Le FCC exprime ses inquiétudes et ses préoccupations face aux discours des acteurs politiques en cette période électorale. La coalition au pouvoir qui dénonce « l’apologie à la violence », en appelle à l’intervention des pouvoirs publics.

« Dans une période particulière, où l’effervescence politique est attentatoire à la tranquillité des esprits, l’Etat ajoute à son rôle des suppléments qui lui permettent d’agir plus efficacement.» La phrase d’Henri Mova Sakanyi au cours de la conférence de presse que le Front Commun pour le Congo a tenue lundi dernier à Kinshasa illustre bien l’Etat d’esprit qu’il y a en cette période de campagne électorale : d’une part, il y a des acteurs politiques de l’opposition qui haussent le ton contre la machine à voter, et de l’autre, le FCC qui « exprime » ses préoccupations et inquiétudes face à ce qu’il qualifie « d’appels à la violence ». Entre ces deux tendances opposées, l’Etat est appelé à « hausser la côte d’alerte ». C’est dans cette logique que Néhémie Mwilanya, coordonnateur du Front Commun pour le Congo et par ailleurs Directeur de cabinet du Chef de l’Etat en a appelé à l’intervention des pouvoirs publics, avec cette phrase célèbre de tout Kinois en détresse : « L’Etat a talela biso likambo’yo ».

Prononcée par le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, cette phrase a dû faire sourire dans la salle. Mais loin d’être une phrase pour détendre, cet appel, le coordonnateur du FCC le veut très sérieux. Il est consécutif aux déclarations des acteurs politiques en campagne. Le numéro 1 du Comité stratégique du FCC réagit ainsi à la récente déclaration de Martin Fayulu qui dans une interview accordée à Radio France Internationale a eu cette phrase, « Je dis au peuple, ne permettez pas à quiconque d’organiser les élections avec la machine à voter, c’est illégal. » Nous demandons à nos électeurs qu’on n’installe même pas la machine à voter dans les bureaux de vote. Que personne ne puisse organiser les élections en utilisant la machine à voter. » Pour Néhémie Mwilanya, les phrases du candidat de la coalition Lamuka ne sont rien d’autres que de « l’apologie à la violence », « un déni de la démocratie ».

Voyant monter les périls à l’horizon, le Comité stratégique du FCC sonne l’alerte. Henri Mova Sakanyi, cadre du Front Commun pour le Congo, mais aussi Vice-premier ministre en charge de la Sécurité rappelle que des dispositions sécuritaires prises par l’Etat sont telles que « des déclarations irresponsables de certains candidats devraient appeler une action forte de la part des pouvoirs publics pour que le processus électoral ne soit pas dérangé. » Parce que, ajoute Mova, « la question des élections est du rôle régalien de l’Etat. » Il souligne aussi qu’il faut « rappeler les uns et les autres qu’on peut être tenu pour responsable de violations graves de la loi en jouant avec le feu. Il y a des infractions qui existent malgré le processus électoral. Vous détruisez le matériel public, vous en payerez le prix, tonne Mova Sakanyi. » A trois semaines de la tenue des élections, chaque camp accuse l’autre de « préparer le chaos. »

Le chaos, voilà ce que redoutent plusieurs observateurs politiques. Dans son dernier rapport, le réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ) « demande à la communauté internationale de se tenir prête à intervenir pour protéger la population Congolaise en cas de violences liées au processus électoral.

Shadary à l’Equateur

La FCC a, au cours de sa conférence de presse annoncé que son candidat a mis le cap vers le grand Equateur. Après le Haut-Katanga, le Lualaba, le Haut-Lomami et le Tanagnyika, Emmanuel Ramazani Shadary a lancé s’est envolé pour le grand Equateur en vue d’y mener une grande offensive en 5 étapes qui correspondent aux 5 provinces de l’ex Equateur. Première étape de cette tournée, Gbadolite dans le Nord-Ubangi où le candidat du FCC est arrivé hier en début d’après-midi. Emmanuel Ramazani a fait observer dans l’ancien bastion du Maréchal Mobutu une minute de silence en mémoire de l’ancien président. Lors de son adresse à la population de Gbadolite, Shadary a promis de lutter contre la corruption et de réhabiliter le barrage de Mobayi Mbongo mais aussi d’autres ouvrages historiques de la province. Le candidat du FCC s’est ensuite envolé pour Gemena dans le Sud-Ubangi.

Le satisfecit du FCC à la CENI et au Gouvernement

La coalition dont Joseph Kabila est l’autorité morale a, pour finir, tenu à féliciter la CENI pour « les efforts qu’elle déploie jour et nuit pour que le processus atteigne son point culminant le 23 décembre prochain par l’organisation des élections proprement dites. Le FCC a félicité également le gouvernement, « principal bailleur » de fonds de la CENI. « Nous notons avec satisfaction que le gouvernement tient ses promesses », a souligné Néhémie Mwilanya, avant d’ajouter qu’à présent, les informations reçues de la CENI indique qu’il n’y a pas à se plaindre en ce qui concerne l’accompagnement financier et logistique du gouvernement pour aider la centrale électorale à déployer son matériel ainsi que son personnel à travers la république.

Patrick Ilunga

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *