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Les députés nationaux, membres de la commission Défense et sécurité, auxquels se sont joints les élus provinciaux, présidents des commissions défense et sécurité au niveaux des assemblées provinciales du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Kasaï et Ituri sont allés à la rencontre d’un partenaire du secteur, en l’occurrence, l’Union européenne.
C’était à la faveur d’un atelier d’information et de réflexion sur la réforme du secteur de sécurité en RDC qui a eu lieu ce vendredi 26 novembre à l’Hôtel Memling.

Il était question pour les participants de se faire une idée générale sur tout ce que l’UE a apporté en termes d’appuis au secteur de sécurité et ce qu’elle envisage de faire pour la RDC. Un débat a donc été ouvert pour permettre à tous les députés de s’exprimer et d’exprimer leurs avis par rapport à ce qui a réussi, ce qui qu’il faut et ce qu’il ne faudra plus faire, ce que les congolais pensent par rapport à leur armée et police… Bref, les discussions ont tourné autour de la réforme de secteur de la sécurité, a circonscrit le député Bertin Mubonzi, président de la commission Défense et sécurité.

En matière de sécurité, le gouvernement a instauré l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Et en sus de cela, un grand travail est en train d’être accompli au niveau de l’Assemblée nationale, à travers la commission Défenses et sécurité ; lequel implique toutes tes les institutions (présidence, parlement, gouvernement).
Et pendant la présente session budgétaire, les élus sont tous mobilisés pour explorer les possibilités de doter l’armée de moyens qu’il faut pour que le pays puisse défendre ses frontières, s’imposer dans cette partie de la République et restaurer l’autorité de l’Etat.

En ouverture de ces échanges avec l’UE, le bureau de la commission parlementaire, par la bouche de son président, a brossé ce qu’il attend de la réforme du secteur de sécurité en RDC.

« La réforme du secteur de sécurité est décrite comme une évaluation, un processus d’examen et de mise en œuvre ainsi que de suivi et d’évaluation décidé par les autorités nationales ; lequel a pour objectif de renforcer une sécurité effective et responsable pour l’Etat et sa population, sans discrimination et dans le plein respect des droits de l’Homme et de l’état de droit ».
La réforme du secteur sécurité part du principe qu’une sécurité efficace et démocratique est fondamentale pour réduire la pauvreté et assurer un développent économique, sociale et politique durable. L’objectif principal de la réforme du secteur de sécurité, c’est de mettre en place une offre de sécurité efficace, efficiente et bien gouvernée. Elle vise à faire en sorte que le niveau approprié des ressources soit attribué au service de sécurité afin que le reste puisse être investi dûment dans le développement social et économique.

Un secteur de sécurité fonctionnel est une condition préalable à la démocratisation. Le bon fonctionnement du secteur de sécurité contribue à la stabilité régionale et accroît d les possibilités de coopération sur le plan international.

Et, le gouvernement de la RDC a identifié la réforme du secteur de sécurité comme une priorité nationale.

De ce fait, une politique nationale de sécurité s’avère nécessaire en vue de créer une vision globale de la sécurité de l’Etat et humaine qui puisse guider cette réforme. Pour ce faire, la réforme du secteur de sécurité doit être holistique et devait normalement s’inscrire dans un cadre global établissant le principe, les valeurs et les objectifs de la sécurité nationale et humaine, a ajouté par ailleur Bertin Mubonzi.

De son côté Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de la délégation de l’UE en RDC, a fondé sur trois convictions par rapport à l’importance des discussions franches et directes autour de la réforme du secteur de sécurité en RDC. Il s’agit, entre autres, de l’intérêt de discuter avec des parlementaires et le Parlement qui est un des organes qui composent une nation.
« C’est très important de discuter avec les parlementaires parce qu’ils veillent à l’élaboration des lois et au contrôle de l’exécutif. Ils sont très importants dans l’espace démocratique et dans la discussion sur la question pour partager des expériences par rapport aux compétences », a expliqué le diplomate européen.
D’autre part, a enchaîné M. Châtaigner, le sujet de discussion est clé, celui de la sécurité et du rétablissement de la paix durable dans l’Est du Congo, un défi majeur pour le développement de la RDC, de l’Afrique et de manière plus large pour l’équilibre mondial. « Cet élément de sécurité est décisif dans toutes les politiques de l’UE », a-t-il placé par ailleurs
Et, la 3è conviction, c’est cette volonté d’établir un partenariat de confiance dans la diversité des vues et perceptions qu’il convient de confronter pour cheminer ensemble en discutant dans le fond de la question.

Lors de la dernière rencontre avec la délégation de l’UE en date du 25 août 2021, la commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale, à travers son bureau, avait exprimé le souhait de mieux comprendre l’appui historique de l’UE à la réforme de secteur de sécurité en RDC ainsi que les futurs appuis prévus et le rôle que le Parlement pourrait jouer dans ce secteur. Pour faire face à l’insécurité dans l’Est du pays, le gouvernement de la République a mis l’accent dans son programme d’action endossé par l’Assemblée nationale, le 26 avril 2021, sur les mesures visant à renforcer la sécurité nationale, y compris la réforme du secteur de la sécurité. Au cours de la dernière décennie, plusieurs mesures ont été prises pour résoudre le problème de sécurité que vit notre pays. L’approche caractéristique pour absorber la question de la sécurité nationale a été réduite, à un plan sectoriel d’urgence de la part de différentes institutions de sécurité. Malgré que ce plan ait enregistré quelques résultats, ils n’ont toujours pas la synergie qui découle d’une politique de sécurité nationale globale, intégrée et coordonnée qui doit orienter chacune de ces institutions. Ainsi les véritables objectifs de réforme comme la bonne gouvernance financière, la redevabilité devant les institutions démocratiques et l’efficacité des opérations n’ont pas été atteints malheureusement. L’absence d’une politique nationale de sécurité a fait qu’à présent le soutien apporté au secteur de la sécurité en RDC s’est transformé en un ensemble d’activités vaguement liées, dirigées en grande partie par les donateurs et parfois mises en œuvre indépendamment même des réformes existantes. Ainsi, ce soutien ne s’est pas traduit en une amélioration du comportement et des capacités nationales qui est supposé être le résultat recherché d’une réforme du secteur de sécurité.

Edouard Funda

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