Parmi les structures de l’Etat ayant connu les noms de leurs animateurs dans les ordonnances présidentielles du 23 juillet 2025 figure l’Autorité de Régulation du Marché Carbone.
Cette nouvelle structure appelée à jouer un rôle central dans la valorisation du potentiel environnemental de la République Démocratique du Congo, va devoir relever d’énormes défis du secteur.
Marché carbone, l’ARCMCA, au cœur du dispositif
L’Autorité de Régulation du Marché de Carbone (ARMCA) est l’établissement public chargé de réguler le marché du carbone. Créée par le Décret n° 23/22 du 14 juin 2023, l’ARMCA a pour mission d’organiser le marché carbone, de mettre en place un système réglementé pour la vente, l’achat et l’échange de crédits carbone, et d’encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’ARMCA joue un rôle clé dans la valorisation des actions de préservation des écosystèmes forestiers et tourbières, en promouvant la participation des acteurs publics et privés, ainsi que des communautés locales.
Elle est également responsable de la validation, du suivi et de l’évaluation des projets liés au marché du carbone, de l’administration de la Taxe Carbone, et de la tenue d’un registre national de crédits carbone.
Avec la nomination de Jacques Célestin Moliba comme Président du Conseil d’Administration, de Guy Nsimba comme Directeur Général et de Fifi Likunde comme Directeur Général Adjointe permet désormais à l’état d’accéder à ce marché jusqu’à présent détenu par le secteur privé.
Sur les trois transactions réalisées dans ce secteur par exemple, le premier marché n’a généré que 1 600 000 dollars, dont le pays n’a perçu qu’une part de 100 000 dollars en raison de l’absence d’une autorité de régulation.
Au deuxième marché, la RDC avait un investisseur privé qui a proposé un marché de 3 600 000 dollars américains. Ce marché n’avait pas atteint son terme ; il a été retiré par l’investisseur en raison du manque d’investissement de la RDC tandis que le troisième avait produit 90 millions de dollars américains, dont la tonne a été vendue à 17 dollars.
Grâce à cette autorité de régularisation, l’investisseur doit présenter, d’une manière transparente, le fonds à investir. Dans ce fonds, 25 % sont orientés vers la communauté locale, et l’investissement s’opère sur 75 % pour faire des inventaires et procéder à la contre-vérification jusqu’à quantifier le marché. Au terme, le bénéfice est partagé en 50/50 avec l’État.
José-Junior OWAWA
