans, en mettant en place cet ensemble de réformes, nous aurons gagné plusieurs batailles décisives contre la pauvreté, la corruption et les inégalités », conclut le candidat président des progressistes avant d’ajouter que tout ceci « …est possible et réalisable avec une démocratisation durable et un développement économique solide, accéléré par des mécanismes institutionnels anti-corruption pour la transparence et l’égalité de chance pour tous ».

Patrick Ilunga

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