Le procès de Jamil Mukulu, chef de la rébellion ougandaise des ADF, active dans le territoire de Beni, a débuté lundi 14 mai à Kampala (Ouganda).La société civile de Beni qui suit de plus pret ce dossier, demande au gouvernement congolais d’user de moyens diplomatiques pour que les victimes des tueries des ADF sur le territoire congolais participent à ce procès en se constituant partie civile.
Le président de la société civile de Beni, le pasteur Gilbert Kambale, rappelle que ce mouvement rebelle a massacré environ 1000 civils dans cette partie du territoire national :« La société civile a toujours réclamé que Monsieur Jamil Mukulu soit jugé en RDC, parce que c’est là où il a commis beaucoup d’exactions qu’en Ouganda. Mais, il est jugé en Ouganda. On est à plus de 1.000 personnes tuées sauvagement par les ADF avec des noms et des images à l’appui, mais aussi des kidnappés, de portées disparues. Et donc, nous estimons que le gouvernement congolais doit user de tout son pouvoir pour que les victimes soient représentées. Sans cela nous allons qualifier ce procès d’inéquitable. » a déclaré le leader de la société civile de Beni sur les antennes de la radio onusienne.
Jamil Mukulu avait été arrêté en mars 2015 en Tanzanie et remis à l’Ouganda. Son procès va durer environ 30 jours. La justice ougandaise devrait notamment examiner plusieurs infractions à charge de Jamil Mukulu, dont celles de crime contre l’humanité, terrorisme, meurtres et vols aggravés. Les rebelles ougandais de l’ADF sont cités comme des présumés auteurs des massacres commis sur les populations civiles au Nord-Kivu. Plusieurs foyers ont été endeuillés et d’autres n’ont aucune suite sur ceux qui ont été portés disparus.
Théodore Ngandu
Journaliste économique et chroniqueur des ressources naturelles.