Après une médiocre prestation à la 7 ème édition du championnat d’Afrique des nations en Algérie, les Léopards de la RDC s’apprêtent à revenir à cette compétition avec de meilleure ambition, d’abord celle de faire oublier la mauvaise campagne de 2022, et redorer leur image d’une des prétendants au titre final. Le dernier CHAN de 2022 avait été une débâcle historique pour les congolais, éliminés au premier tour avec un bilan catastrophique de deux matchs nuls et une cuisante défaite 0-3 face aux Lions de la Teranga du Sénégal. Les Léopards de la RDC ont déjà remporté deux éditions de cette compétition, en 2009 en battant le Ghana et en 2016 en infligeant un cinglant 3 buts à zéro aux Aigles du Mali. Cette victoire au Rwanda avait permis aux fauves Congolais de devenir la nation la plus titrée de la jeune compétition. Mais depuis, le Maroc a égalé le record Congolais avec deux titres, en remportant l’édition de 2018 et celle de 2020.
Le défi est de taille pour les hommes d’Otis Ngoma. Le sélectionneur Congolais se montre peu disert face aux attentes du public Congolais. Il sait que au fil des années, la compétition a pris une autre dimension, les équipes sont plus compétitives que jamais. A rebours de cette évolution, le championnat local en RDC a fortement baissé de qualité et d’intensité depuis plus de 5 ans, affectant la compétitivité des clubs de la RDC. Cette année encore, le championnat national (Ligue nationale de football) a eu une fin controversée. Le championnat s’est arrêté en cours, le champion couronné a été contesté par le Tout-Puissant Mazembe qui s’appuie sur une décision du Tribunal arbitral du sport qui a exigé la reprise des matchs. La Fédération Congolaise de football n’a pas réussi à obtenir la reprise de la compétition. Cette épisode illustre la cacophonie dans laquelle le football Congolais est désormais plongé. Cette épisode prolonge ainsi le cycle des désordres, d’incertitudes et irrégularités qui caractérisent le Ligue nationale de football en RDC depuis environ 5 ans maintenant.
Les conséquences de ce cycle d’incertitudes du championnat en RDC détonnent sur les performances des clubs Congolais sur le plan africain aux compétitions de la confédération africaine de football (CAF). Cette année, le TP Mazembe, prestigieux club Congolais a été éliminé au premier tour de la ligue des champions de la CAF, n’ayant remporté aucune victoire au bout de cinq journées, avec seulement 2 points au bout de 5 journées. L’AS Maniema Union, l’autre club de la RDC a également été éliminé de la ligue des champions de la CAF. Il n’y a donc pas eu de club congolais en quart de finale de la ligue des champions de la CAF. Or ces clubs sont ceux qui fournissent des joueurs à l’équipe national A’ pour le CHAN.
Quels Léopards verra-t-on au CHAN de 2025 ? Ceux conquérants de 2009 et 2016 ou ceux qui sont repartis la queue entre les pattes en Algérie en 2022 ? La formation congolaise a réussi à terminer la phase de qualification en battant avec sérénité les Sao du Tchad à Kinshasa par 3 buts à 1. Le sélectionneur Congolais Otis Ngoma a déjà promis de faire son possible pour présenter « une équipe homogène et compétitive » au CHAN. Il sait qu’il va compter sur des joueurs talentueux, à l’instar d’Oscar Kabwit. L’ailier, natif de Lubumbashi, au sud du pays, âgé seulement de 20 ans est une étoile montante du football Congolais, s’étant révélé au haut niveau avec le TP Mazembe, mais également avec les Léopards A, titulaire notamment contre l’Ethiopie lors de la dernière journée des éliminatoires de Coupe d’Afrique des Nations Maroc 2025. Autres joueurs leaders de l’équipe d’Otis Ngoma, Micka Miché, seul rescapé du sacre de 2016, l’expérimenté gardien de buts Aimé Bakula, âgé de 40 ans. Otis Ngoma, déjà sélectionneur des Léopards A’ lors du CHAN 2022, a totalement et complètement renouvelé ses effectifs. Lors des éliminatoires, le technicien Congolais a renouvelé son équipe à 90%.
Le championnat d’Afrique des Nations CHAN qui devait se tenir du 1er au 28 février 2025 selon le calendrier initial, se joue au mois d’août. La RDC espère y montrer un bon visage, à défaut de trôner à nouveau sur le toît de l’Afrique.
Patrick Ilunga
