Une fausse alerte de l’Associated Press(Agence américaine de presse) annonçant une prétendue exécution des Kuluna a semé une confusion en même temps qu’elle a fait se lever les organisations de défense des droits humains. La fausse information, reprise par les grands médias américains ( CNN, Washington Post notamment) s’est répandue avec une grande vitesse et a suscité des réactions véhémentes. Amnesty international ne s’est pas fait prier pour mettre en cause le président Félix Tshisekedi. Un article de cette ONG de défense des droits de l’homme enjoint le président de la République à « mettre un terme à ses projets d’exécutions massives ».

Amnesty international réagit ainsi aux vagues de transfèrement des Kulunas à la prison d’Angenga, au Sud- Ubangi, au Nord-ouest du pays pour y purger la peine capitale, selon le ministre de la Justice, Constant Mutamba.


Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré :  » L’annonce de ces transferts de prison est absolument épouvantable. Nous craignons que les autorités ne procèdent à des exécutions massives imminentes en l’absence d’informations fiables sur le statut des personnes condamnées à mort ». Grandiloquente, l’ONG affirme que Kinshasa multiplie des condamnations à mort après des « procès injustes ».


Pourtant, à cause de ces bandits urbains, plusieurs à Kinshasa ont perdu l’intégrité physique. Des cas de morts sont également enregistrés, à l’instar de l’attaque qui a coûté la vie à la journaliste de la RTNC, Jemimah Diane Mogwo, en novembre 2024. Plusieurs agents de l’ordre ont été victimes des assauts mortels de ces gangs, sans que Amnesty international ne lève son petit doigt.

Au moment où les autorités Congolaises luttent contre un phénomène devenu quasi incontrôlable, des bien-pensants, n’ayant pas conscience de l’ampleur du mal, s’immiscent dans une affaire judiciaire pour intimer l’ordre à un président de la République, comme si le président était lui-même la justice. Les ONG de droit de l’homme accentuent la pression. Du côté Congolais les autorités n’entendent pas baisser pavillon. Le ministre de la justice a rejeté vertement la position de ces ONG qui se positionnent contre la peine de mort, récemment réactivée en RDC afin de prendre en charge les questions de terrorisme et d’actes de trahison.

La RDC a mis en place une opération pour mettre fin au phénomène Kuluna. L’opération Ndobo, lancé il y a un peu plus d’un mois, a déjà permis à la justice de mettre la main à un peu plus de 1400 bandits. Cette opération est pilotée par le ministère de l’intérieur et sécurité et par le ministère de la justice. Alors qu’il supervisait, samedi 04 et dimanche 5 janvier, le troisième transfèrement des Kulunas à Angenga, le ministre de la justice Constant Mutamba a lancé aux malfrats : « Faites votre prière. Vous partez pour être exécutés. Demandez déjà pardon à ceux que vous avez tué, à celles que vous avez violées, à ceux à qui vous avez fait du mal. Sachez que vous ne rentrerez plus ici. Les gens sont fatigués de vous ».

L’initiative de punir de mort les criminels condamnés a suscité des réactions, notamment celles des activistes des droits de l’homme. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a exprimé ses préoccupations quant à un « recul du droit à la vie et au non-respect des engagements internationaux pris par la RDC en matière de droits humains ». Après des réactions passionnées que les déclarations du ministre de justice ont provoquées, le vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité Jacquemain Shabani a rectifié, en indiquant que les autorités veulent dissuader les criminels avec un langage sévère. « Ce que nous avons dit, ce n’était qu’une stratégie visant à dissuader ces criminels, auteurs de nombreuses exactions dans les cités », a déclaré fin décembre Jacquemain Shabani, soulignant qu’un État doit être capable de « terroriser les terroristes ».

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