Au cours de la réunion du Conseil des ministres de ce vendredi 28 mars 2025, le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a instruit l’organisation d’une table ronde sur l’appropriation collective du Génocide congolais « Génocost ». Cette grande rencontre qui se tiendra du 31 mars au 3 avril de l’année en cours, selon les recommandations du président Tshisekedi se veut un cadre pour une réflexion approfondie sur entre autres la reconnaissance du génocide congolais au niveau international, alors que dans le pays c’est depuis le 02 aout 2022 qu’il est commémoré ce drame qui a endeuillé plusieurs familles congolaises.

Selon le Compte rendu de la réunion du Conseil des ministres signé par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, cette table ronde sera organisée sous l’autorité du Président de la République, par deux structures. «Sous son autorité, le Président de la République a chargé la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR) ainsi que le Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et aux crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV) d’organiser une Table ronde nationale sur l’appropriation collective du génocide ».

Elle aura ce mérite de réunir un échantillon représentatif de toutes les couches sociales, politiques, culturelles et communautaires de la RDC. « Engageons-nous à l’appropriation collective du génocide, à la reconnaissance internationale du génocide commis en République démocratique du Congo et à la promotion de la culture de la paix », est le thème principal autours duquel les discussions de cette table ronde sur l’appropriation collective du Génocide congolais vont tourner.

Selon le compte-rendu de Muyaya, dans un contexte marqué par l’agression persistante de notre territoire par les forces rwandaises et ses supplétifs, ces assises visent à réveiller la conscience nationale, à renforcer la solidarité patriotique et à appeler chaque Congolais et chaque Congolaise à se désolidariser des forces extérieures qui exploitent nos vulnérabilités face aux prédateurs. Ces travaux s’inscrivent également, poursuit le porte-parole du Gouvernement, dans la volonté du Gouvernement de mobiliser notre jeunesse autour de l’histoire réelle des conflits que connaît la République démocratique du Congo, de lutter contre la désinformation et de renforcer l’unité nationale par une mémoire partagée.

Le 02 aout, une date symbolique

Avant qu’il n’instruise la tenue de cette table ronde qui prendra 4 jours d’intenses travaux, le Président Félix Tshisekedi à rappelé que c’est depuis 2022, que la RDC observe, chaque 2 août, une journée nationale de commémoration en hommage aux victimes des tragédies humaines qui frappe le pays depuis plusieurs décennies.
Une date symbolique qui se veut à la fois un acte de mémoire, de reconnaissance et de mobilisation nationale face aux drames multiformes : massacres, déplacements Forcés, violences sexuelles, spoliations, exterminations ciblées et autres qui ont endeuillé notre Nation et continuent encore aujourd’hui à peser sur notre conscience collective.

Ces exactions, pour le chef de l’Etat, alimentées par des intérêts géostratégiques et économiques, traduisent une volonté manifeste de pillage de nos ressources naturelles, souvent accompagnée d’une tentative de substitution démographique et relèvent sans équivoque de crimes contre l’humanité ; et dans plusieurs cas documentés, d’actes de génocide. Il est désormais impératif d’œuvrer pour leur reconnaissance sur le plan international, insiste le Chef de l’Etat.

La nécessité d’un cadre normatif relatif à la justice transitionnelle

A côté de cette volonté mémorielle et politique de vulgariser le Génocide congolais, les dirigeants de la République démocratique n’ont pas Jetté le processus de la justice transitionnelle dans les oubliettes. Une nécessité pour une répartition juste mais aussi pour réconcilier les congolais avec eux mêmes. Pour le Chef de l’Etat, c’est dans le souci d’assurer la cohérence de l’action de l’Exécutif national en matière de justice, de réparation et de réconciliation, qu’il a insisté sur l’urgence de finaliser le cadre normatif complémentaire relatif à la justice transitionnelle, conformément aux engagements nationaux et internationaux.

Ce cadre normatif est composé du décret portant mesures d’application de la loi n° 22/065 du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité ; L’arrêté fixant les modalités de la Liste unique consolidée (LUC) ; Les projets de loi organique sur la justice transitionnelle ainsi que la politique nationale et afférents il s’agit là des textes déjà transmis au gouvernement ont été élaborés de manière rigoureuse avec le concours d’experts de son Cabinet, de la CIA-VAR, du FONAREV et d’un Comité scientifique. La Première ministre est appelé à s’impliquer personnellement pour qu’ils soient finalisés dans les plus brefs délais.

Selon l’entendement du Président de la République, ces travaux sur l’appropriation du Genocost s’inscrivent également dans la volonté du Gouvernement de mobiliser la jeunesse congolaise autour de l’histoire réelle des conflits que connaît la République démocratique du Congo, de lutter contre la désinformation et de renforcer l’unité nationale par une mémoire partagée. Le cadre normatif pour la justice transitionnelle est pour sa part un élément clé pour la réparation de multiples crimes commis principalement dans l’est de la République démocratique du Congo.

Fiston Oleko

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *