Après moult report, c’est finalement ce matin que le bureau définitif sera élu. La plénière de l’Assemblée nationale qui a brillé par les atermoiements et presque la confusion la semaine passée, a auditionné les candidats au bureau définitif. C’est finalement sans les députés de l’opposition que les candidats ont présenté leurs programmes devant leurs pairs. La coalition Front Commun pour le Congo et Cap pour le changement ont trusté la quasi-totalité des postes : Jeannine Mabunda est la seule candidate au perchoir. L’élue de Bumba est accompagnée de Jean Marc-Kabund (premier vice-président) et de Balamague Nkolo Boniface(deuxième vice-président). Musao Kalombo Mbuyu célestin est candidat rapporteur, Alfanie Marie-Claire Machozi candidate questeur. Etant les candidats uniques à leurs postes, l’élection en question n’est qu’une question de formalité. Comme si c’était déjà fait, à partir de ce jour, c’est une dame qui sera au perchoir de la chambre basse du parlement. Henri Thomas Lokondo qui a eu aussi à faire acte de candidature, provoquant une situation inédite dans sa propre famille politique, s’est finalement retiré, refusant « d’être la cause de situations malencontreuses ». L’élu de Mbandaka qui, lors de la plénière de lundi 22 avril, a dit se considérer comme le président de l’Assemblée nationale, a finalement souhaité plein succès au reste des candidats en lice.
Les prétendants ont fait chacun sa présentation et ont exposé ce qu’ils comptent faire une fois élu au bureau définitif. Devant la plénière, Mabunda s’est engagée à être dans le dialogue constructif grâce à « sa méthode de proximité », comme elle l’a fait avec plus de 400 députés de tous bord avec lesquels elle a eu récemment un tête-à-tête, dixit elle-même, dans des réunions informelles lesquelles lui ont permis d’avoir un regard critique sur l’action de ce que doit être l’Assemblée nationale.
Jeannine Mabunda a promis d’être proche et à l’écoute du peuple, être joignable et disponible. Comme Jean Marc Kabund, la candidate présidente s’est engagée à s’employer dans le contrôle parlementaire, ce contrôle qui est un outil pour améliorer la gouvernance. Un engagement ferme a été également fait par l’ancienne ministre de faire, si elle est élue, un suivi des rapports des vacances parlementaires. Des réserves parlementaires seront créées pour répondre aux besoins locaux urgents constatés par les députés pendant leurs vacances. Mabunda soutient néanmoins aussi que les élus, dans leur proximité avec les citoyens, sont devenus des assistants sociaux répondants à d’innombrables sollicitations de leurs électeurs : deuil, maladies, argent de carte de téléphone, l’accouchement d’une électrice, etc. La candidate présidente souhaite donc que les députés des émoluments qui assurent sa dignité. L’élu de Bumba promet à ses collègues d’engager un dialogue franc avec l’exécutif pour s’assurer que les élus soient rémunérés à « un taux équitable ».
Cette question a été effleurée par Kabund A Kabund. Le président intérimaire de l’UDPS soutient que cette question étant « cruciale », il est « malsain » de se limiter seulement à l’aspect pécuniaire parce qu’au-delà de cet aspect, ajoute-t-il, il faudra aussi prendre en compte d’autres critères, notamment le rang social des députés, lesquels sont parfois appelés à se suppléer l’absence ou l’insuffisance des politiques sociales. En conséquence, les députés ont droit à des émoluments susceptibles de lui permettre de couvrir ces sollicitations.
Le candidat premier vice-président qui est aussi revenu sur le chemin parcouru par la classe politique pour aboutir à la première alternance politique de l’histoire de la RDC, a salué « le courage, la force de conviction de deux acteurs politiques majeurs » du pays, en l’occurrence, le président Félix Tshisekedi et l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila.

Patrick Ilunga

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