Alors qu’il prenait part à une cérémonie de présentation du rapport de la GSMA sur l’état de l’économie numérique, le président de l’ARPTC a rappelé la nécessité de tirer parti de la technologie pour stimuler durablement la croissance économique de la République démocratique du Congo. Pour lui, il est désormais nécessaire de saisir l’opportunité de transformer l’économie, de diversifier les sources de croissance et de mieux valoriser les ressources humaines et naturelles grâce au numérique.
Pour Christian Katende, sans infrastructures robustes et accessibles, la révolution numérique avoir lieu. C’est pourquoi a-t-il renchéri, l’ARPTC tient pour urgente la mission de déployer la fibre optique, pour relier les provinces entre elles et au reste du monde. L’objectif selon sa vision et désormais sa conviction est de faire de la RD Congo un hub numérique de l’Afrique centrale. Il s’agit, a-t-il poursuivi de réaliser l’extension des réseaux mobiles, en particulier la 4G et bientôt la 5G, afin que chaque congolais où qu’il vive, ait accès à un internet de qualité, le fonds de service universel enfin disponible pour se conformer aux vœux des autorités de la République.
Déroulant une vision programmatique claire, le president de l’ARPTC a déclaré que la diversification des connectivités internationales, à travers les câbles sous marins et les connexions satellitaires de nouvelle génération qui réduisent la dépendance et améliorent la résilience sont des objectifs majeurs à concrétiser. Pour lui les nouveaux investissements en cours sont les autoroutes de l’économie numérique qui permettront aux entreprises de commercer, aux étudiants d’apprendre, aux médecins de soigner à distance et aux administrations de se moderniser.
Dans ce contexte, le président de l’ARPTC a insisté sur le rôle de son institution qui est d’édicter des règles claires et équitables qui donnent confiance aux investisseurs et qui protègent les consommateurs. Il s’agit aussi pour le régulateur d’appliquer le principe de neutralité technologique qui garantit l’application des lois de manière égale quelle que que soit la technologie utilisée pour ne pas freiner la créativité. Son rôle est aussi celui de procéder à des incitations pour l’investissement en encourageant les partenaires publics-privés dans le déploiement d’infrastructures numériques.

L’ARPTC entend ainsi jouer le rôle d’arbitre impartial, veillant à la fois au respect des règles et à l’épanouissement de l’innovation. Le régulateur veut concourir de manière significative à l’amélioration du climat des affaires dans le secteur des communications électroniques mis en vue d’augmenter l’attractivité du marché congolais et l’accès à des solutions numériques qui rendront l’économie congolaise plus efficace et plus florissante.
L’ambition pour Christian Katende est noble, celle de positionner le numérique congolais parmi les meilleurs en Afrique et ce, grâce à une bonne coordination des actions de toutes les parties impliquées dans le développement de l’économie numérique en RDC.
Plus conscient des enjeux, le président Katende a aussi déclaré qu’une infrastructure sans compétence est une coquille vide. C’est dans cette optique qu’il faille investir dans la formation des jeunes et des professionnels, et qu’il faille aussi former des ingénieurs en Telecom, en cyber sécurité, en intelligence artificielle, en gestion des données : « l’économie numérique ne se construit pas seulement avec des câbles et des antennes, mais surtout avec des cerveaux congolais compétents et créatifs».
Toujours au cours de sa prise de parole Il a aussi évoqué l’existence des nombreux défis notamment l’accès limité aux services bancaires, une faible industrialisation, un enclavement de certaines régions. Mais ces difficultés selon lui, peuvent, grâce a la technologie, devenir des opportunités. Aujourd’hui a-t-il dit, les fintechs offrent déjà des solutions de paiement mobile qui favorisent l’inclusion financière. Par ailleurs les solutions de télé médecine permettent d’améliorer l’accès aux soins de santé dans les zones reculées et les plates formes numériques pour l’agriculture intelligente aident les petits producteurs à accéder aux marchés et aux informations sur les prix et les conditions climatiques.
C’est dans cette optique qu’il a rappelé que le développement du numérique doit s’accompagner d’une solide gouvernance car la confiance en est la clé. Cette dernière permet de protéger les données personnelles des citoyens, de sécuriser les réseaux contre les cyber attaques et d’instaurer une culture de cyber sécurité à tous les niveaux, de l’État aux entreprises en passant par les particuliers.
Ce progrès doit profiter à tous. C’est dans cette perspective que les efforts sont consentis a-t-il indiqué, pour réduire la fracture numérique entre les villes et les zones rurales, d’encourager la participation des femmes et des jeunes dans l’économie numérique et d’intégrer la dimension environnementale dans les choix technologiques en limitant l’empreinte carbone et enfin en gérant les déchets électroniques.
Il a encore insisté sur la volonté de l L’ARPTC de jouer son rôle de régulateur catalyseur en anticipant sur les évolutions, en accompagnant les acteurs, en garantissant la transparence et en promouvant un écosystème numérique dynamique !
Pour Christian Katende, si la RD Congo fait preuve d’une vision (et elle existe), d’une volonté et d’une grande collaboration, la technologie ne sera pas un luxe réserve à quelques uns, mais un levier puissant de croissance économique, de création d’emplois, de modernisation de l’Etat et d’amélioration de la vie quotidienne de chaque congolais.
Robert Tanzey