Elles sont nombreuses ces personnalités politiques qui sont trois fois candidats aux élections du 23 décembre prochain en République Démocratique du Congo : Candidat-Président de la République, Candidat-Député national et enfin, Candidat-Député provincial. Candidat-Député national n° 281 dans la circonscription électorale de Funa, Abdon Michel Mukadi Lukusa met en garde les habitants de ce district situé au centre de la ville-province de Kinshasa contre les candidats gourmands. « Comment attend-t-il s’assoir sur trois sièges à la fois ? ». S’est interrogé cet animal politique au cours d’une interview exclusive accordée, hier jeudi 06 décembre 2018, à Géopolis Hebdo. Et d’ajouter : « C’est une cupidité avouée ». Profitant de l’occasion ainsi offerte, Abdon Michel Mukadi demande aux électeurs de Funa de sanctionner politiquement les personnalités politiques qui sont doublement, voire trois candidats : « Ce sont des ‘’arbres’’ à couper et jeter au feu afin de planter de nouveaux arbres qui produiront des bons fruits tels que celui qui porte le numéro 281, le mien ». (Interview).

Géopolis Hebdo (GH) : Bonjour Monsieur Abdon Michel Mukadi Lukusa, vous êtes candidat Député national à la circonscription électorale de la Funa, pouvons-nous connaitre les raisons de votre entrée en politique et surtout, pourquoi avez-vous opté pour les législatives nationales ?

Abdon Michel Mukadi Lukusa (AMML) : Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis candidat Député national dans la circonscription électorale de la Funa qui compte sept communes à savoir : Bandalungwa, Bumbu, Selembao, Makala, Ngiri-Ngiri, Kalamu et Kasa-Vubu. Je suis le candidat n° 281. Je n’entre pas en politique, mais j’y suis déjà de par ma profession. Je suis agent à la Direction Générale de Migration (DGM). En ma qualité de haut-cadre de la territoriale, j’occupe une fonction politico-administrative. C’est faire la politique chaque jour et on ne peut pas s’en soustraire. Nous sommes dedans parce que, quand vous ne vous occupez pas de la politique, celle-ci s’occupera de vous, vouloir ou pas. Maintenant, pourquoi vouloir devenir Député national ? C’est au regard de la grande déception de ceux qui ont fait les deux mandats de 2006 à 2011 et puis, de 2011 à 2016, avec deux ans de glissement de plus. Ils ont fait sept ans au lieu de cinq ans mais malheureusement, ils ont eu un rendement médiocre. Il y a eu un mot d’ordre qui a été lancé récemment par Son Eminence le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya : « Que les médiocres dégagent ! ». C’était un appel adressé à tout homme de bonne volonté. Tout nationaliste, tout patriote, qui a le souci de la nation, doit répondre à l’appel du prince de l’église. Nous devons apporter notre pierre à l’édifice afin que la parole du Cardinal soit traduite en acte. Tout le monde doit agir pour que les médiocres dégagent parce que les congolais en général et les habitants de la Funa en particulier méritent mieux. Il ne faut pas rester les bras croisés à la maison tout en espérant que les médiocres vont dégager. Quand est-ce qu’ils vont dégager ? Qui va les pousser dehors ? Qui vont les remplacer ? Je demande à tout congolais d’agir pour que les médiocres dégagent. C’est pour cela que moi, j’ai opté pour leur remplacement. Il est hors de question pour que la médiocrité puisse continuer en ce haut lieu qu’est l’Hémicycle.

Pourquoi avoir choisi Funa et pas une autre circonscription électorale à Kinshasa ? Avez-vous un lien affectif particulier avec ce district ?

Le Député national représente la nation. En tant que tel, il est aussi le représentant de sa base. Selon moi, la base, c’est le milieu naturel où nous vivons. N’étant pas Kinois depuis ma naissance, je le suis devenu par adoption à la Funa. Depuis 2003, je ne réside qu’à Funa contrairement à certains candidats. J’ai résidé à Bandalungwa, puis à Kalamu. J’ai été même un villageois à Molokai, un secteur du quartier Matonge composé des avenues Masimanimba, Oswhe, Lokolama, Kanda-Kanda et Inzia. J’ai habité sur Oswe. J’ai aussi habité à Ngiri-Ngiri. Donc, je peux valablement représenter Funa parce que, c’est le district où j’ai vécu toute ma vie de Kinois. Et on le devient un jour. Funa m’a tout donné. Le jour où je suis devenu Kinois, c’est Funa qui m’a accueilli. J’ai des voisins, des jeunes gens avec qui nous partageons la vie quotidienne, les souffrances, la misère, la joie… Et j’estime que je peux aller les représenter valablement à l’Assemblée Nationale. Chaque base va envoyer ses représentants. Je demande aux habitants de Funa de m’envoyer à la chambre basse, je suis le candidat n° 281. J’aime répéter souvent ce numéro pour aider les potentiels électeurs à le garder dans la tête.

Qu’est-ce que vous promettez aux mamans, papas et surtout, à la jeunesse de la Funa une fois élu Député national ? Avez-vous déjà une idée des priorités de la Funa ?

Une fois élu, je ne serais pas un Député provincial, ni un Conseiller municipal. En devenant Député national, je veux prendre à bras le corps tous les problèmes de la nation congolaise. Je veux outrepasser les problèmes de la Funa pour prendre ceux des tous les congolais. De par ma profession, j’ai  la chance de parcourir le Congo. Je connais les problèmes des congolais. Quand je serais Député national, je veux aller au-delà des besoins du congolais lambda qui se résument en une seule chose : retrouver sa valeur ou sa dignité.

« Onto Tshe Eko Ohomba (Traduction de la langue Tetela en Français : Tout homme est important) ». C’est mon slogan de campagne, un cri de guerre. Il s’agit pour moi de redonner la valeur à chaque congolais, la reconnaissance de la valeur de tout congolais. C’est l’idée révolutionnaire qui me pousse à aller au Parlement. C’est la révolution des mentalités. Il faut cesser de considérer le congolais comme un moins que rien. On doit reconnaitre la valeur de chaque congolais. Comme on le dira en Lingala, « Moto pamba azalaka te ». Que le chef de bureau qui est à la commune puisse retrouver sa valeur, on doit reconnaitre sa valeur. Il faut lui donner des moyens et le laisser travailler. Il sera hors de question pendant notre mandat de reconnaitre que la valeur des quelques communes. Ici à Kinshasa, tous les moyens de l’Etat sont mis à la disposition de la commune de la Gombe seulement où nous tous nous payons nos impôts et taxes. La voirie de la Gombe connaît une modernité que nous ne connaissons pas à la Funa. Les rues poubelles, c’est seulement chez nous à Funa. Notre argent à nous tous ne sert qu’à payer les salaires des agents qui vont balayer partout à Gombe. Là, il n’y a pas de justice distributive. Là, on est en train de marcher sur mon slogan. Ce n’est pas seulement Gombe qui est très importante. Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri, Selembao, Kalamu… sont aussi très importantes. Les avenues Gambela, Sayo, Elengesa, Université… ne sont pas des décharges publiques, ni des rivières ! Tout propriétaire d’un véhicule paye sa vignette pour la construction des infrastructures dans la capitale. Mais d’où vient ce scandale qui veut qu’avec l’argent de la vignette de tout le monde, on réhabilite seulement les avenues de la Gombe ? A Kasa-Vubu, Bandalungwa et autres communes de la Funa, tu as ta voiture tu ne sais pas sortir, ni rentrer à la maison à cause du mauvais état de la voirie.  Nous sommes obligés de laisser nos voitures à la Police et faire la ligne 11 pour rentrer chez soi si tu n’habites pas Gombe. Comme qui dirait : « Il y a encore des évolués et des indigènes en RDC ». Est-ce ça la justice distributive ? Je pense qu’il faut décentraliser la gestion de la ville afin que chaque commune puisse avoir ses propres matériels de drainage des eaux et d’assainissement. Il faut créer des sections de l’Office des voiries et drainage (OVD) dans chaque commune.

Avez-vous un message particulier à adresser aux habitants de la Funa ?

Je les mets en garde contre les candidats gourmands. J’attends par candidat gourmand, celui qui a un seul corps mais qui demande deux sièges. Comment attend-t-il s’assoir sur deux sièges à la fois ? Tu es toi-même trois fois candidats : candidat Président de la République, candidat Député national et candidat Député provincial. C’est une cupidité avouée. Dans la bible, il est écrit : « Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu (Matthieu 7 : 19) ». Et curieusement, c’est la plupart des médiocres qui doivent dégager qui sont aujourd’hui doublement candidats, voire même trois. Donc, ce sont des arbres que les électeurs « doivent couper et jeter au feu » afin de planter de nouveaux arbres qui produiront des bons fruits tels que celui qui porte le numéro 281.

Propos recceuillis par Dieudonné Buanali

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