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Le Président de la République se montre de plus en plus déterminé à concrétiser son initiative relative à changer ou modifier la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC). Il l’a démontré encore ce dimanche 17 novembre à Kipushi dans la province du Haut Katanga, mais aussi la veille dans la ville de Lubumbashi en même province où il est en visite officielle, lors de ces meetings populaires. Face à cette détermination, il y a l’Opposition politique qui ne compte pas lâcher prise, développant un discours selon lequel, l’idée sournoise derrière cette volonté de retoucher la constitution, c’est que le chef de l’Etat veut s’offrir un troisième mandat au delà de deux que prévoit l’actuelle Constitution.

Ces deux derniers jours, samedi et dimanche, ont suffit pour que la tension remonte d’un cran au sein de la classe politique congolaise, avec les meetings que le Président Tshisekedi a donné à Lubumbashi et à Kipushi. Il a indiqué que personne ne peut l’arrêter à mettre en oeuvre ce projet consistant à retoucher la Constitution, promettant ainsi des poursuites judiciaires contre ceux qui, selon lui, tenteront de manipuler la population. « Ceux qui vont vouloir manipuler notre population vont être exposés face à la justice et à des poursuites. Le débat est permis, et je l’accepte sans problème, mais la manipulation est interdite, surtout lorsqu’elle est destinée à la subversion, à monter un groupe de Congolais contre d’autres Congolais », a dit le chef de l’Etat congolais.

Le Président Tshisekedi a tout de même précisé que l’idée derrière cette initiative n’est pas celle de briguer un nouveau mandat à la tête du pays. « Ce que j’ai dit à Kisangani n’avait absolument aucun lien avec un quelconque troisième mandat, mais vous avez entendu que cette fameuse opposition, qui n’a rien à proposer, qui avait mordu la poussière très sérieusement lors des élections, cherche à manipuler la population en disant non au troisième mandat. Qui leur a parlé de troisième mandat ? ».

Une autre question que suscite ce débat qui fait rage sur toutes les places publiques congolaises, c’est l’interprétation de l’article 217 de la Constitution en vigueur. Le Président de la République a laissé entendre à Lubumbashi qu’il y a nécessité de revoir cette constitution, car il y a des incises qui fâchent. « demander aux congolais de ne pas revoir leur constitution alors qu’il y a le fameux article 217 qui consacre la vente de notre souveraineté à des États africains ? Et nous n’avons pas le droit de revoir cela ? Il y a des hommes de Dieu qui ont osé prendre la parole pour défendre cette ignominie. Le pays est en danger. Je suis l’un des Congolais les mieux placés pour comprendre cela » a-t-il laissé entendre.

En réaction, les acteurs politiques de l’opposition, notamment Delly Sesanga et Martin Fayulu, ont réagi de manière virulente et ont contredit l’interprétation de cet article par le Chef de l’Etat. En effet, le président d’Envol a affirmé que « la manipulation, c’est lorsque vous versez dans une interprétation iconoclaste de l’article 217 de la Constitution par un faux bruit, en faisant croire que cet article expose le Congo à céder des territoires à des États voisins. Sinon, monsieur Étienne Tshisekedi, dont vous portez le nom, n’aurait pas proposé la même disposition à l’article 69 de la Constitution du 24 juin 1967, dont il était co-rédacteur sous la deuxième République avec le président Mobutu ». Sesanga a aussi indiqué que la Constitution n’empêche aucunement le Président de la République à trouver des solutions aux problèmes des congolais, entre autres la paix dans l’Est, mais aussi les soucis socio-économiques.

Pour sa part, Martin Fayulu a indiqué que cet article 217 vise à promouvoir l’unité africaine et non à justifier une perte de souveraineté, comme l’affirmerait le chef de l’État. Il rappelle également la protection constitutionnelle de l’intégrité territoriale garantie par l’article 214 de la constitution : « J’invite tous ceux qui ont eu l’opportunité d’étudier, même au niveau secondaire, à lire cet article ; ils comprendront que le libellé de cet article, qui figure dans plusieurs Constitutions africaines, a pour objectif de « promouvoir l’unité africaine  » . Que Félix Tshisekedi lise le dernier alinéa de l’article 214, qui stipule : « Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais, consulté par voie de référendum. » Quelle aberration ! » s’exclame Fayulu sur son compte X. Ce dernier a aussi fait savoir qu’il s’opposera « fermement, aux côtés du peuple, à son projet désastreux de modification constitutionnelle ».

Il est de bon aloi d’indiquer à ce stade que la question de la modification ou changement de la Constitution divise la classe politique à tel enseigne qu’il est difficile que les violons ne s’accordent. chaque camp campe sur sa position, développant ainsi des discours qui renforcent encore l’extrémisme dans un pays qui a plus besoin de cohésion et d’unité.

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